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Le lyrisme bourgeois (littérature)

Publié le 25/02/2012

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Mais la chanson courtoise pénètre dans la bourgeoisie et va considérablement changer de caractère après 1250. A Douai, à Rouen, à Arras surtout, s'organisent entre poètes des concours où s'utilisent particulièrement, parmi les formes poétiques, celles qui n'avaient pas perdu tout à fait les caractères de leur origine populaire; de plus, on cultive des genres qui n'ont plus rien de courtois, comme la chanson bachique et satirique, souvent grossière, toujours joyeuse. Ces chansons, jugées moins précieuses (dans tous les sens du terme) que les autres, ont dû se perdre en grand nombre; et la rareté des textes conservés ne doit pas nous induire à croire qu'elles eurent moins de vogue....

« LE LYRISME BOURGEOIS 47 personnelle.

Le premier, en effet, il révèle et harmonise, non ce que son cœur contient de plus général, mais ce que sa vie offre de plus particulier, avouant son penchant pour le vin et le jeu, source d'une partie de ses déboires.

Pour la première fois, nous voyons vivre un homme, non sans doute un hors-la-loi, comme Villon, mais un homme comme il y en a tant, l'artiste besogneux.

Pour la première fois, les réalités tristes et simples de la vie quotidienne entrent dans la littérature et sont jugées dignes d'être versifiées avec soin, d'être enno­ blies jusqu'à l'art par un métier solide et soigné.

Adam de la Halle, dit aussi Adam le Bossu, dont l'activité littéraire est exactement contemporaine de celle de Rutebeuf, est, au contraire, un bourgeois riche d'Arras, qui vécut longtemps à la Cour de Robert II d'Artois, avec qui il voyagea jusqu'à Naples.

Ses poésies personnelles ont eu le plus grand succès.

Nous nous expliquons mal aujourd'hui ce succès dû peut­ être à la qualité de la musique qui les accompagnait.

Il nous semble valoir surtout comme poète dramatique, et nous le retrouverons sous cet aspect.

Au théâtre d'ailleurs, il se met en scène lui-même.

Ce qui reste de plus vivant dans sa poésie personnelle, c'est le Congé qu'il adressa à sa ville natale en 1269, lorsqu'il fut contraint de s'exiler pour des raisons politiques.

Le Congé était devenu depuis peu une sorte de genre litté­ raire bien défini, après que Jean Bodel, d'Arras aussi, eut adressé son Congé à ses compatriotes, que la lèpre l'obligeait à quitter (1202); peu avant Adam de la Halle, Baude Fastoul, lépreux lui aussi, avait dit adieu en vers aux habitants d'Arras; mais alors que leurs poèmes mêlaient le comique à la résignation, celui d'Adam de la Halle exprime avec âpreté ses rancunes et ses colères.

Nous devons sauter près de cinquante ans pour trouver un nouveau poète lyrique avec Guillaume de Machaut (1300-1377).

Notons d'abord qu'il fut, d'après les musi­ cographes modernes, l'inventeur génial de la musique polyphonique, et qu'il n'est pas douteux, en ce qui le concerne, que les dons du musicien aient contribué à la gloire du poète.

Celui-ci, en effet, est avant tout un remarquable technicien, qui précise les cadres formels de la poésie et lui imposera, pour longtemps, les formes qu'il a, sinon inventées, du moins préconisées et impo­ sées.

Son mérite est de s'être borné à quelques formes. »

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