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"Le lieu de la plus grande liberté, de l'imagination la plus folle" Eugène Ionesco.

Publié le 09/10/2010

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Le théâtre a une origine sacrée et il fit ses premiers pas lors de cérémonies consacrées au dieu grec Dionysos. Ces pièces étaient des clichés, avec des personnages conventionnels. Mais petit à petit le théâtre s'est diversifié tout en restant codé. Au XXe siècle, le théâtre de l'absurde fit son apparition. Ainsi, Eugène Ionesco déclara que le théâtre est « le lieu de la plus grande liberté, de l'imagination la plus folle «. Ainsi, nous nous questionnerons sur son affirmation à travers deux grandes axes. Dans un premiers temps nous verrons en quoi le théâtre est-il un lieu de libertés, puis dans une deuxième partie quels sont les différentes contraintes que rencontre le théâtre.

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« Le théâtre est un genre littéraire ancien, qui existe depuis l’antiquité, c’est Aristote qui le premier définit les règlesthéâtrales et les conventions que le théâtre se doit de respecter.

Il se sépare en deux genres, la comédie, genre«bas», populaire qui est destiné à faire rire, et la tragédie, «genre noble» destiné à provoquer la catharsis, marquéepar la mort et la souffrance des protagonistes.

Au cours de son évolution, le théâtre a traversé de nombreuxgenres, des tragédies antiques représentant des mythes célèbres, il a évolué vers la farce au Moyen-Âge, puis lareprésentation de textes religieux, le 17ème siècle a vu la naissance du classicisme, qui constitue un retour auxsources, une redécouverte des mythes antiques et une admiration à leur égard, puis cette conceptions théâtraleest remise en cause par les écrivains romantique, qui prônent un mélange du comique et du tragique, «du grotesqueet du sublime», les pièces modernes du 20ème siècle, présentes un théâtre profondément touché par la secondeguerre mondiale, où l’inutilité du langage se mêle à l’absurde, dans un monde qui cherche un sens, un nouveaudépart.

Le théâtre a beaucoup évolué, mais son principe reste le même, il s’agit de présenter dans un espace limité,en un temps limité, un récit à un public.

Ionesco affirme dans Notes et contre-notes que « le théâtre est le lieu dela plus grande liberté, de l’imagination la plus folle ».

Dans quelle mesure le théâtre est-il un espace aux possibilitésde création et d’invention d’importance ? Dans une première partie, nous verrons les libertés qu’offre le théâtre, ensuite l’analyse portera sur les contraintesimposées par le théâtre, enfin nous nous intéresserons aux possibilités qu’à le théâtre de dépasser ces limites. Le théâtre est un lieu de liberté, tout d’abord il existe un grand nombre de genres littéraires, ensuite la mise enscène permet de donner une dimension différente à une pièce, enfin il y a une grande liberté dans le jeu desacteurs. Premièrement, il a existé au cours de l’histoire du théâtre de nombreuses licences au niveau du contenu des pièces,ainsi dans certaines la frontière qui peut exister entre la comédie et la tragédie, cela est particulièrement notabledans Hernani de Victor Hugo, une pièce appartenant au mouvement romantique, dans laquelle il n’y a plus dedistinction entre la comédie et la tragédie, Hernani est un simple homme du peuple dont le destin est mêlé à celuid’une femme de la noblesse, Dona Sol, dans l’oeuvre, le comique est très présent dès le début le roi se retrouvantpar exemple à devoir se dissimuler dans un placard comme un personnage de farce tandis que l’amour impossibleentre les deux jeunes gens et leur mort à la fin de la pièce constitue l’aspect tragique de la pièce qui restera l’undes exemples les plus critiqués de remise en cause des règles classiques.

Les auteurs ne s’attaquent pas seulementà la différence entre «genre noble» et «genre bas», mais ont également eu le pouvoir de remettre en cause leursociété, ainsi dans Dom Juan de Molière, le personnage éponyme est un libertin de moeurs et d’esprit, c’est à dire unêtre matérialiste, dénué de croyances religieuses et prêt à tout pour parvenir à ses fins, il tente de séduire au coursde la pièce plusieurs jeune femme, et est sans cesse mis en garde contre la punition divine qui l’attend s’il ne stoppepas ses agissements et s’ils ne se repens pas de ses pêchés, Il est une caricature d’une époque marquée parl’hypocrisie en effet il fera à son père des promesses de sagesse et de repentir qu’il ne tiendra pas et dresse unapologue de l’hypocrisie.

Sa mort à la fin de la pièce peut être vu comme un triomphe de la morale et des vertuschrétiennes sur le libertinage et la malhonnêteté.

Donc les auteurs de pièce de théâtre jouiront d’une grande libertédans l’écriture de drame et en profiterons pour pousser toujours plus loin l’imaginaire, en dépassant les contraintes. Une fois le travail de l’auteur achevé, le metteur en scène aura également une grande liberté dans son travail. En effet, le metteur en scène possède sa propre vision d’une pièce de théâtre, il est chargé de faire en sorte demettre en valeur certains aspect d’une pièce de théâtre, la relation des personnages entre eux par exemple, cetteidée est manifeste dans la mise en scène de Roger Planchon de Tartuffe, dans l’acte un, Tartuffe un faux dévots,accueillit par Orgon chez lui, contrôle de plus en plus la vie de la maison ce qui insupporte tous les habitants àl’exception de Madame Pernelle, matriarche de la famille qui croit à la sincérité du dévot, dans la scène première,celle-ci vient s’opposer aux détracteurs d’Orgon à savoir sa belle fille Elmire, ses petits enfants Damis et Marianne,et le beau frère d’Orgon Cléante.

Pour symboliser la solitude de la vieille femme, Roger Planchon a fait le choix decréer un vide autour d’elle: « Sans s’apercevoir que les autres effectuaient le même mouvement, chacuncommençaient à s’éloigner discrètement de Mme Pernelle » Malgré son âge et son staut probablement importantdans la famille, les autres établissent une distance avec elle lorsqu’elle se borne à croire aux paroles agréables deTartuffe, Roger Planchon a ainsi pu ajouter une nouvelle dimension à la scène en accentuant la solitude del’ancienne.

En outre, le metteur en scène possède un véritable pouvoir sur le texte sur lequel il travaille, à ce sujetAnne Ubersfeld théoricienne du théâtre moderne affirme dans Lire le théâtre que « La part de création et derecréation du metteur en scène est très considérable.

Il est lui-même producteur d’un nouveau texte didascalique,complément et précision, voire contradiction du texte littéraire », le pouvoir du metteur en scène ne consiste passeulement dans le fait de permettre à une pièce de théâtre d’être jouée, mais son interprétation et sacompréhension de la pièce seront également à l’origine d’une conception personnelle d’un texte littéraire.

Le metteuren scène impose cette conception et théorise sa propre vision d’une mise en scène, c’est le cas d’André Antoine,inventeur de la mise en scène moderne, qui conceptualisera une notion de réalisme dans la mise en scène.

Lemetteur en scène possède un pouvoir et une liberté née de son interprétation. Non seulement le metteur en scène est un outil dans la recherche de liberté du théâtre, mais l’acteur à travers samanière de jouer en est également l’instrument. Enfin, le jeu d’acteur constitue une expression des possibilités théâtrales.

En effet, le jeu des acteurs doit refléterles caractère du personnage et ainsi l’acteur par son interprétation du personnage donnera un caractère personnel,. »

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