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Le Cid - Fiche de lecture

Publié le 27/05/2013

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lecture
Le Cid, Acte II, sc.2, vers 397-418.     INTRODUCTION                 Contextualisation   Le tragique dans Le Cid ne réside pas dans la mort du héros, mais dans une autre contradiction, où s’articulent les sphères publique et privée. Il fait irruption dans l’acte 1 par un coup de théâtre : le soufflet à don Diègue. L’acte II en est le prolongement, et la mort du Comte la conséquence. Une double intrigue se dessine alors, sentimentale et juridique : comment les deux jeunes gens peuvent-ils encore s’aimer quand la mort d’un père les sépare ? Quelle décision le roi prendra-t-il à l’encontre de Rodrigue ? Tout au long de cet acte, grande variété de tons et de rythmes : affrontements virils (scènes 1 et 2) et angoisses féminines (scènes 3,4 et 5) ; débats amoureux et débats politique (scène 6) et judiciaire (scène 8).               Situation   Dans l’acte I, le premier responsable du duel est le Comte, avec le soufflet à Don Diègue. A la fin de l’acte I, Rodrigue parvient à la décision de combattre le Comte au terme d’un long débat intérieur (stances). L’entracte entre I et II est le temps muet de la réflexion. La scène 2 de l’acte II met en scène le passage à l’acte : Rodrigue provoque don Gomès (comte de Gormas).               Caractérisation   La règle de bienséance interdit que l’on représente un duel (celui-ci se déroulera hors-scène dans la suite de l’acte). Aussi Corneille substitue-t-il au duel visuel un véritable duel verbal dans une scène pleine de fougue et de panache.     LECTURE     COMPOSITION DU TEXTE   De « A moi, Comte, deux mots (…) « à « Que m’importe ? « : Rodrigue rappelle au Comte la renommée de son père.  De « A quatre pas d’ici je te le fais savoir (…) « à « Sais-tu bien qui je suis ? « (v.411) : réplique du Comte à la provocation en duel de Rodrigue. De « Oui, tout autre que moi (…) « à « mais non pas invincible. « (v.418) :     AXES DE LECTURE   La joute verbale, qui tient lieu de duel (lequel se déroulera hors-scène) La métamorphose de Rodrigue, de fils en héros La rivalité héroïque : mise en scène et critique des valeurs aristocratiques. COMMENTAIRE COMPOSE     1.     Le duel verbal   Le début de la scène frappe par sa vivacité et son rythme enlevé. Il commence comme une passe d’armes, avec de très brefs échanges menés par Rodrigue, et conduisant à deux échanges plus serrés sous la forme de deux tirades.   a)    vivacité de l’échange   Vers brisés : les deux premiers vers donnent lieu à trois répliques qui brisent la régularité de l’alexandrin. Le dialogue acquiert alors spontanéité et naturel, d’autant qu’il est fait de phrases brèves, souvent nominales, ou simplement constituées d’un verbe à l’impératif et d’un complément.   Le rythme est aussi scandé par les répétitions de « sais-tu «, à intervalles de plus en plus rapprochés. Notamment deux fois la même épanadiplose, v.399-400 et 402. Déf. De l’épanadiplose : contrairement à l’anadiplose, qui reprend en début de phrase qq termes de la phrase précédente, l’épanadiplose termine une phrase par un terme qui la commence. (Sais-tu que c’est son sang ? le sais-tu ?)   Variété des structures syntaxiques, tantôt interrogatives (Connais-tu bien Don Diègue ? v.398), exclamatives (Te mesurer à moi ! v.407) ou déclaratives (A quatre pas d’ici je te le fais savoir, v.403)   Variété des tons : à l’empressement et à l’impétuosité de Rodrigue s’opposent le laconisme et le dédain du Comte (ses trois premières répliques ne comportent qu’un mot).   b)    intensité dramatique   Atmosphère d’urgence, intensément dramatique :   v l’emploi fréquent des impératifs dans des phrases très courtes (« Parlons bas ; écoute «) avec des mots eux-mêmes très courts, d’où suraccentuation des vers. ¾ v.397 : 6 accents ! ¾ v.398 : 5 accents ¾ v.411 : 6 accents !   v l’emploi du présent plutôt que du futur (« A quatre pas d’ici je te le fais savoir «)   v Allusions furtives au duel, illégal et caché (« Parlons bas «, « ...

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