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le meurtre de l'arabe de l'étranger

Publié le 24/06/2013

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Albert Camus est né le 7 novembre 1913 et mort le 4 janvier 1960. C'est un écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste français. Il est aussi journaliste militant engagé dans la Résistance française et dans les combats moraux de l'après-guerre. Ce meurtre insistant sur la fatalité et l'absurde va-t-il éveiller une prise de conscience chez Meursault ? Dans un premier temps, nous allons voir que cette scène est une scène dramatique puis, dans un deuxième temps nous verrons que cet extrait insiste sur la fatalité de cette rencontre. Enfin, dans un troisième temps nous nous pencherons sur le meurtre qui illustre l'absurdité. Pour commencer, nous verrons que cette scène est une scène dramatique. En effet, la promenade illustre bien la dramaturgie de la scène. Les raisons pour lesquelles Meursault revient à la source ne sont pas très claires. Il ne veut pas rester avec les femmes et ne veut pas rester immobile sous la chaleur, donc il marche vers un endroit plus frais : la source, l'ombre des rochers. Encore une fois, c'est son désir de ne pas s'engager et son corps qui décident de ses actes. Le retour de Meursault est présenté comme une banale promenade. Il se retrouve face à l'Arabe qui devient alors son adversaire, alors même qu'il est surpris de le voir à cet endroit. («  J'ai été surpris un temps «). L'Arabe se trouve dans une position d'abandon, dont semble rêver le narrateur : « il reposait sur le dos, les mains sous la nuque, le front dans les ombres du rocher, tout le corps au soleil «. Sa victime est donc dans une position non agressive mais on peut penser que M. est déçu de ne pas trouver la place vacante, est jaloux en quelque sorte. 2) Le drame en marche Le drame est lié à la progression de M. qui s'approche à pas lents du lieu du drame. Les actions semblent vues au ralenti et font l'objet d'une analyse inhabituelle, à laquelle nous n'étions pas habitués. Le rythme, parallèlement, est différent de celui des scènes précédemment étudiées, où les actions s'enchaînaient rapidement dans des phrases courtes et simples. Là nous avons des phrases plus longues et complexes, où on sent un souci de précision et de justification. M. voit l'Arabe et dans un premier temps s'immobilise : « j'étais assez loin de lui, à une dizaine de mètres «. Puis il avance vers l'Arabe, sans que cela porte vraiment à conséquence : « J'ai fait quelques pas vers la source. L'Arabe n'a pas bougé. Malgré tout, il était encore assez loin «. Enfin, une action, soulignée avec insistance et comme étirée dans le temps montre le drame qui peut en découler : « A cause de cette brûlure que je ne pouvais pas supporter, j'ai fait un mouvement en avant «, « en me déplaçant d'un pas «; « Mais j'ai fait un pas, un seul pas en avant&nb...

« II La fatalité  1) Un monde hostile et agressif Le d écor est immobile (plage), mais semble pourtant en mouvement, impression donn ée par les   nombreuses m étaphores et personnifications de la mer («   oc éan de m étal bouillant   », «   la mer haletait de   toute la respiration rapide et  étouff ée de ses petites vagues   », «   vibrante de soleil   », «   murmure de son   eau   »). La chaleur est personnifi ée, ce qui en fait un  élément vivant aussi. Les verbes d'action insistent sur son   influence n éfaste sur Meursault : «   Toute une plage vibrante de soleil se pressait derri ère moi   »,   «   s'opposait   », «   s'appuyait   ». Elle pousse litt éralement le personnage  à agir. d écor est ainsi un personnage   à  part enti ère. L' évocation,  à plusieurs reprises, d'une «   br ûlure   » fait du personnage une victime. C'est cette br ûlure qui le   force  à avancer vers l'Arabe : «   A cause de cette br ûlure que je ne pouvais plus supporter, j'ai fait un   mouvement en avant   ». Le lien logique «   à  cause de   » montre bien la relation de cause  à effet entre la   chaleur et le premier pas vers le drame. C'est tout l'environnement qui est hostile et qui attaque le personnage : «   ronger   », «   sel   ». Celui­ci agit pour   é chapper  à la douleur. 2)  Un personnage agress é aux  perceptions troubl ées La lumi ère joue aussi un r ôle important puisqu'elle trouble la vision de M. Ses yeux sont soumis aux   incertitudes et  à l'aveuglement : les verbes employ és t émoignent de l'impr écision de sa vision («   je devinais   son regard   », «   son image dansait devant mes yeux   », «   mes yeux  étaient aveugl és derri ère ce rideau de   larmes et de sel   »). La luminosit é, ici, loin de rendre plus claire la perception, est source de confusion : «   Peut­ être  à cause des   ombres sur son visage, il avait l'air de rire   ». Ce qui conduit  à la m étamorphose du couteau en «   é pée   » et   en «   glaive   » et fait croire  à Meursault qu'il est agress é. Les termes  évoquant la lumi ère sont tr ès nombreux   dans ce passage et le mot «   soleil   » est r épété sept  fois, comme pour l'accuser. De plus, la chaleur ajoute au trouble de la vue : «La sueur amass ée dans mes sourcils a coul é d'un coup sur   les paupi ères et les a recouvertes d'un voile ti ède et  épais   ». La confusion des perceptions chez  M. est visible dans le m élange qu'il op ère entre les  éléments du feu et   de l'eau :   «   la lumi ère a gicl é   » : le narrateur est dans l'incapacit é de discerner ce qu'il voit et ressent, ce qui   va le conduire  à l'irr éparable.   3 )  Le ch âtiment divin   La fatalit é est marqu ée par la pr ésence d'une force transcendante qui p èse sur le personnage. Tout un champ lexical indique ce rapprochement : «   glaive   », «   lame  étincelante   », «   le ciel   », ainsi que la   personnification des  éléments. L'insistance avec laquelle le texte souligne que c'est le front qui est touche prouve que l'agression se porte   en un point vital du corps («   le front surtout me faisait mal   », «   lame...qui m'atteignait au front   », «   je ne   sentais plus que les cymbales du soleil sur mon front   ». Le soleil devient le symbole d'une divinit é ou du   destin. Le vocabulaire et les expressions concourent m ême  à évoquer la fin du monde, l'Apocalypse («   oc éan de   m étal bouillant   », «   la mer a charri é un souffle  épais et ardent   »; «   C'est alors que tout a vacill é   »; «   il m'a   sembl é que le ciel s'ouvrait sur toute son  étendue pour laisser pleuvoir du feu   »). Meursault serait donc un persoonage tragique, incapable de lutter contre des forces sup érieures qui   l'am ènent  à da perte, mais le geste qui est le sien est aussi marqu é par l'absurde, au centre de la   philosophie de Camus.. »

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