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LE MYTHE DE PHÈDRE EN LITTERATURE

Publié le 29/08/2015

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PHÈDRE. La fatale passion de cette malheureuse reine, sa douleur profonde et vraie, sa féminité si touchante ont séduit de tout temps les dramaturges. Sophccle, le premier, lui a consacré une tragédie, aujourd’hui perdue. Euripide (484?-406 av. J.-C.), à son tour, donna un Hippolyte voilé, dit Premier Hippolyte, également perdu ; puis la fameuse tragédie : Hippolyte porte-couronne, titre motivé par la couronne que le protagoniste porte lorsqu’il entre en scène et qu’il offre à Artémis. La sujet de ce drame, qui fut représenté en 428, est l’amour qu’Hippolyte, fils de Thésée et de l’amazone Antiope, inspire à Phèdre, sa belle-mère, un amour incestueux qu’il repousse. Pieux disciple d’Artémis, menant la vie rude des chasseurs, Hippolyte sera puni par Aphrodite : ainsi le veut son destin. Dans le prologue, la déesse elle-même fait allusion à la façon dont s’accomplira sa vengeance. Ayant fait naître chez Phèdre, fille de Minos, maintenant femme de Thésée, un terrible amour pour son beau-fils, la déesse fera en sorte que Thésée vienne à apprendre la chose ; il maudira alors son fils et cette malédiction l’entraînera à la mort. Bien que, dans l’action, Hippolyte soit le protagoniste, psychologiquement l’intérêt le plus profond du poète est concentré sur Phèdre, victime elle aussi, et encore plus pitoyable, d’Aphrodite. Après le monologue initial de la déesse, voici le chœur, composé de femmes de Trézène, qui se présente. Elles ont appris que la reine est affligée d’un mal mystérieux, et que depuis trois jours, allongée sur son lit, elle ne prend plus de nourriture. Le chœur adresse pour elle une prière a Artémis. C’est alors que sort du palais Phèdre elle-même, soutenue par ses servantes et accompagnée de sa vieille nourrice. Phèdre délire ; elle rêve de sources fraîches et de prairies. Elle voudrait, à travers les monts et les bois, aller à la chasse, et elle invoque Artémis. la déesse des forêts et des bêtes sauvages. la déesse d’Hippolyte. Revenue à elle, elle refuse d’abord de répondre aux questions anxieuses de sa nourrice, qui l’exhorte à parler pour son salut et pour le bien de ses enfants. Puis, cédant peu à peu à l’insistance de la vieille femme, mais plus encore à son propre tourment, elle se laisse arracher cet aveu : elle aime ; et feignant de croire que son secret a été découvert par les autres plus que dévoilé par elle, elle révèle l’objet de son amour : Hippolyte. Les cris d’épouvante et de supplication de la nourrice et du chœur accueillent cette confession. Ayant retrouvé son calme. Phèdre reconnaît combien son amour est honteux, mais elle est résolue, pense-t-elle, à ne pas se laisser vaincre par lui : puisqu’elle ne peut ni résister à cet amour, ni le détruire, elle mourra afin de ne pas entacher l’honneur de sa maison et de ses enfants. Mais tandis que Phèdre parle, la nourrice qui l’aime et ne peut envisager sa mort a, petit à petit, changé d’opinion. Une seule chose importe : le déshonneur doit être évité ; on le pourra à condition de garder le secret. Phèdre repousse les leurres de la nourrice, et réaffirme en son âme et conscience la décision qu’elle a prise de mourir. Mais lorsque la vieille femme lui annonce qu’elle possède un philtre qui. sans honte et sans dommage, la guérira de son mal. et la prie de la laisser agir, Phèdre finit par consentir. Phèdre a-t-elle compris que le remède auquel fait allusion la vieille femme consiste en réalité à avertir Hippolyte ? Cela parait certain ; en effet, lorsque la nourrice lui a parlé de philtre, n’a-t-elle pas répondu : « Je crains que tu ne veuilles dire quelque chose au flls de Thésée * ; mais Phèdre s’est résignée à ne pas en demander davantage. Vaincue par sa passion et par l’insistance affectueuse de celle qui l’aime, Phèdre se satisfera d’un mot habile pour apaiser sa conscience.

 

La nourrice entre alors dans le palais pour parler à Hippolyte. Phèdre, restée aux écoutes, entend les cris d’horreur du Jeune homme et comprend tout de suite que son secret a été divulgué en vain. Désormais, le déshonneur est venu s’ajouter à la mort. Mais soudain Hippolyte fait irruption sur la scène, en proie à la plus sombre fureur et à une fanatique indignation. La nourrice le suit, le suppliant de ne rien dire et lui rappelant qu’il a juré, avant qu’elle ne lui parle, de se taire dans tous les cas. Hippolyte, après avoir prononcé une longue apostrophe à l’encontre de toutes les femmes et de Phèdre en particulier, affirme qu’il respectera la parole donnée et qu’il se taira en présence de son père. La honte, le désespoir de Phèdre s’exhalent à

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