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Le contexte de parution du recueil Les Fleurs du Mal

Publié le 28/02/2021

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Parcours : Alchimie poétique : l’or et la boue Objet d’étude : La poésie du XIXe au XXIe Séance 1 : Le contexte de parution du recueil Les Fleurs du Mal. « Le cœur de l’homme est creux et plein d’ordure » Pensées, « Divertissements » fragment VIII, Pascal, 1670. I. Le contexte historique1 . a) Deux révolutions et trois régimes politiques  La chute du 1er Empire provoque la « Restauration » (rétablissement) de la monarchie : ce sont successivement les règnes de Louis XVIII (1815-1824), et de Charles X (1824-1830), lequel est renversé par la Révolution de 1830. Lui succède Louis-Philippe, à son tour chassé du trône par la Révolution de 1848.  Le 25 février 1848 la Seconde République est proclamée. Le prince Louis Napoléon Bonaparte (neveu de Napoléon Ier) en est élu Président le 10 décembre. Le 2 décembre 1851, il y met fin par un coup d’Etat.  Un an plus tard, le 2 décembre 1852 naît officiellement le Second Empire. Le prince-président devient l’empereur Napoléon III. La guerre perdue en 1870 contre la Prusse entraîne sa chute. La Troisième République est proclamée le 4 septembre 1870. b) Progrès et mutations sociales  Les progrès techniques sont sans précédent : développement des chemins de fer à partir de 1840, invention du moteur à essence en 1860, production massive d’acier favorisant l’essor de constructions métalliques… Témoins de ces progrès, cinq expositions universelles se tiennent à Paris entre 1855 et 1900, dont celle de 1879 qui voit la construction de la Tour Eiffel. C’est la naissance d’une civilisation et d’un capitalisme industriels.  La société s’en trouve modifiée. Les concentrations industrielles généralisent le salariat, vécu comme une nouvelle forme d’esclavage. Un prolétariat, toujours plus nombreux, s’agglutine dans les faubourgs, exploité, mal payé, asservi aux machines et sans protection sociale. La « question sociale », selon l’expression de l’époque, devient un enjeu politique majeur, soulève un débat passionné sur les modes de production et la répartition des richesses.  Avec la révolution industrielle on constate l’essor de la bourgeoisie. La classe dominante impose alors ses dictats, sa morale « chrétienne ». C’est une société pudibonde mais hypocrite qui voue un véritable culte à l’argent. Avec le Second Empire on voit se renforcer la censure dont Flaubert et Baudelaire feront les frais. c) Paris une ville en pleine transformation, au double visage  L’industrialisation provoque un fort exode rural vers les villes. Paris passe de deux à trois millions d’habitants entre 1860 et 1885. Préfet de la Seine, le baron Haussmann transforme profondément la capitale. Faisant raser les vieux quartiers, il fait ouvrir de grandes avenues le long desquelles s’édifient de cossus immeubles. Un Paris moderne naît non sans spéculation, contestation et violences.  Ce Paris-là coexiste avec un Paris plus miséreux. Si le quartier Saint-Germain est celui des grandes fortunes celui de Saint-Lazare est celui des ouvriers, tandis que ceux de Saint-Denis et des Gobelins sont souvent ceux de la misère et de la délinquance. C’est ce Paris tout en contrastes que Baudelaire évoque dans ses œuvres : Les Fleurs du Mal, « Tableaux parisiens » (par exemple) et Le Spleen de Paris. II. Les évolutions littéraires du XIXe siècle. 1 Fiche repère, Le Spleen de Paris, édition Hatier, « Classiques et cie, lycée ». Parcours : Alchimie poétique : l’or et la boue Objet d’étude : La poésie du XIXe au XXIe a) Le Romantisme Des Méditations poétiques (1820) d’Alphonse de Lamartine, accueillies avec enthousiasme, à l’échec des Burgraves (1843) de Victor Hugo, le romantisme domine la 1ère moitié du XIXe siècle. Souffrant, solitaire, passionné, désespéré, engagé, le « moi » s’exalte, avide d’absolu, de liberté, d’héroïsme et de communion avec autrui ou la Nature. b) Le Parnasse2 Contre ces épanchements et leurs « facilités », Théophile Gautier, à qui sont dédiées Les Fleurs du Mal, prône un retour à un art plus formel. Il ouvre ainsi la voie à l’école de « l’art pour l’art » et au Parnasse, lequel privilégie, dans les années 1860, la technique et la virtuosité formelle estimant que l’art n’a pas d’autre but que de produire du Beau. Baudelaire, influencé par le Parnasse écrira d’ailleurs dans L’art romantique : « La poésie n’a pas d’autre but qu’elle-même ». c) Le Réalisme Parallèlement Stendhal, Balzac et Flaubert orientent, chacun à leur façon, le roman vers le réalisme, c’est-à-dire une peinture la plus exacte possible des conditions sociales et des individus. Ainsi ils cherchent à donner « l’illusion de la réalité » dans la fiction. Bien que Baudelaire méprise le genre romanesque, néanmoins les auteurs réalistes ont ouvert la voie à l’utilisation de sujets triviaux en