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LE PÈRE UBU (analyse du personnage)

Publié le 07/10/2018

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Dès sa première représentation, Ubu roi partagea le public. D'une part, les enthousiastes, heureux à la fois de célébrer un ton nouveau et d’encourager une critique bouffonne de leur époque; de l'autre, les personnes choquées par le caractère agressif, primaire et parfois scatologique du texte.

 

Il faut souligner qu’Alfred Jarry fut toute sa vie un provocateur, alliant la mystification à l'humour noir. Il fut un personnage marginal, grand buveur d'absinthe, cycliste acharné, porteur en toute occasion d'un revolver dont il pouvait tirer en l'air sous les prétextes les plus variés... Ses textes, comme Gestes et opinions du docteur Faustroll, pata-physicien, ou La Passion considérée comme une course de côte le situaient comme un anarchiste farceur et irrespectueux.

 

Il est vrai que, sous son aspect bouffon, la saga d'Ubu s'inscrit dans un mouvement de pensée littéraire fort en vogue à la fin du XIXe siècle : la haine de la bourgeoisie.

 

A cette époque, le bourgeois est la personne riche, rentier ou administrateur, mais aussi commerçant ou propriétaire, qui se distingue des ouvriers ou des artisans par le fait qu'elle ne travaille pas directement de ses mains. Mais le boUrgeois, c’est aussi l’incarnation de certaines valeurs: respect de l'ordre établi, conformisme social, crainte du qu'en-dira-t-on, recherche du gain ... Bref, le bourgeois représente de façon caricaturale le côté matérialiste de la vie, par opposition à l'idéalisme, à la quête de pureté et d'absolu qui peut animer certains.

« Le père Ubu • 333 et trois fois tous ceux qui pourront être désignés ultérie ure­ ment ».

Bientôt la révolte gronde.

Appuyé par le souverain voisin, le fils de Venceslas déclare la guerre à Ubu.

Après avoir perdu la premièr e bata ille, celui-ci abandonne la couronne et s'enfuit en France.

Il y trouve un régime absurde de «liberté obligatoir e » où des hommes libres sont contraints, sous peine de punition, de faire des exercices en évitant soigneusement de faire à deux la même chose ou d'obéir aux ordres.

Tout au long des pièces dont il est le héros, Ubu fait preuve d'une imagination sanguinaire qui se manif este sur­ tout dans l'invention de supplices comme «la machine à dé­ cervel er», «l'arr achement de la cervelle par les talons» ou «l 'enf oncement du petit bout de bois dans les oreilles ».

On note aussi un langage particulier dans lequel les jurons ( « Cornegi­ douil le! », « Merdre ! », «Par ma chandelle verte!» ...

) alternent avec les mots déformés du langage courant («les oneilles » pour les oreilles, « tuder » pour tuer, «la phynance » pour l' arge nt...).

[ Les origi nes Alf red Jarry, créateur du père Ubu, est né à Laval (Breta­ gne) en 1873.

En 1888, il est élève au collège de Rennes.

Là, il entre rapidement en conflit avec l'un de ses profes seurs, Monsieur Hébert, gros homme sévère et prétent ieux.

En compagnie de ses camarades de classe, Jarry invente alors mille histoires dans lesquelles l'affreux Hébert, dépeint sous les noms les plus divers (Hubert, Ubance, Heb, Ebé ...

), est tourné en ridicu le.

C'est l'origine de la saga du père Ubu.

A mesure que Jarry se tourne vers le théâtre et la littéra­ ture, Ubu apparaît dans ses écrits.

On le trouve ainsi dans le poème Les Minutes de sable mémorial (189 4), dans César An téch rist (1895) et enfin dans la pièce Ubu roi dont la premièr e repr ésentation -assez houleuse -eut lieu le 10 décembre 1896.

Par la suite, ce seront Ubu enchaîné (1900) , deux Almanachs du père Ubu (1899 et 1901) et même une. »

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