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Le climat du printemps arabe dans les Intranquille de Azza Filali.

Publié le 08/12/2022

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« Le climat du printemps arabe dans les Intranquille de Azza Filali. jeudiÊ8ÊdécembreÊ2022 22:36 Les Intranquilles est le dernier roman de Azza Filali.

Paru en 2014, l’œuvre connait un premier succès qui l’amène à être réédité 2015.

Comme son titre l’indique, Les Intranquilles (terme peu usité en français) est un roman atypique dans sa structure et son développement.

En surface, le roman dépeint une société tunisienne malade mais « tranquille » voir passive.

Mais si l’on gratte un peu le vernis de la narration, on se laisse emporter par cet hymne mélancolique, qui chante l’intranquillité d’une révolution usurpée, inachevée et sans espoir de réussite. Suite au printemps arabe qui a débuté en décembre 2010 en Tunisie, la population redécouvre le pouvoir de décider, un peu bousculée par cette nouvelle liberté.

Tels des poissons dans un aquarium, les personnages de Les intranquilles se rencontrent, rarement se touchent, se frôlent, se nuisent, se désirent sans se le dire.

Ce qu'il y a de bien chez Azza Filali, est qu'on lit son roman tout en découvrant la société tunisienne et ses multiples facettes.

L'auteure profite de la temporalité de son œuvre pour évoquer l'après-révolution : la chasse aux sorcières, l'entrisme politique des islamistes.

On voit aussi la force des Tunisiennes, guerrières des temps modernes qui ne subissent pas sans broncher le diktat masculin. La nouvelle république tunisienne leur doit tant, et surtout leur courage.

Il n'y a ni mauvais, ni bon : tous rêvent du meilleur pour eux-mêmes, certains se révèlent (Jaafar et sa fille Sonia, Hechmi et Latifa), d'autres sombrent. On respire le pays, on déambule dans Tunis, la nuit le jour.

Le printemps arabe rend les rues brûlantes, les vies sont en suspends, les esprits en question et l’avenir en chantier.

Abdallah, ancien mineur de Redeyef, arrive tout juste à Tunis.

Il vagabonde, vendeur de légumes un jour, gardien de nuit le lendemain.

Zeineb est femme au foyer, elle observe l’évolution de son pays et des préoccupations familiales, entre son mari qui a bien profité des largesses de l’ancien régime et sa fille idéaliste, plongée dans la révolution et les élections à venir.

Les islamistes Si Larbi et Hamza cherchent à rayonner toujours plus, à l’affût de ceux qui peuvent encore grossir leurs rangs pendant que leur acolyte Hechmi s’interroge sur le bien-fondé de La Cause et sur le sens de sa vie.

Parmi toutes ces figures, Latifa apporte réconfort, générosité et bienveillance.

Les personnages s’attachent et se détachent.

Chacun tente de trouver de nouveaux repères dans un quotidien bouleversé.

Certains travaillent à construire un autre futur, parfois diamétralement opposés les uns des autres, pendant que d’autres méditent sur le passé, sur ce qui a changé, les mœurs qui ont évoluées, entre joies, tristesse et désillusions : « Abdallah la regarda avec une affection non feinte : Tu exerces un beau métier.

Qui d’autre pourrait offrir à un pauvre bougre des moments où il oublie sa misère et se sent maître du monde ! » Latifa sourit.

Le vieux poursuivit, dédaigneux : « Les dévots jouent aux justiciers de Dieu : après les bars, voici qu’ils s’attaquent aux maisons closes.

Pas d’alcool, pas de sexe, comment veulent-ils que les gens tiennent ? » A travers les personnages, l’auteur décrit une société «intranquille», dont les repères ont vacillé avec la chute de la dictature de Ben Ali.

« Les temps sont incertains », dit Jafaar, qui a profité indûment des largesses du régime déchu.

Des temps rendus incertains par les difficultés économiques, le chômage, les grèves, les manifestations...

Et qui atteint chacun au plus profond de son être.

Exemple ? Celui d’Hechmi, un islamiste torturé en prison par les hommes de main de la dictature.

Un jour de grande déprime, il chemine sous les trombes d’eau d’un orage.

Deux.... »

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