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Relation maitre-valet. Dom Juan & Sganarelle

Publié le 16/02/2011

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juan

Etudiez le couple du maître et du valet.  Quelles relations entretiennent Dom Juan et Sganarelle ? Dissertation à caractère analytique, justifier un aspect du sujet par une analyse et proposer une nouvelle approche en élargissant la réflexion. Introduction : référence au théme, genre littéraire, faits evoqués dans le sujet citer le sujet, dégager la problématique annoncer le plan Développement : chaque partie doit s ’ ouvrir avec une introduction prtielle, annonce de la thèse en relation avec le sujet finir avec une conclusion partielle, rappel rapide de ce qui a été démontré Conclusion : bilan ou synthèse du développement élargir la réflexion en prenant un aspect plus général Pour les coneccteurs logiques cf fiche 6 ne pas oublié, sganarelle garant du dicours du DJ Sganarelle le serviteur Sganarelle est au service de Don Juan ; il se présente ainsi dès la première scène de la pièce lors de la conversation qu ’ il entretient avec Gusman « Tu vois en Don Juan mon maître… ». Après la mort de Don Juan, à la fin de la pièce, Sganarelle regrette ses « gages » que le lui devait Dom Juan. Bien que Molière désigne Sganarelle comme le valet de Don Juan, les rapports qui existent entre le maître et le serviteur sont plus complexes qu ’ ils ne semblent être et les différences se manifestent dans des domaines variés. Lorsqu ’ il est en compagnie de Sganarelle, Don Juan mène le dialogue : il interroge son domestique avec autorité, ou lui donne la permission de s ’ exprimer : « Veux-tu répondre, te dis-je » (acte I, scène 3). « Je te donne la liberté de parler et de me dire tes sentiments » (acte I, scène 2). Don Juan utilise Sganarelle en tant que son porte-parole ; il lui ordonne parfois d ’ intervenir à sa place : « Appelle un peu cet homme que voilà là-bas ». Et quels que soient ses sentiments ou son embarras, Sganarelle exécute les ordres. Afin de manifester sa colère et son mécontentement surgissant à l ’ égard de son valet, le maître utilise des termes insultants tels que « traître » « coquin » « maraud » « maître sot ». Le maître montre une certaine cruauté envers son serviteur. Il arrive aussi que le maître expose son serviteur à un rôle de bouffon : il le laisse s ’ exprimer longuement car son raisonnement s ’ appuie seulement sur des proverbes, des légendes populaires, des idées reçues empreintes de naïveté qui rendent souvent le discours comique. Mais Sganarelle joue parfois de cet humour et cette fantaisie pour adopter un langage et un comportement qui tendent à faire rire. La question qui se pose également lorsque l ’ on étudie la relation entre ces deux personnages théâtraux est si le rôle de Sganarelle ne serait pas de mettre en valeur, par effet de contraste, l ’ athéisme de Don Juan, son libertinage, étroitement lié à sa condition d ’ aristocrate.

Sganarelle étant un homme du peuple, sa culture ne lui permet pas de suivre un raisonnement aussi clairement que le ferait Dom Juan. Nous pouvons donc dire que sa foi est naïve, presque mêlée à la superstition et aux croyances les plus invraisemblables. In fine, le valet ne fait que se soumettre aux sacrements imposés par l ’ Eglise par crainte du péché, tandis que le libertinage de son maître est un sorte de bravade, une recherche de pouvoir et de liberté. Enfin, Sganarelle souligne l ’ athéisme de Dom Juan, dans la mesure où il participe aux avertissements qui laissent prévoir le châtiment final du libertin. Sganarelle met en garde son maître à plusieurs reprises durant la pièce et fait allusion à son hypocrisie qu ’ il manifeste à travers la foi simulée. (cf acte I scène II : « Les libertins ne font jamais bonne fin. Le Ciel punit tôt ou tard les impies ». Nous constatons aussi que l ’ attitude de Sganarelle suit l ’ évolution de l ’ intrigue : ses propos traduisent initialement la crainte, le présage, et plus tard annoncent la mort et la damnation du libertin qui affiche d ’ autant plus son athéisme. C ’ est pourquoi Sganarelle, dans l ’ acteV scène 2, déclare : « Vous serez damné à tous les diables ». Malgré les différences sociales, intellectuelles, physiques, il existe des liens affectifs entre Don Juan et Sganarelle : ce sont deux compagnons qui n ’ apparaissent jamais l ’ un sans l ’ autre (mis à part pour la première scène). Les liens qu ’ ils ont tissés sont solides : Sgnarelle serait-il à la fois confident et complice ? Dans cette pièce, Molière n ’ utilise pas de monologue : or Dom Juan est un solitaire. Afin de communiquer aux spectateurs les intentions et les sentiments qui animent Dom Juan, le procédé dramatique le plus habile est de mettre en scène un autre personnage avec qui il pourra communiquer. C ’ est ce qu ’ a fait l ’ auteur avec Sganarelle qui ne comprend pas la totalité des raisonnements libertins et qui laisse Don Juan régler ses problèmes avec le Ciel. Cependant, il est là et écoute, et sa présence est necessaire à Dom Juan qui lui demande (ou impose) de ne jamais le quitter. Le valet n ’ est pas pour autant taciturne. Fréquemment, le maître interroge le valet, car comme tout domestique, Sganarelle est souvent averti avant Dom Juan des dernières nouvelles. (cf l ’ entretien entre Gusman et Sganarelle à la scène 1 de l ’ acte I). Sganarelle est souvent invité à émettre son opinion ou prononcer un jugement. Mais ne peut on pas penser que le maître place son valet un instant sur un plan d ’ égalité pour ensuite en rire et enfin le dominer d ’ avantage ? Rescapé d ’ un naufrage avec Dom Juan, Sganarelle est depuis bien des années son partenaire de jeu, le complice de ses aventures, le témoin de sa vie privée. Mais il y a aussi chez Sganarelle une forme d ’ admiration à l ’ égard de son maître, une fascination qui est soulignée dès la première scène de la pièce. Lorsque dans la première scène, il fait l ’ éloge du tabac, Sganarelle ne fait qu ’ imiter son maître afin de se donner de l ’ importance : il tente de faire « un beau discours » raisonné, comme le ferait son maître. En l ’ occurrence, Sganarelle se trouve avec Gusman qui est son égal sur le plan social ; il cherche en quelque sorte à impressioner ou à dominer pour une fois. Même si dans cette même scène il souligne en termes forts la méchanceté, l ’ athéisme et l ’ immoralité de son maître, il essaye paradoxalement de parodier le libertin, notamment à travers cet éloge du tabac.

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