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LE NOUVEAU ROMAN

Publié le 12/12/2018

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Pour bien des critiques, le Nouveau Roman serait «un moment beaucoup plus qu’un mouvement». De fait, les années cinquante, et tout particulièrement les cinq ans qui occupent le centre de la décennie, voient se rassembler des tendances diffuses qui, sous les étiquettes communes de «Nouvelle Vague» du roman puis d’«École du regard» et, enfin, de «Nouveau Roman», vont postuler l’agonie du roman traditionnel et proposer, parallèlement à une recherche théorique approfondie, une écriture très réfléchie où tout se veut signe.

 

A LA RECHERCHE

 

DES «NOUVEAUX ROMANCIERS»

 

La délimitation de frontières et l’énumération d’une liste type d’œuvres et d’écrivains représentatifs sont, pour l’étude de ces débuts du Nouveau Roman, un obstacle d'importance. En effet, il n’existe pas, à proprement parler, d’école, ni de manifeste — encore moins de groupe constitué, de «liste officielle».

 

Dans un souci d’objectivité, les critiques retiennent généralement comme «nouveaux romanciers» ceux qui se sont reconnus a posteriori comme tels lors d’un colloque qui se tiendra beaucoup plus tard, en juillet 1971, à Cerisy-la-Salle, sur le thème Nouveau Roman, hier, aujourd'hui: Michel Butor, Claude Ollier, Robert Pinget, Jean Ricardou, Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute et Claude Simon. Marguerite Duras et Samuel Beckett, en déclinant l’invitation qui leur avait été faite, se seraient exclus d’eux-mêmes — mais agirent-ils au nom d’«hier» ou d’«aujourd’hui»? Dans quelle mesure doit-on, pour la genèse du genre, tenir compte de leur refus?

 

Car, pour les critiques des années cinquante, ces deux derniers noms s’imposent au même titre que ceux de Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute ou Michel Butor. En revanche, Ricardou (qui ne publiera son premier roman, l'Observatoire de Cannes, qu’en 1961) demeure encore inconnu ; quant à Claude Ollier, il n'apparaît, avec la Mise en scène, qu'à la fin de la décennie (1958).

« LE NOUVEAU ROMAN .

Margutrile Duras en 1955.

© Doisnea" -Raplro LE NOUVEAU ROMAN.

Nathalie Sarraute (l'Ère du soupçon, Planétarium) en 1958.

C'est alors la jeune maison des Éditions de Minuit qui fait office de label.

Elle réunit, en effet, grâce à Jérôme Lindon, la quasi­ totalité de ces «nouveaux» écrivains.

Toutefois, par son absence, Na­ thalie Sarraute (publiée chez Gallimard) invalide quelque peu le cri­ tère des mis au service d'une histoire préexistante au livre.

Le public s'est ainsi trouvé déconcerté par l'apparente absence d'histoire de ces nouveaux récits et le parti pris manifeste de repousser toute aventure exceptionnelle ou édifiante: ici, il s'agit de la présenta­ tion, en'douze chapitres, des heures écoulées entre sept heures du soir et sept heures du matin dans un immeuble de sept étages (Passage de Milan); là du «gommage» d'une journée où, anti-Œdipe, l'assass in enquête sur un meurtre qu'il n'a pas encore commis (les Gommes) ...

Le «héros» de ce récit décharné se voit également singu­ lièrement «amaigri».

Souvent sans nom, sans visage, sans passé ni avenir, il se réduit parfois à un simple pronom personnel: «il(s)» (le Planétarium),. »

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