le meurtre de l'arabe de l'étranger
Publié le 24/06/2013
Extrait du document
« II La fatalité 1) Un monde hostile et agressif Le d écor est immobile (plage), mais semble pourtant en mouvement, impression donn ée par les nombreuses m étaphores et personnifications de la mer (« oc éan de m étal bouillant », « la mer haletait de toute la respiration rapide et étouff ée de ses petites vagues », « vibrante de soleil », « murmure de son eau »). La chaleur est personnifi ée, ce qui en fait un élément vivant aussi. Les verbes d'action insistent sur son influence n éfaste sur Meursault : « Toute une plage vibrante de soleil se pressait derri ère moi », « s'opposait », « s'appuyait ». Elle pousse litt éralement le personnage à agir. d écor est ainsi un personnage à part enti ère. L' évocation, à plusieurs reprises, d'une « br ûlure » fait du personnage une victime. C'est cette br ûlure qui le force à avancer vers l'Arabe : « A cause de cette br ûlure que je ne pouvais plus supporter, j'ai fait un mouvement en avant ». Le lien logique « à cause de » montre bien la relation de cause à effet entre la chaleur et le premier pas vers le drame. C'est tout l'environnement qui est hostile et qui attaque le personnage : « ronger », « sel ». Celuici agit pour é chapper à la douleur. 2) Un personnage agress é aux perceptions troubl ées La lumi ère joue aussi un r ôle important puisqu'elle trouble la vision de M. Ses yeux sont soumis aux incertitudes et à l'aveuglement : les verbes employ és t émoignent de l'impr écision de sa vision (« je devinais son regard », « son image dansait devant mes yeux », « mes yeux étaient aveugl és derri ère ce rideau de larmes et de sel »). La luminosit é, ici, loin de rendre plus claire la perception, est source de confusion : « Peut être à cause des ombres sur son visage, il avait l'air de rire ». Ce qui conduit à la m étamorphose du couteau en « é pée » et en « glaive » et fait croire à Meursault qu'il est agress é. Les termes évoquant la lumi ère sont tr ès nombreux dans ce passage et le mot « soleil » est r épété sept fois, comme pour l'accuser. De plus, la chaleur ajoute au trouble de la vue : «La sueur amass ée dans mes sourcils a coul é d'un coup sur les paupi ères et les a recouvertes d'un voile ti ède et épais ». La confusion des perceptions chez M. est visible dans le m élange qu'il op ère entre les éléments du feu et de l'eau : « la lumi ère a gicl é » : le narrateur est dans l'incapacit é de discerner ce qu'il voit et ressent, ce qui va le conduire à l'irr éparable. 3 ) Le ch âtiment divin La fatalit é est marqu ée par la pr ésence d'une force transcendante qui p èse sur le personnage. Tout un champ lexical indique ce rapprochement : « glaive », « lame étincelante », « le ciel », ainsi que la personnification des éléments. L'insistance avec laquelle le texte souligne que c'est le front qui est touche prouve que l'agression se porte en un point vital du corps (« le front surtout me faisait mal », « lame...qui m'atteignait au front », « je ne sentais plus que les cymbales du soleil sur mon front ». Le soleil devient le symbole d'une divinit é ou du destin. Le vocabulaire et les expressions concourent m ême à évoquer la fin du monde, l'Apocalypse (« oc éan de m étal bouillant », « la mer a charri é un souffle épais et ardent »; « C'est alors que tout a vacill é »; « il m'a sembl é que le ciel s'ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu »). Meursault serait donc un persoonage tragique, incapable de lutter contre des forces sup érieures qui l'am ènent à da perte, mais le geste qui est le sien est aussi marqu é par l'absurde, au centre de la philosophie de Camus.. »
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