Le départ en yole: de << Cependant >> à << en s'éloignant >> - Une partie de campagne de Maupassant

Cependant les canotiers avaient mis leurs yoles à l'eau, et ils revenaient avec politesse proposer aux dames une promenade sur la rivière. " Monsieur Dufour, veux-tu ? je t'en prie ! " cria sa femme. Il la regarda d'un air d'ivrogne, sans comprendre. Alors un canotier s'approcha, deux lignes de pêcheur à la main. L'espérance de prendre du goujon, cet idéal des boutiquiers, alluma les yeux mornes du bonhomme, qui permit tout ce qu'on voulut, et s'installa à l'ombre, sous le pont, les pieds ballants au-dessus du fleuve, à côté du jeune homme aux cheveux jaunes qui s'endormit auprès de lui. Un des canotiers se dévoua : il prit la mère. " Au petit bois de l'île aux Anglais ! " cria-t- il en s'éloignant.

d'équivalent chez les deux amis - est resté indécis : finalement, Henri et Henriette deviendront amants grâce à la bonne volonté de l'autre canotier qui se << dévou[ e] >> pour occuper la mère.

 

Cette action est produite par la convergence d'une série de faits : la beauté de Mlle Dufour (qui motive les canotiers), l'intérêt des deux femmes (et même le désir de la mère) pour les canotiers, l'état dans lequel se trouvent les Dufour (les femmes sont «étourdies», les hommes ivres), la mentalité du boutiquier, la disposition des lieux enfin, qui permet aux deux galants de s'isoler avec les femmes. Il faut y ajouter l'habileté des canotiers qui détiennent, grâce à leurs yoles, la possibilité d'établir une relation individuelle avec les femmes en sauvegardant les apparences et qui ont la présence d'esprit de fournir aux deux hommes une occupation conforme à leurs goûts. Toutes ces données assurent la vraisemblance de l’histoire.

 

Narration: l’accélération du récit

 

Contrastant avec la scène du repas, relativement longue, ces trois paragraphes marquent une soudaine accélération du récit, particulièrement sensible dans les deux dernières phrases. Le << bonhomme » Dufour est immobilisé de manière quasi ins