Devoir de Philosophie

Le Cardinal d'Espagne de Henry de Montherlant : Scène III de l’Acte II

Publié le 21/01/2012

Extrait du document

espagne

Nous allons analyser une scène extraite du Cardinal d’Espagne, pièce écrite par Henry de Montherlant en 1960. Bien qu’elle ait été composée au 20ème siècle, elle reprend un contexte et des personnages datant du 16ème siècle, ce qui nous permettra de comprendre la psychologie ambigüe des deux protagonistes et de faire un parallèle avec une autre figure de cette époque : Lorenzaccio d’Alfred Musset.
 
En effet, dans la Scène III de l’Acte II, nous pouvons constater que la Reine de Castille (=Jeanne) est prise de folie et que le Cardinal (= Cisneros) est en conflit avec lui-même. Celui-ci rend visite à la reine, jeune veuve de 38 ans, pour qu’elle accepte de recevoir son fils, le futur Charles Quint, et sorte de sa claustration pour la circonstance. Le refus et les paroles de celle-ci désempareront son interlocuteur. 

espagne

« Dos Santos Marlène 5B Français : Commentaire Composé 5 Décembre 2011 2 | Page Effectivement, la reine s’est réfugiée dans l’inaction .

Les verbes « statiques » en sont très représentatifs : « rester », « je suis » , « mourir », « je regarde » .

Son effacement est la conséquence de ce choix et se caractérise par des associations de mots telles que : « bonne indifférence », « ambition fatale », « maladie des actes » , puis, par un champ lexical de l’isolement : « n’être qu’à Dieu », «voit personne », « fais la morte ».

La répétition du mot « rien » illustre parfaitement le monde dans lequel elle prétend vivre.

Le rien étant le symbole du détachement de tout désir : « je n’aime rien », « je ne veux rien », « j e ne résiste à rien ».

L’enfermement est alors pour elle une façon de fuir la « maladie », « la bouffonnerie », mais surtout d’être ce qu’elle est vraiment : « J’ai préféré être ce que je suis.

».

Bien qu’elle soit Jeanne « la Folle », elle reste elle -même .

Elle ne se cache pas derrière un masque.

Son interlocuteur, en revanche, est totalement dans le principe d’action, ce qui est bien illustré par un champ lexical de l’ambition : « perpé tuelle tentation », «quelque chose à atteindre », « prêt à courir le r isque », « faire le bien ».

De surcroît , il utilise beaucoup de verbes d’action : « faire », « courir », « agir », « aller ».

Il a besoin d’agir pour atteindre son but : le pouvoir.

Se sont notamment ces aspects formels qui trahissent ce qu’il prétend être et ce qu’il prétend faire : concilier pouvoir spirituel et pouvoir temporel.

L’action et l’ inaction ne seraient pas aussi démonstratives dans ce dialogue si les deux personnages n’étaient pas ambigus et fous.

Certes, la reine n’est pas luc ide tout au long de ce passage.

Progressivement, elle va plonger dans l’obscurité : « douleur », « nuages noir s », « mort », « le mal ».

Puis, finit par entrer dans une crise d’hystérie, laissant le Cardinal désemparé.

Elle devient nostalgique et dit des c hoses étranges : « mes yeux sont pleins de plomb fondu, ma bouche est pleine de terre,… ».

De plus, elle mentionne les nuages afin de faire passer un message.

Il faut savoir que ce que dit Jeanne est le reflet de ce que pense l’auteur de la pièce : Henry de Montherlant .

À ce propos, il y a une citation très célèbre qui se rapproche de ce qu’elle dit : « Toute l’histoire du monde est une histoire de nuages qui se construisent, se détruisent, se dissipent, se reconstruisent en des combinaisons différentes, sans plus de signification ni d’importance dans le monde que dans le ciel.

» .

Cette citation met en avant une pensée qu’il est nécessaire de comprendre dans ce passage.

Tant pour la reine que pour l’auteur, Dieu est en dehors de l’histoire du monde.

La religion est là surtout pour rassurer l’homme face à l’avenir.

Il ne sert donc à rien de combler un vide par un aut re vide, c’est pourquoi Jeanne ne se réfugie pas dans la religion, mais dans le vide directement.

Elle évoque également beaucoup les animaux , dont un que l’on va retenir : « le chat » .

Celui - ci nous renvoie inévitablement à faire à nouveau un parallèle avec : Henry de Montherlant .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles