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Le lac de LAMARTINE (commentaire)

Publié le 21/05/2011

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Le Lac est un poème hautement romantique écrit par Alphonse de Lamartine en 1820. Il est le dixième des vingt-quatre poèmes qui composent les Méditations. Lamartine se souvient de ses amours enfuies pour Julie Charles qu'il avait rencontrée à Aix-les-Bains, une année auparavant. Mais la mort les a séparés et le poète ne peut plus que revenir seul près du lac qui a été le témoin de leur passion. Isolé mais en harmonie avec la Nature, Lamartine est intimement persuadé qu'Elle garde ce souvenir et le transfigure .En parallèle, Il subit douloureusement la fuite du temps et le poids de la mort, de son amour perdu qui l'amène à vouloir fixer les heures de bonheur dans un esprit épicurien. Le poème a certes des aspects classiques à travers ses seize quatrains écrits en alexandrins et hexasyllabes. Mais le recueil rencontra un vif succès auprès du public qui découvrait le lyrisme des états d'âme et des impressions propres au mouvement romantique. Nous pouvons donc nous demander si ce poème est bien représentatif du courant du romantisme. Nous analyserons dans une première partie la correspondance entre le paysage, la nature et les sentiments du poète puis, dans une deuxième partie, nous aborderons le thème de la mort, de la nostalgie et des regrets . Enfin, dans une troisième partie, nous expliquerons en quoi la nature justement est sous-tendue par le sens du Carpe Diem, tant elle est le témoin vivant du bonheur, seule à pouvoir garder la trace heureuse du souvenir.

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« 3 et 4, le poète utilise une métaphore qui sera filée dans tout le poème, métaphore sur le temps, sur la viecomparée à un fleuve qui emporte les hommes :« océan des âges ».Le temps apporte donc la mort et détruit ; le poète exprime son malheur et la perte de l'être aimé devant ce laccomme symbole de la nostalgie du passé : « Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,/ et près des flots chéris qu'elledevait revoir,/ Regarde ! Je viens seul m'asseoir sur cette pierre/Où tu la vis s'asseoir.

» La répétition du verbe «s'asseoir » insiste sur la douleur de l'absence.

L'idée du deuil traverse l'anaphore des « ainsi » qui démontre ladifficulté que rencontre l'homme face au manque, voire son désespoir comme dans la strophe XI à traversl'exclamation « Quoi ! » et le réseau d'interrogations qui marquent son désarroi.

La condition humaine est limitéecomme dans le vers 33 « l'heure fugitive » et le poète est solitaire et malheureux, ce qu'il exprime à travers lechamp lexical « seul », « silence », « malheureux », « néants » tout au long du poème.

Sa tristesse est profondedans le vers 43 « éternité, néant, passé, sombres abîmes ».

Le poète se perd dans des interrogations lyriquestypiquement romantiques dans les strophes X, Xi et XII et souligne les cruels revers de la vie à travers la rime quidéveloppe aussi l'antithèse « bonheur/malheur » et déplore la fuite du temps qui est la même dans les deux cas.

Leverbe « s ‘envolent » reprend la métaphore de l'oiseau que nul ne peut retenir.Cependant, il y a eu une communion de pensées entre les deux amants et l'éternité viendrait de ce qu'ils pourraientrevivre les moments heureux vécus ensemble, et ne plus jamais se quitter (« heures propices », « délices », «savourer », « des plus beaux de nos jours »).

L'espoir renait grâce à la Nature enfin apaisée.

En effet, l'apparition dela femme aimée au vers 12 apaise le poète qui maintenant se rappelle des moments heureux passés ensemble.

Lasérénité du passage s'exprime à travers trois procédés : le champ lexical (« onde », « silence », « cieux », «harmonieux »), le rythme du vers 15 qui est un alexandrin parfaitement régulier et en dernier, la diérèse de «harmonieux » (har/mo/ni/eux).De même, les impératifs tels «Laissez-nous/Oubliez» apportent l\'idée que l\'amour vécu par le poète doit être unhymne au bonheur terrestre.

Le verbe «savourer» associé au mot «délice» rend ce bonheur sensuel et très humain.En parallèle, l\'expression «le plus beau de nos jours» donne à cet amour qui ignore le temps un caractère plus léger.Le poème gagne en beauté lyrique dès que la nature proclame leur amour « Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et quipasse » et se reflète dans la lune magnifique et scintillante, mais avant tout paisible« Dans l'astre au front d'argent,qui blanchit ta surface/de ses molles clartés !«Dans la strophe XVI en effet, l\'impératif «Aimons» auquel on associe «Hâtons/Jouissons» peut sonner comme leCarpe Diem d'Horace qui invite à profiter de la vie dans l'instant présent.

Certains verbes à l\'impératif dans lastrophe IX » Aimons donc, aimons donc !de l'heure fugitive, / Hâtons-nous/Jouissons» apportent une valeurexpressive où l'on ressent une soif de vivre à son point culminant.Mais la nature est finalement bienveillante et c'est elle, à travers sa végétation, ses grottes, le vent qui déclare «Ils ont aimé ».

Lamartine et Julie Charles ont été les victimes du temps à travers la maladie et la mort, mais leuramour ne peut finir ou mourir : la Nature témoigne de leur amour et l'inscrit dans la durée, ce qui peut clore laméditation du poète.

Malgré le chagrin qui jamais ne disparaît vraiment, tout le vocabulaire employé conclue lepoème par un sentiment de douceur véritable : « le roseau qui soupire », « les parfums légers », « ton air embaumé».Malgré le chagrin, et grâce à l'anaphore de « tout », l'amour occupe tout l'espace et n'est plus qu'harmonie « Toutce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire ».Le v½u du poète est peut-être exaucé : la nature a sublimé, réveillél'amour et en est devenue le dépositaire éternel. Lamartine est parvenu à immortaliser son amour défunt pour Julie Charles car le lac est devenu le lieu mythique etsymbolique de cet amour et son gardien.

A travers tout le poème, Lamartine nous a livré ses tourments, a laissés'exprimer son c½ur mais utilisé la nature pour manifester sa mélancolie.

Le poète romantique trouve en effet en lanature une confidente, relation qui aboutit à une union totale entre l'homme et la nature.

Les thèmes de lanostalgie, de la fuite du temps, des regrets mais aussi de l'espoir sont déclinés grâce à la poésie et il est ainsiévident que le Lac est bien représentatif du mouvement littéraire romantique.

L'homme ne maitrise pas le temps, letemps ne peut cesser de s'écouler et c'est pourtant là que repose l'idée maitresse de l'âme romantique : le salut del'homme vient de sa volonté de profiter des moments heureux.

Le Lac est composé comme une ode du poète Horaceet décrit une réflexion sur la brièveté de la vie et la dureté de la condition humaine à travers des métaphoressimples ou filées comme celle du vent, de l'eau ou de l'oiseau.

Nous avons ici un bel exemple de la philosophie duCarpe Diem : garde écrit ,dans le poème, le bonheur présent qui est appelé à passer et vis passionnément ! \Sujet désiré en échange : quel peut être dans un roman le rôle des descriptions. »

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