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Le Nouveau Monde: En quoi peut-on dire que l'humanisme, à la Renaissance, se caractérise par une ouverture à l'autre et une interrogation sur l'autre ?

Publié le 12/09/2018

Extrait du document

humanisme

► Élaborer le plan

 

La problématique étant une alternative interrogative, le plan est critique. Partie I : dans un premier temps, on valide le présupposé du sujet (l'humanisme s'intéresse à l'autre).

 

Partie II : puis on nuance la thèse en montrant que l'ouverture sur l'autre n'implique pas nécessairement une interrogation sur l'autre.

 

Partie III : enfin, on propose une autre thèse, plus juste, plus pertinente (l'autre permet de réfléchir à l'homme en général).

Corrigé rédigé

Introduction

 

La question de l'autre anime tous les siècles, la confrontation du témoignage de l'ethnologue contemporain Claude Lévi-Strauss avec les auteurs humanistes que sont Montaigne et Léry en témoigne.Toutefois, elle semble prendre une résonnance particulière à la Renaissance, alors que les humanistes cherchent à placer l'homme au centre de leurs préoccupations et, se faisant, remettent en cause nombre de certitudes. Dans le premier livre des Essais, Michel de Montaigne explique que, pour se former, il faut « frotter et limer notre cervelle contre celle d'autrui ». En quoi peut-on dire que l'humanisme, à la Renaissance, se caractérise par une ouverture à l'autre et une interrogation sur l'autre ? L'humanisme, en ce qu'il part à la découverte de l'autre, s'interroge-t-ï sur l'autre ou se sert-il de l'autre comme d'un miroir ? Nous verrons comment l'humanisme s'ouvre à l'autre, avant de montrer que le questionnement qui en découle est tout autant une réflexion sur soi qu'une réflexion sur l'homme en général.

1. J. de LERY, Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, chapitre xm, 1578, orthographe modernisée.

 

2. J. de LÉRY, Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil, chapitre xvm, 1578, orthographe modernisée.

 

3. MONTAIGNE, Essais, livre III, chapitre vi, « Des coches », 1588, adaptation en f rançais moderne par André Lanly.

 

4. C. LÉVI STRAUSS, Tristes Tropiques, 1955.

 

• Question

Quelles qualités des peuples du Nouveau Monde les textes proposés mettent-ils en relief ?

Vous traiterez ensuite, au choix, l'un des sujets suivants

• Commentaire

Vous ferez le commentaire du premier texte de Jean de Léry (texte 1 ).

• Dissertation

Dans le premier livre des Essais, Michel de Montaigne explique que, pour se former, il faut << frotter et limer notre cervelle contre celle d'autrui ». En quoi peut-on dire que l'humanisme, à la Renaissance, se caractérise par une ouverture à l'autre et une interrogation sur l'autre ?

Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les textes du corpus et sur vos connaissances et lectures personnelles.

 • Écrit d'invention

Quelques années plus tard, l'un des lndiens Tupinambas qui avait reçu Jean de Léry (texte 2) raconte à son peuple, lors d'une cérémonie publique, l'arrivée et le séjour de cet Européen dans leur village du Brésil.

B. Retournement de situation

 

1.Transition. « tu me contes merveilles » peut être compris de deux façons : -incapacité à concevoir une réalité pourtant courante pour les Européens ;

 

- incapacité à concevoir une telle absurdité chez les Européens.

 

2. Changement de sens dans les questions posées. Elles n'appellent plus d'explications, ce sont des questions rhétoriques qui visent à souligner l'évidente erreur des Européens. Recourt à l'hyperbole (« tant de maux »), procédé d'insistance (répétition du « ou »).

 

3. Le mot de la fin. C'est l'Indien qui a le dernier mot. Une parole conclusse, empreinte de sagesse (rythme binaire : « des parents et des enfants », « aimons et chérissons »).

 

Conclusion

 

Ainsi dans cet extrait, le lecteur a l'impression d'assister à une scène de rencontre authentique, entre un voyageur européen et un Indien. Le dialogue qui s'amorce entre les deux hommes amène la confrontation de deux systèmes de valeur. Au cours de cet échange celui que l'on considérait au départ comme le plus faible finit pas l'emporter.

humanisme

« - Oui, lui dis-je, car (en lui faisant trouver bon5) y ayant tel marchand 15 en notre pays qui a plus de frises6 et de draps rouges, voire même (m'ac­ commodanC toujours a lui parler de choses qui lui étaient connues) de couteaux, ciseaux, miroirs et autres marchandises que vous n'en avez jamais vu par deçà8, un tel seul achètera tout le bois de Brésil dont plu­ sieurs navires s'en retournent chargés de ton pays.

20 -Ha, ha, dit mon sauvage, tu me contes merveilles.

» Puis ayant bien retenu ce que je lui venais de dire, m'interrogeant plus outre, dit : «Mais cet homme tant riche dont tu me parles, ne meurt-il point ? » - Si fait, si fai t, lui dis-je, aussi bien que les autres.

» 25 Sur quoi, comme ils sont aussi grands discoureurs, et pour- suivent fort bien un propos jusqu'au bout, il me demanda derechef: «E t quand donc il est mort, à qui est tout le bien qu 'illaisse ? » «- À ses enfants, s'il en a, et à défaut d'iceux9 à ses frères, sœurs et plus prochains parents.

» 3o « - Vraiment, dit alors mon vieilla rd (lequel comme vous jugerez n'était nullement lourdaud), à cette heure connais- je10 que vous autres Mairs, c' est-à-dire Français, êtes de grand fols : car vous faut-il tant travailler à passer la mer, sur laquelle (comme vous nous dites étant arrivés par­ deçà) vous endurez tant de maux, pour amasser des richesses ou à vos 35 enfants ou à ceux qui survivent après vous ? La terre qui les a nourris n' est-elle pas aussi suffisante pour les nourrir ? Nous avons (ajo uta+ il), des parents et des enfants, lesquels, comme tu vois, nous aimons et chérissons ; mais parce que nous nous assurons qu'après notre mort la terre qui a nous a nourris les nourrira, sans nous en soucier plus avant, 4o nous nous reposons sur cela.

» Vo ilà sommairement et au vrai le discours que j'ai ouï de la propre bouche d un pauvre sauvage américain.

1.

Aller chercher.

2.

Ni surtout.

3.

Mais.

4.

Soit.

5.

Pour le persuader.

6.

Étoffes de laine.

7.

Essayant.

8.

Chez les Tupinambas, au Brésil.

9.

S'i l na pas d'en fants.

10.

Je me rends compte.. »

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