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Le dernier jour d'un condamné

Publié le 20/11/2013

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Texte 1 _ Le dernier jour d'un condamné de Victor Hugo INTRODUCTION Le Dernier jour d'un condamné est le premier roman de Victor HUGO, écrit en 1829 à l'âge de 27 ans. L'auteur s'est toujours ému de cette cause: l'abolition de la peine de mort, cause qu'il défend ici par un récit fictif à la première personne du singulier. Nous verrons que ce procédé, par l'effet de réel qu'il produit, défend la cause de l'abolitionnisme au moins aussi bien qu'un discours argumentatif. Ce passage constitue l'ouverture du roman, ouverture refermée sur elle-même du point de vue des thèmes abordés. PLAN: L'énonciation: un narrateur intradiégétique (faisant partie de l'histoire) A) Les indices de l'énonciation B) Le narrateur intradiégétique C) L'anonymat et l'identité Les différents thèmes du roman, annoncés d'avance dans ce chapitre A) La distorsion du temps B) La présence de la guillotine et de la mort C)Le thème de l'enfermement, présent dans la structure du chapitre III)La thèse sous-jacente (=contre la peine de mort) A) l'opposition de la mort et de la vie B) Le parallèle entre le corps et l'esprit C) Une prise de position nette, dès le début L'énonciation: un narrateur intradiégétique L'énonciation ( Qui parle ? À qui ?) a son importance, car elle va renforcer l'effet de réel. A) Les indices de l'énonciation Tout roman se définit par l'équation que l'on peut poser entre les 3 voix suivantes: -auteur (Monsieur Victor HUGO) -narrateur (voix qui parle dans le texte) (pas forcément l'auteur!) -personnage (être, fictif ou pas, dont on raconte l'histoire) Si auteur = narrateur = personnage, alors: autobiographie, journal intime. Si auteur / narrateur / personnage, alors: roman à la 3ème personne. Si auteur = narrateur / personnage, alors: témoignage, mémoires. Si auteur / narrateur = personnage, alors: récit fictif à la 1ère personne (Cas ici) Donc ici, celui qui dit « Je » n'est pas Victor HUGO lui-...

« +d'innombrables pronoms à la forme objet: « moi », et adjectifs possessifs (« mon ») B) le narrateur intradiégétique. On appelle ainsi un narrateur qui est dans l'histoire, qui raconte lui-même son histoire.

Cela se double d'une « focalisation interne » (point de vue = celui du personnage) qui va permettre deux choses: -permet au récit de paraître plus vrai, plus « vécu de l'intérieur » ( note d'authenticité...) -permet au lecteur de s'identifier plus facilement au personnage: quand on lit « je », on est presque déjà le personnage... Lorsqu'il désigne sa vie intérieure, le personnage-narrateur emploie des expressions comme: « mon esprit », « mon imagination », ce qui montre sa tendance à l'introspection, renforcée par les circonstances ( solitude, proximité de la mort...) C.

l'anonymat et l'identité Qui parle ? On n'en sait rien.

Le prisonnier ne livrera pas son nom, à aucun moment du roman.

C'est un personnage qui reste anonyme. L'auteur considère que la situation où il se trouve (« condamné à mort ! ») est plus importante que son nom, c'est cela qui le définir désormais: c'est ce pour quoi il mérite notre intérêt. S'il n'a pas d'identité, du coup on va pouvoir « s'identifier » à lui plus facilement.

La présence d'un nom ferait barrière entre lui et nous.

Chacun pourrait se dire: s'il s'appelle Untel, ce n'est pas moi... Or là, rien ne fait barrière, et l'on peut même entendre son obsession, au début et à la fin du chapitre, sous forme directe et exclamative: « Condamné à mort! » II) Les différents thèmes du roman, annoncés d'avance dans ce chapitre. Ce chapitre fait office d' « ouverture » au sens presque musical du terme, car il annonce les différents thèmes qui seront présents tout au long du livre. A) la distorsion du temps Il y a un AVANT et un APRES la condamnation à mort. Le verdict de la condamnation est tombé 5 semaines auparavant: « Voilà cinq semaines que j'habite avec cette pensée »(l.1) Puis il y a une opposition entre: « autrefois »(l.6) et « Maintenant »(l.20) Tout a changé depuis l'annonce du verdict. La perception du temps qui passe n'est plus la même: « car il me semble qu'il y a plutôt des années que des semaines »(l.6 -7) Autrefois le temps se déroulait de façon linéaire: « Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son idée » (glissement métonymique des l.9 à 11) ou encore: « il s'amusait à me les dérouler les unes après les autres » (l.13) Maintenant le temps s'est fixé, à cause d'une obsession: « Je n'ai plus qu'une pensée, qu'une conviction, qu'une certitude » (énumération ternaire des l.21-22) La présence de l'obsession fige le temps. B) le thème de la guillotine et de la mort Plus qu'un thème, on peut parler d'une obsession. La guillotine elle-même n'apparaît, pudiquement, qu'une fois, sous la forme d'une métonymie: « reparaît dans mes rêves sous la forme d'un couteau »(l.30: la partie pour le tout.) Mais le thème de la condamnation à mort apparaît comme une obsession (« Une horrible, une sanglante, une implacable idée »: gradation ternaire de la l.21) Cette idée obsessionnelle est personnifiée, elle devient l'unique compagne: « toujours seul avec elle » (l.3) (personnification) « quoi que je fasse elle est toujours là...

comme un spectre de plomb à mes côtés, seule et jalouse » (l.23-. »

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