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Le perroquet Laverdure dans Zazie dans le métro --> roman de Raymond Queneau

Publié le 30/01/2020

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perroquet

II - Porteur de multiples sens

1. La mise en question du langage

a) Son étemel refrain « Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire » met en cause la validité du langage : il montre par la répétition mécanique que la parole peut perdre son humanité si elle n’est plus porteuse de sens. H souligne également le psittacisme dont font souvent preuve les autres personnages avec des répliques ou des dialogues qui tournent en rond. D’ailleurs, dans le film, certains personnages comme Gridoux ou Turandot ont un ton de voix qui se rapproche parfois du cri du perroquet.

b) Son refrain ponctue, en général, des formules vagues et creuses. En ce sens, il se rapproche de Zazie avec son « mon cul », qui dégonfle aussi les lieux communs ou les grandes valeurs sociales et morales sans poids réel. (On peut noter d’ailleurs que ces deux personnages, par leur statut ou leur âge, sont en dehors du monde des autres et peuvent ainsi le discréditer « de l’extérieur ».)

perroquet

« II -Porteur de multiples sens 1.

La mise en question du langage a) Son éternel refrain « Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire » met en cause la validité du langage : il montre par la répétition méca­ nique que la parole peut perdre son humanité si elle n'est plus porteuse de sens.

Il souligne également le psittacisme dont font souvent preuve les autres personnages avec des répliques ou des dialogues qui tournent en rond.

D'ailleurs, dans le film, certains personnages comme Gridoux ou Turandot ont un ton de voix qui se rapproche parfois du cri du perroquet.

b) Son refrain ponctue, en général, des formules vagues et creuses.

En ce sens, il se rapproche de Zazie avec son« mon cul», qui dégonfle aussi les lieux communs ou les grandes valeurs sociales et morales sans poids réel.

(On peut noter d'ailleurs que ces deux personnages, par leur statut ou leur âge, sont en dehors du monde des autres et peuvent ainsi le discréditer «de l'extérieur».) Il s'attaque à tous les personnages (saufMarceline) et en particulier à son maître, qui ne brille pas par l'intelligence.

c) Quand il « change de disque », c'est pour employer une sorte de jargon latino-français (« nous ne comprenons pas le hic de ce nunc, ni le quid de ce quod » ), qui parodie un certain langage philosophique pédant et souligne encore l'inconsistance de toute vérité.

d) Dans le film, il intervient moins souvent, mais son refrain est rendu encore plus comique et corrosif par la déformation de la bande-son qui en fait une sorte de croassement inaudible ! 2.

De qui est-il l'avatar ? a) Laverdure pourrait être alors considéré comme le porte-parole du lecteur, lançant finalement au romancier lui-même « Tu causes, fu causes ...

» et soulignant de façon comique que tout cela n'est que littérature ...

b) Mais, comme Queneau revendique son pouvoir de créateur dès l'épi­ graphe, on pourrait dire que lui-même, avec l'humour dont il est coutu­ mier, s'est incarné en Laverdure et reprend à son compte« Je causè, c'est tout ce que je sais faire ».

Belle façon pour lui de mettre en question mais aussi de magnifier les pouvoirs et les prestiges de la littérature ! Conclusion Laverdure est peut-être, avec Zazie dont il constitue le pendant, le person­ nage le plus emblématique de Zazie dans le métro ...

Par son côté à la fois déroutant et iconoclaste, par son comique ravageur, il illustre parfaitement les visées esthétiques et même philosophiques du roman et du film.

96 Zazie dans le métro de R.

Queneau et de l.

Malle ·'. »

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