littérature et Baudelaire n’hésitera pas lui non plus à utiliser « l’abject » pour sujet poétique. d) Le Symbolisme Le Symbolisme est un courant artistique qui naît à la fin du XIXe siècle en réaction contre le Parnasse et le Réalisme-Naturalisme. Les poètes symbolistes considèrent que le monde est chargé de mystères et que la fonction du poète et de la poésie est de révéler les énigmes de l’Homme et de l’univers au lecteur. Baudelaire est considéré comme le précurseur du Symbolisme avec son poème « Correspondances » qui fonctionne comme un art poétique. Les symbolistes refusent une vision mécaniste de l’Homme et de l’univers enclose dans une description objective (Naturaliste). Ils accordent une grande place à la suggestion et utilisent l’étymologie du mot « symbole » (« jeter ensemble ») pour désigner l'analogie que leur poésie souhaite établir entre l'Idée abstraite et l'image chargée de l'exprimer. III. Baudelaire et Les Fleurs du Mal. 2 Le nom Parnasse est, à l’origine, celui d’un massif montagneux de Grèce. Dans la mythologie grecque, ce massif était considéré comme la montagne des Muses, le lieu sacré des poètes. Le Parnasse, devenu le séjour symbolique des poètes, fut finalement assimilé à l’ensemble des poètes, puis à la poésie elle-même. Parcours : Alchimie poétique : l’or et la boue Objet d’étude : La poésie du XIXe au XXIe a) Baudelaire, dandy et esthète3 : la beauté en art de vie. Lecture de la biographie (p.4-6) + Fiche d’identité à compléter. Article du dictionnaire CNRTL : DANDY , subst. masc. A.− [En Angleterre, au début du XIXe s.] Jeune homme appartenant à un groupe de la haute société, qui réglait la mode. Depuis Brummel, le sceptre des dandies était resté vacant (VIGNY, Mém. inéd.,1863, p. 173): 1. Aujourd'hui le dandy doit avoir un air conquérant, léger, insolent; il doit soigner sa toilette, porter des moustaches ou une barbe taillée en rond comme la fraise de la reine Élisabeth, ou comme le disque radieux du soleil : il décèle la fière indépendance de son caractère en gardant son chapeau sur sa tête, en se roulant sur les sophas, en allongeant ses bottes au nez des ladies assises en admiration sur les chaises devant lui. CHATEAUBRIAND, Essai sur la litt. angl.,t. 2, 1836, p. 273. B.− [En France, à l'époque romantique] , Élégant qui se pique de suivre rigoureusement les modes`` (Ac. Compl. 1842). Synon. lion : 2. ... il [Derville] était devenu aussi assidu chez madame de Grandlieu que l'aurait été un dandy de la Chaussée d'Antin nouvellement admis dans les cercles du noble Faubourg. BALZAC, Gobseck,1830, p. 382. − En partic. Personnage dont le raffinement témoigne d'un anticonformisme et d'une recherche éthique, fondée sur le mépris des conventions sociales et de la morale bourgeoise a.1- Baudelaire le dandy ! Baudelaire est un dandy. Né en Angleterre au début du XIXe siècle le dandysme est un mode vestimentaire qui se traduit par une élégance raffinée mais qui consiste avant tout en un mode de vie et un choix philosophique. Le dandy cultive la différence et l’artifice, et veut le triomphe de l’art sur la nature. Baudelaire revendique à travers le dandysme « le plaisir aristocratique de déplaire ». Le choix de nombreux motif scandaleux dans les FdM peut se rattacher à ce parti pris. D’ailleurs Baudelaire revendique son attachement à l’artifice dans des essais comme Les paradis artificiels ou Eloge du maquillage. Pour lui la nature est pervertie, c’est un lieu où règne le mal et l’horreur (tout comme la nature humaine). Il n’y a que l’art et l’artifice capable de la transfigurer et de la rendre belle. L’homme pour échapper à sa condition doit devenir dandy. Ainsi pour Baudelaire la recherche de l’élégance et de la beauté prime sur les conventions et sans artifice il ne peut y avoir de beau. a.2- Le peintre de la vie moderne. Le père de Baudelaire était un grand amateur d’art, il a initié son fils dès son plus jeune âge en l’emmenant visiter des musées et des ateliers d’artistes et lui faisant pratique comme lui, le dessin. Baudelaire conservera cet amour pour l’art après le décès de son père. Il nouera des amitiés avec de nombreux peintres comme Delacroix, Courbet, Manet, Constantin Guys, à qui il consacre son essai sur la beauté moderne intitulé Le peintre de la vie moderne. Baudelaire vit essentiellement grâce à ses activités de critique d’art. Il publie des comptes-rendus des Salons, expositions annuelles organisées par l’Académie des Beaux-Arts. Le talent poétique de son écriture est alors très apprécié car à l’époque il n’y avait pas de reproduction des œuvres exposées. Les lecteurs devaient donc se représenter les œuvres grâce aux descriptions faites par les critiques. Ainsi l’écriture poétique nourrit les travaux de Baudelaire, de même que son activité de critique d’art nourrit sa poésie. On voit donc que l’art fait partie intégrante de la vie de Baudelaire. b) Les Fleurs du Mal : un procès, deux éditions. 

