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Le langage paysan à l'acte II de Dom Juan de Molière

Publié le 15/07/2014

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Lucile MARINELLI Essai : Nostre-Dinse, les personnages de Molière parlent en patois ! Le langage paysan à l'acte II de Dom Juan Table des matières Introduction............................................................................................................................... 3 1. Caractéristiques du patois parlé par Pierrot, Charlotte et Mathurine............................ 3 1.1. Vocabulaire, syntaxe, prononciation...............................................................................4 1.2. Comment Molière forme-t-il ce patois ?........................................................................ 5 1.3. La compréhension du public, un élément capital ........................................................... 6 2. Intentions et effets produits par l'emploi d'un patois dans Dom Juan............................ 7 2.1. Le comique..................................................................................................................... 7 2.2. La fonction dramatique.................................................................................................. 8 2.3. Un tableau réaliste de la société ?.................................................................................. 8 Conclusion..................................................................................................................................9 Bibliographie............................................................................................................................11 1 Introduction On emploie couramment l'expression « la langue de Molière » pour désigner la langue française. C'est donc que dans les oeuvres de ce dramaturge, on doit retrouver l'ensemble des variations du français, autrement dit que les pièces de Molière doivent pouvoir être la synthèse du français, y compris des patois. Dans quelle mesure le tableau dressé de la manière dont les gens parlait à l'époque est-il une fidèle représentation ? C'est une des questions à laquelle nous tenterons de répondre dans cet essai en s'appuyant sur une analyse du deuxième acte de Dom Juan. La littérature, et peut-être d'autant plus le théâtre, cherche à représenter la société et cela passe en premier lieu par le langage. Mais qui dit littérature, dit aussi transformation par le vers, recherche du plaisir du lecteur et/ou spectateur et cette modification - peut-être déformation - de la langue est à son apogée au théâtre puisque la parole est vouée à être représentée sur scène et donc à produire un effet particulier. C'est dans le deuxième acte de Dom Juan que l'utilisation d'un patois semble la plus aboutie. L'ambiance pastorale rompt avec le reste de la pièce : tout d'abord le lieu change mais également les personnages, d'origine rurale. Don Juan assure toutefois la continuité et son tempérament de séducteur va trouver là aussi de quoi s'exprimer. Si Molière a fait le choix de faire parler les paysans en patois, ce n'est bien sûr pas seulement pour faire couleur locale. Ainsi nous verrons que cela concourt à la fois à un certain réalisme des personnages mais aussi à marquer leur infériorité sociale tout en poursuivant un but comique. Après avoir analysé l'origine et la retranscription de ce dialecte sous la plume de Molière, nous mettrons en lumière ses différentes visées. 1. Caractéristiques du patois parlé par Pierrot, Charlotte et Mathurine Les paysans présents à l'acte II du Dom Juan de Molière parlent un patois qui serait « un mélange d'emprunts au Pédant joué de Cyrano de Bergerac, au parler d'Île-de-France, et à l'imagination de Molière. »1 L'origine de ce dialecte n'est donc pas une simple retranscription et nous allons en analyser les différentes composantes. 1 Guicharnaud, Jacques : Molière. Une aventure théâtrale. Tartuffe, Dom Juan, Le Misanthrope , nrf éditions Gallimard, Paris, 1974, p.223 2 1.1. Vocabulaire, syntaxe, prononciation Tout d'abord, définissons les marques particulières de ce patois. Nous ne ferons pas une analyse linguistique exhaustive, ce que d'autres études ont fait dans les moindres détails 2, mais nous nous contenterons de souligner les dérives les plus importantes par rapport à la langue classique, du point de vue du vocabulaire, de la syntaxe et de la prononciation. D'emblée, sans prêter attention aux déformations linguistiques, on remarque que le parler paysan est aussi différent dans le style, la façon de raconter. En effet, on trouve bon nombre de répétitions (« ç'ai-je fait ») et d'images (« tout ça comme si je me frappais la tête contre un mur », « T'es toujours là comme une vraie souche de bois »). Pour ce qui est de l'étude des caractéristiques de ce parler rural, nous nous inspirerons des remarques d'Albert Dauzat.3 Commençons par le vocabulaire. On y trouve des termes archaïques (« affutiaux », « assoté », « bailler » pour dire donner, « aga » venant de l'ancien français « agare ») et de « savoureuses expressions du terroir »4 (« angingorniaux », « fixiblement », « à matin », « tout à plein »). On trouve aussi des expressions hautes en couleur : « il en avoit pour sa maine de fèves » (il en avait son compte), « elle est assotée du jeune Robin » (ell...
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« Introduction On emploie couramment l'expression « la langue de Molière » pour désigner la langue française.

C'est donc que dans les oeuvres de ce dramaturge, on doit retrouver l'ensemble des variations du français, autrement dit que les pièces de Molière doivent pouvoir être la synthèse du français, y compris des patois.

Dans quelle mesure le tableau dressé de la manière dont les gens parlait à l'époque est-il une fidèle représentation ? C'est une des questions à laquelle nous tenterons de répondre dans cet essai en s'appuyant sur une analyse du deuxième acte de Dom Juan .

La littérature, et peut-être d'autant plus le théâtre, cherche à représenter la société et cela passe en premier lieu par le langage.

Mais qui dit littérature, dit aussi transformation par le vers, recherche du plaisir du lecteur et/ou spectateur et cette modification – peut-être déformation – de la langue est à son apogée au théâtre puisque la parole est vouée à être représentée sur scène et donc à produire un effet particulier.

C'est dans le deuxième acte de Dom Juan que l'utilisation d'un patois semble la plus aboutie.

L'ambiance pastorale rompt avec le reste de la pièce : tout d'abord le lieu change mais également les personnages, d'origine rurale.

Don Juan assure toutefois la continuité et son tempérament de séducteur va trouver là aussi de quoi s'exprimer.

Si Molière a fait le choix de faire parler les paysans en patois, ce n'est bien sûr pas seulement pour faire couleur locale.

Ainsi nous verrons que cela concourt à la fois à un certain réalisme des personnages mais aussi à marquer leur infériorité sociale tout en poursuivant un but comique.

Après avoir analysé l'origine et la retranscription de ce dialecte sous la plume de Molière, nous mettrons en lumière ses différentes visées. 1.

Caractéristiques du patois parlé par Pierrot, Charlotte et Mathurine Les paysans présents à l'acte II du Dom Juan de Molière parlent un patois qui serait « un mélange d'emprunts au Pédant joué de Cyrano de Bergerac, au parler d'Île-de-France, et à l'imagination de Molière.

» 1 L'origine de ce dialecte n'est donc pas une simple retranscription et nous allons en analyser les différentes composantes.

1 Guicharnaud, Jacques : Molière.

Une aventure théâtrale.

Tartuffe, Dom Juan, Le Misanthrope , nrf éditions Gallimard, Paris, 1974, p.223 2. »

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