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Le couple Dom juan et Sganarelle

Publié le 24/10/2013

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Les relations Don Juan/Sganarelle            Le Dom Juan  de Molière, écrit en 1665, est la version la plus connue du mythe de Don Juan, ce séducteur libertin qui aime séduire, tromper et se moquer des femmes qu'il considère comme des objets. Molière a crée un personnage secondaire dans sa pièce mais d'autant plus important : Sganarelle, seul personnage de la pièce qui semble avoir une véritable dimension psychologique après son maître. Nous pourrons nous demander quelles relations entretiennent ils. Dans un premier temps, nous verrons qu'il s'agit d'une simple relation maître-valet. Puis, nous observerons que Don Juan est un maître tyrannique. Dans un troisième temps, nous étudierons Sganarelle, un valet admiratif de son maître.   I Une relation maître-valet :   A.    Sganarelle, un simple valet de longue date Sganarelle est au service de Don Juan : il le sert à table, reçoit des ordres et se soumet à ses moindres désirs. Il lui obéit et reçoit parfois des soufflets. Don Juan se sert de lui dans toutes les occasions, même lors de ses escapades amoureuses, ainsi il dit, à la scène 3 de l'acte I : « Allons songer à l'exécution de notre entreprise amoureuse «.  Il semblerait que Sganarelle travaille pour lui depuis longtemps, une sorte de complicité, voire même d'intimité s'est créée entre eux. Sganarelle le précise lui même dans l'acte  I, scène 2 (p. 15) : « Eh ! Mon Dieu, je sais mon Don Juan sur le bout des doigts... «. De part sa parfaite connaissance de Don Juan, Sganarelle est devenu bien plus qu'un simple valet : il est maintenant son confident. ...
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« dîné de cet homme qu'il a tué : « Je viendrai accompagné du seul Sganarelle » (idem).

L'adjectif « seul » ne prouverai t'il pas son envie de le rudoyer ? Nous comprenons mieux pourquoi Sganarelle dit : « Il n'y a que moi seul de malheureux » ou « Il me vaudrait mieux d'être au diable que d'être à lui ». Alors que les frères d' Elvire sont à la recherche de Don Juan pour venger l'outrage et donc le tuer, Don Juan veut que son valet prenne ses vêtements, et donc prenne le risque de mourir à sa place : « Allons vite, c'est trop d'honneur que je vous fais, et bien heureux est le valet qui peut avoir la gloire de mourir pour son maître » (II, 5, p.

60).

C'est finalement le pauvre Sganarelle qui trouvera une solution.

Face au rudoiement de son maître, il semble normal que Sganarelle ne cesse de le critiquer. B.

Sganarelle ou un critique virulent de son maître Le valet critique sans limites son maître, aucuns termes ne semblent assez forts pour le définir : sa hargne s'accumule dans des emportements lourds d'insultes. Face à la tyrannie de son maître, Sganarelle le critique très vivement, souvent lorsqu'il n'est pas là.

Ainsi, il le qualifie, dés la scène 1 de l'acte I (p.

12), de « pourceau d' Epicure » (l.

6) « vrai Sardanapale » (l.

7), « hérétique » (l.

5)… Il présente son maître comme un libertin sans aucune morale : « rien n'est trop chaud ni trop froid pour lui ».

Il a tenté de raisonner son maître à propos de ses mœurs qu'il n'approuve pas mais en vain, Don Juan ne suivra pas ses conseils et finira emporter enfer.

Il prend parti pour les victimes de Don Juan, et particulièrement pour la pauvre Elvire, séduite puis abandonnée : "Pauvre femme" (IV, 6, p.

105) et va même jusqu'à insulter son maître : "cœur de tigre" (idem). III Sganarelle, un valet admiratif de son maître : A.

La volonté d'imiter son maître Sganarelle est présent tout au long des aventures de Don Juan mais n'approuve pas les actions de son maître.

Il feint de ne faire que son travail de valet mais en réalité il l'admire : « Ah quel homme ! Quel homme ! » (après la visite de Dom Juan chez son père).

Contrairement à Don Juan, il est ignorant mais essaye de l'imiter en mettant en avant une érudition pédante mal maîtrisée, dés la scène 1 de l'acte I : « pourceau d' Epicure » (l.

6, p.

12) : il n'a pas compris la véritable philosophie d' Epicure qui a montré l'intérêt psychologique du plaisir.

Il utilise un langage populaire malgré une longue tirade apparemment bien maîtrisée sur le tabac : il compare son maître à une « bête brute » (I, 1, p.

12, l.

6).

Il est incapable de soutenir un raisonnement argumentatif, comme sait si bien le faire Don Juan pour amener ses victimes à reconnaître la loi du plaisir.

D'ailleurs, face à Gusman, en soutenant l'interet du tabac, il se présente comme son maîtren en véritable "gentilhomme libertin", il tient même une tabatière qu'il tient probablement de son maître. Certes, il est pieux mais met au même niveau la religion et la superstitions : d'après lui son maître ne croit « ni Ciel, ni Enfer, ni Loup garou » (I, 1, p.

12, l.

5).

Il va même jusqu'à pousser le Pauvre de la scène 2 de l'acte III (p.

71, l.

36) à jurer : "va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal". B.

Un couple inséparable Le couple Don Juan/ Sganarelle est inséparable et c'est bien là que réside le paradoxe de leurs relations : en la présence de son maître, le valet oublie qu'il n'est qu'un "pauvre type".

Il a besoin de le voir pour l'imiter, de le suivre pour avoir l'impression de lui ressembler.

Sganarelle vit à travers de Don Juan : il est très rare qu'il utilise la première personne du singulier et il se définit à travers lui et ce dés la scène 1 de l'acte I.

Il est fasciné par son maître et ne pourrait plus se passer de lui.

Nous. »

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