« Parcours : Alchimie poétique : l’or et la boueObjet d’étude : La poésie du XIXe au XXIe a) Le Romantisme Des Méditations poétiques (1820) d’Alphonse de Lamartine, accueillies avec enthousiasme, à l’échec des Burgraves (1843) de Victor Hugo, le romantisme domine la 1 ère moitié du XIX e siècle .

Souffrant, solitaire, passionné, désespéré, engagé, le « moi » s’exalte, avide d’absolu, de liberté, d’héroïsme et de communion avec autrui ou la Nature.

b) Le Parnasse 2 Contre ces épanchements et leurs « facilités », Théophile Gautier, à qui sont dédiées Les Fleurs du Mal , prône un retour à un art plus formel.

Il ouvre ainsi la voie à l’école de « l’art pour l’art » et au Parnasse , lequel privilégie, dans les années 1860, la technique et la virtuosité formelle estimant que l’art n’a pas d’autre but que de produire du Beau.

Baudelaire, influencé par le Parnasse écrira d’ailleurs dans L’art romantique : « La poésie n’a pas d’autre but qu’elle-même ».

c) Le Réalisme Parallèlement Stendhal, Balzac et Flaubert orientent, chacun à leur façon, le roman vers le réalisme, c’est-à-dire une peinture la plus exacte possible des conditions sociales et des individus.

Ainsi ils cherchent à donner « l’illusion de la réalité » dans la fiction.

Bien que Baudelaire méprise le genre romanesque, néanmoins les auteurs réalistes ont ouvert la voie à l’utilisation de sujets triviaux en littérature et Baudelaire n’hésitera pas lui non plus à utiliser « l’abject » pour sujet poétique. d) Le Symbolisme Le Symbolisme est un courant artistique qui naît à la fin du XIXe siècle en réaction contre le Parnasse et le Réalisme-Naturalisme.

Les poètes symbolistes considèrent que le monde est chargé de mystères et que la fonction du poète et de la poésie est de révéler les énigmes de l’Homme et de l’univers au lecteur. Baudelaire est considéré comme le précurseur du Symbolisme avec son poème « Correspondances » qui fonctionne comme un art poétique.

Les symbolistes refusent une vision mécaniste de l’Homme et de l’univers enclose dans une description objective (Naturaliste) .

Ils accordent une grande place à la suggestion et utilisent l’étymologie du mot « symbole » ( « jeter ensemble ») pour désigner l'analogie que leur poésie souhaite établir entre l'Idée abstraite et l'image chargée de l'exprimer.

III.

Baudelaire et Les Fleurs du Mal .

2 Le nom Parnasse est, à l’origine, celui d’un massif montagneux de Grèce.

Dans la mythologie grecque, ce massif était considéré comme la montagne des Muses, le lieu sacré des poètes.

Le Parnasse, devenu le séjour symbolique des poètes, fut finalement assimilé à l’ensemble des poètes, puis à la poésie elle-même .. »

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