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Le mur, de Saint John Perse

Publié le 07/03/2011

Extrait du document

   Dans Le mur, Saint John Perse met l’accent dur le regret éprouvé par le héros en se remémorant quelques souvenirs de l’île.

            Robinson utilise sa mémoire sensorielle pour les évoquer. On note le sens visuel : « l’air laiteux « (l 11 et 12), et les nombreuses occurrences de la couleur verte « aube verte « (l5), « fruit vert « (l11), « les vertes délices du sol « (l14 et 15) et l’évocation de la nature avec son champ lexical révélé précédemment, puisque la nature connote également la couleur verte.

« monde sauvage sur l'île. Ce poème permet à l'écrivain de montrer que pour être heureux, il y a à la fois la possibilité de s'évader, de sedétacher du monde matériel pour se remémorer d'agréables souvenirs, et montre aussi que le bonheur peuts'acquérir avec des choses simples, que la nature se suffit à elle-même pour éprouver de la « Joie » (l13) Pour évoquer ces idées, Saint John Perse va créer un contraste entre les deux mondes.

Il propose d'un côté un monde impur, celui de l'Angleterre avec l'emploi de « fauteuil gras » (l3), « graisses » (l4) et « sauces » (l4).

Cesmots s'opposent à la pureté de l'île tropicale.

En effet, d'un autre côté, le poète utilise à deux reprises l'adjectif« pures » (lignes 5 et 13).

Saint John Perse poursuit l'opposition avec « le goût des graisses » (l4) qui s'oppose à« un goût de fruit vert » (l11) puis dans un deuxième temps le « fauteuil gras » (l3) et l'« île » (l5).

Le fauteuil puisle mur créent une atmosphère fermée, tandis que l'île connote le paradis, la liberté, l'ouverture. Aussi, il utilise le vaste champ lexical de la nature « sèves » (l7), « des plantes à siliques » (l7), « mangliers » (l8), « gousses » (l9), « fruit » (l11), « miel » (l10), « fourmis » (l10), « arbre » (l10), et l'oppose au verbe« infecte » de la ligne 4 pour interpeller de nouveau le lecteur.

On note d'ailleurs une sorte de panthéisme deRobinson, avec une divinisation de la nature.

En effet, les souvenirs de Robinson sont décrits dans le dernierparagraphe comme une « Joie déliée dans les hauteurs du ciel ».L'idée de culte est de nouveau présente avec lemot « parvis » à la ligne 14. La divinisation de la nature, qui a pour valeur d'amplifier l'amour de Robinson pour l'île, et le recours au rêve, permettent d'accentuer la nostalgie de l'aventurier. Dans Le mur , Saint John Perse met l'accent dur le regret éprouvé par le héros en se remémorant quelques souvenirs de l'île. Robinson utilise sa mémoire sensorielle pour les évoquer.

On note le sens visuel : « l'air laiteux » (l 11 et 12), et les nombreuses occurrences de la couleur verte « aube verte » (l5), « fruit vert » (l11), « les vertesdélices du sol » (l14 et 15) et l'évocation de la nature avec son champ lexical révélé précédemment, puisque lanature connote également la couleur verte. Il utilise aussi le goût dont on relève le champ lexical « âcre » (l7) ; « acide » (l8), « le goût » (l4 et l11), « sèves »(l11), « le miel » (l10), « fruit » (l11), « sel » (l12).

Quant à l'ouïe, la scène paraît silencieuse à la première ligne, onimagine Robinson seul, dans une pièce sans bruit.

Soudain, à la ligne 2, la métaphore « l'image pousse son cri »provoque un effet de surprise et rompt de silence.

Après s'installe de nouveau une atmosphère apaisée grâce aurêve « et tu songes… » (l5).

Seul un bruit d'eau, de glissement, est perçu avec les allitérations en [l] et [m] aux lignes 11 et 12 « dont surit l'aube que tu bois ; l'air laiteux enrichi du sel des alizés… » puis l'allitération en [s] aux lignes 7 et 8 qui connote un froissement : « C'est la sueur des sèves en exil, le suint des plantes à siliques, l'âcreinsinuation … ».

Le toucher est le dernier sens utilisé par Robinson : « tu éprouves tes dents avec ta langue » (l3 etl4).

Ainsi, le protagoniste du roman de Daniel Defoe participe de tout son corps à la restitution du souvenir.

Avecses vingt-huit ans d'exil, est né un contact entre la nature et lui, une sensualité, une symbiose, une synesthésie. À la lecture du poème, on note que les souvenirs apparaissent comme des flashs.

Les nombreusesoccurrences de la couleur verte e sont un bon exemple.

Étant disposées partout dans le poème (l5, l11, l14), on al'impression que le héros a une mémoire fragmentée. On sent néanmoins sa volonté d'emporter ce souvenir jusqu'à la mort, du moins le plus longtemps possible.L'expression « au siècle d'un long jour » à l'acmé de la phrase signifie l'infini.

Elle coïncide d'ailleurs avec le terme« Pour le siècle des siècles » employé dans la Bible.

Là aussi, le poète joue avec l'alliance des mots ; en effet « aujour d'un long siècle » aurait été l'expression adéquate.

En s'exprimant de la sorte, le poète veut créer un flou etpeut-être veut-il montrer que ce rêve n'est qu ‘éphémère ? Grâce aux souvenirs et à son rêve, le héros va brosser un portrait élogieux de l'île, qui lui inspire la. »

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