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LE COMTE de MONTE-CRISTO (analyse du personnage)

Publié le 22/02/2012

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On trouvera des informations sur la vie et l'oeuvre de Dumas dans le chapitre consacré à d'Artagnan. Le Comte de Monte-Cristo est d'abord un mélodrame, une de ces pièces à l'intrigue invraisemblable, pleines de rebondissements et de surprises, qui furent les héritières populaires du théâtre romantique. Le livre de Dumas propose en effet des caractères simples : les bons y sont d'une bonté irréprochable (l'armateur Morrel, l'abbé Faria...) et les méchants, comme Caderousse ou Ville-fort, d'une irrécupérable noirceur. Lorsque certains, comme Mercédès ou Albert de Morcerf, sont pris entre les deux camps, ils basculent très vite du bon côté. Ces personnages aisément compréhensibles évoluent dans des décors exotiques ou, en tout cas, dépaysants : carnaval de Rome, camp de bandits italiens ou fastes orientaux dans lesquels on reconnaît l'influence des Mille et une nuits* . Ils prétendent également nous révéler les dessous de la bonne société parisienne, qui dissimule sous sa richesse les plus sordides secrets.

« Le livre de Dumas propose en effet des caractères simples : les bons y sont d'une bonté irréprochable (l'armateurMorrel, l'abbé Faria...) et les méchants, comme Caderousse ou Ville-fort, d'une irrécupérable noirceur.

Lorsquecertains, comme Mercédès ou Albert de Morcerf, sont pris entre les deux camps, ils basculent très vite du bon côté.Ces personnages aisément compréhensibles évoluent dans des décors exotiques ou, en tout cas, dépaysants :carnaval de Rome, camp de bandits italiens ou fastes orientaux dans lesquels on reconnaît l'influence des Mille etune nuits* .

Ils prétendent également nous révéler les dessous de la bonne société parisienne, qui dissimule sous sarichesse les plus sordides secrets.A noter que cette dénonciation, si elle devient ici un peu caricaturale, s'inscrit elle aussi dans une tradition littéraire: celle du Diable boiteux de Le Sage (1707), des Mémoires du Diable de Frédéric Soulié (1837), ou de certainsromans de Balzac (La Maison Nucingen — 1838) et de Zola (Son Excellence Eugène Rougon — 1883).Les ingrédients sont donc réunis pour un grand succès populaire : psychologie simple, exotisme, dénonciation socialeet histoire très bien menée.

Surtout, cette histoire de vengeance a pour héros un homme mystérieux et attachant.Le comte de Monte-Cristo est un véritable super-héros.

Sa richesse fabuleuse lui permet absolument tous lescaprices; il parle une dizaine de langues comme un homme du pays; il est de toute première force à l'épée commeau pistolet; il a des connaissances très étendues en chimie, en médecine, en botanique, en droit...

Doté d'une forceherculéenne, c'est un champion du déguisement.

C'est aussi un parfait homme du monde, connaisseur en art et enlittérature.

Bref, il a toutes les vertus.Cet homme supérieur poursuit sa vengeance en se croyant investi d'une mission divine.

Bien entendu, la façon dontil va mener cette vengeance à bien fait toute la trame du roman; mais au-delà il y a une sorte d'interrogation naïvesur la place de l'homme et celle de Dieu.

Edmond Dantès, comme le Rodolphe des Mystères de Paris d'Eugène Sue(1804-1857), ne manque jamais de se référer à la justice divine quand il abat un adversaire.

Mais n'est-ce pas là unorgueil démesuré ? La vengeance peut-elle appartenir à un homme? Cet homme a-t-il le droit de se mettre au-dessus des lois ? A la fin du roman, Dantès est saisi par le doute et n'ose pas trancher.Inutile de préciser que ce personnage de nabab vengeur est totalement invraisemblable.

On y croit comme on croit,le temps d'une histoire, aux personnages de contes de fées.

Mais en même temps, ce type de héros « merveilleux »se retrouve encore aujourd'hui, par exemple dans certaines histoires en bandes dessinées (XIII de Vance et VanHamme), au cinéma (par exemple, James Bond) ou dans les « westerns financiers » de Paul-Loup Sulitzer.

Ilscorrespondent donc à un véritable besoin, auquel chacun de nous aime sacrifier de temps à autre.Sur le plan symbolique, on peut noter que Le Comte de Monte-Cristo présente un schéma initiatique impeccable(voir le chapitre consacré à Pinocchio).Jeune marin, Dantès est naïf et sans éducation.

Il est enfermé au cachot, étape correspondant à une mort puis,grâce à la rencontre de Faria, à une renaissance.

On notera d'ailleurs que cette renaissance passe par une plongéedans la mer, qui correspond au niveau fantasmatique à la matrice originelle.

De cette épreuve Dantès sorttransfiguré, à la fois homme nouveau (par son identité) et surhomme (par les connaissances et les capacités qu'il aacquises).Il y a donc un peu du fantôme dans Monte-Cristo.

Echappant aux lois humaines, assuré de l'impunité et presque del'invincibilité, il agit avec la vengeance pour seul but.

Sorti de la tombe, il poursuit des malfaiteurs devenus riches etrespectés.

Ce thème de la vengeance a été largement exploité dans des mélodrames comme La Porteuse de pain deMontépin (1823-1902) ou Le, Bossu* de Paul Féval (voir le chapitre sur Lagardère).

Mais ici, par la démesure despersonnages, il est exploité de façon particulièrement heureuse.Le grand succès du Comte de Monte-Cristo provient ainsi de l'union entre un thème éternel et une façon de letraiter à même de séduire un très large public.. »

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