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Le Chevalier à la charrette, de Chrétien de Troyes : La légende arthurienne

Publié le 04/08/2014

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La légende arthurienne

Arthur, rex quondam rexque futurus ( « roi de jadis et roi à venir «, comme

disent les chroniques du Moyen Âge), occupe une place importante dans

l'imaginaire médiéval. Chrétien de Troyes, tout en réemployant un matériau

déjà disponible en son temps, sait s'en libérer et s'en servir essentiellement

comme d'un cadre connu qui autorise le consensus entre lecteur et écrivain .

« E X P 0 S É S F C H E S Gauvain Gauvain, le neveu du roi, son héritier, puisqu'il n'a pas de fils (et que dans la ci­ vilisation celtique la trar.smission de l'héritage était souvent matrilinéaire, de l'oncle au fils de la sœur) est le parangon des vertus chevaleresques, le modèle de toute courtoisie.

Il est présent dès le Roman de Brut aux côtés d'Arthur, et il ap­ paraît dans chaque roman de Chrétien de Troyes comme la figure idéale à laquelle doit être confronté le héros nouveau venu afin d'acquérir ses« lettres de noblesse».

Gwenwhyfar La reine Guenièvre est aussi un personnage essentiel de la légende arthurienne.

Dans les textes les plus anciens, 8ous le nom de Gwenwhyfar ( « Blanc Fantôme » ), elle incarne le principe de la royauté celtique, ce qui explique qu'elle soit fré­ quemment la victime (souvent à demi consentante) d'enlèvements : tous les candidats à la royauté s'efforcent de s'emparer d'elle, en tant que symbole de la puissance d'Arthur.

Sur l'archivolte de la cathédrale de Modène (Italie), l'un des premiers témoignages de la diffusion de la légende arthurienne, elle figure entre Arthur et un certain Melwas, en qui on a vu le prototype de Méléagant.

Mais pour le reste, ce dernier et son père, le noble et juste roi Baudemagu, ne figurent dans aucun texte littéraire avant La Charrette ; en revanche, ils feront par la suite une belle carrière dans les romans en prose du xme siècle.

Ill -LA CHARRETTE, ROMAN ARTHURIEN Un point de départ canonique La séquence d'ouverture suffit à démontrer que La Charrette est un roman ar­ thurien : le roman commence en effet par la description d'une fête del' Ascension au cours de laquelle le roi Arthur, qui préside au traditionnel banquet, reçoit un défi humiliant de la part de Méléagant, prince du Pays dont on ne revient jamais.

La coutume et l'aventure Le roi Arthur ne doit pas, selon la« coutume» de son royaume, s'asseoir à table pour manger lors d'une des grandes fêtes où il porte couronne, avant qu'une «aventure», c'est-à-dire un événement sortant de l'ordinaire, ne soit survenue.

Le défi de Méléagant constitue indubitablement une aventure de cette sorte, et comme tel, il provoque l'éclatement (momentané) de la cour arthurienne.

Le mouvement centrifuge du roman Dès l'instant où Méléagant emmène la reine Guenièvre, et où la poursuite se dé­ clenche, le cadre proprement arthurien s'estompe.

Certes, Gauvain et Keu ne sont définis que par rapport à ce cadre, et on continue à exiger du lecteur une connais­ sance minimale de la Vulgate* arthurienne.

Mais le personnage principal est un parfait inconnu, et son parcours est plus proche d'un modèle initiatique que d'un schéma spécifiquement « breton ».

(Il en va de même pour l'histoire d'amour qui est au centre du récit: l'identité de la reine n'ajoute rien au scénario.) Conclusion : Le succès de la légende arthurienne est tel que toutes sortes de récits sans rapport avec elle s'y rattachent peu à peu afin de bénéficier de son prestige.

C'est ce qui arrive dans La Charrette au héros nouveau, jusqu'alors inconnu, qu'est Lancelot.. »

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