Le personnage d'Antigone chez Sophocle et Anouilh dégage-t-il le même sentiment de révolte face au pouvoir politique ?
Publié le 24/06/2012
Extrait du document
Dans l'oeuvre d'Anouilh Dans l'oeuvre d'Anouilh, la jeune Antigone, pour justifier ses actes, insiste sur des valeurs morales, des valeurs de respect des êtres humains. Ainsi, ses motifs reposent essentiellement sur les fondements de sa personnalité, de ses envies, de ses sentiments : il s'agit d'une jeune femme déterminée qui refuse une société trop arbitraire. Elle est animée de grands idéaux, qu'elle veut défendre à travers la défense qu'elle fait de son frère. Elle est le symbole de la ténacité, de la révolte, de la contestation, de l'insoumission. C'est donc par fidélité et par exigence de justice face à la raison d'Etat qu'Antigone ira de nuit accomplir les rites funéraires malgré les gardes qui surveillent le corps de Polynice. 3) Quelle est la portée de chacune des oeuvres ? Dans l'oeuvre de Sophocle L'épisode d'Antigone s'inscrit dans le mythe des Labdacides, qui est probablement l'un des plus célèbres de l'Antiquité grecque.
«
L'épisode d'Antigone s'inscrit dans le mythe des Labdacides, qui est probablement l'un des plus célèbres de l'Antiquité grecque.L'Antigone de Sophocle exerce depuis sa création une fascination toujours renouvelée ; la raison en est sans doute la force avec laquelle elle met enscène et en question des problèmes fondamentaux pour l'humanité.
En effet, Antigone est une tragédie politique, où Sophocle fait un plaidoyer pour ladémocratie.
La pièce aborde de nombreux thèmes : affrontement entre les hommes et les femmes, entre la vieillesse et la jeunesse, entre la société etl'individu, entre les vivants et les morts, entre les hommes et les dieux.
Sophocle se livre à une réelle réflexion sur la condition humaine : l'homme estentouré de forces qui le dépassent, son devenir est inéluctablement soumis à la mort , mais il est aussi investi lui-même d'une grande puissance, qui luipermet de se rebeller contre cette fatalité, ou de l'accepter au nom de grands principes.
Dans l'oeuvre d'Anouilh
Comme dit précédemment, le mythe d'Antigone a toujours exercé une certaine fascination littéraire.
C'est pourquoi, le dramaturge Anouilh décide, en1944, de reprendre cette histoire afin d'apporter une nouvelle dimension à son oeuvre, qu'il inscrit dans le courant de sa propre époque.
La guerrecontre l'Allemagne nazie et la résistance à l'envahisseur réactualise la lutte d'Antigone contre Créon.Anouilh témoigne d'une grande fidélité au drame de Sophocle mais quelques changements tels que des anachronismes, la suppression de certainséléments ( comme Tirésias, les scènes des lois) et en apporte de nouveaux.
Il fait des allusions claires à la Seconde Guerre Mondiale : l'héroïnemythique donne une voix aux accents de révolte et incarne l'esprit de résistance, qui finalement triomphe : « Avec ma peur qui me tort le ventre, moi,je suis reine ».
En effet, elle s'oppose à Créon, représentant le français en collaboration avec les nazis : le dialogue est impossible, et le moral nes'accorde pas avec l'intérêt.
On retrouve des accents patriotiques de la part d'Antigone, ainsi que des allusions à la torture : « Si j'étais une bonne bruteordinaire de tyran, il y aurait déjà longtemps qu'on t'aurait arraché la langue, tiré les membres aux tenailles ou jetée dans un trou ».
Cependant, Créonn'apparait plus comme un tyran inflexible comme dans la version de Sophocle, ce qui attirera à Anouilh de nombreuses critiques de la part de sescontemporains.
Ainsi, dans sa pièce, Anouilh fait une dénonciation de l'absurde de la guerre et de la société entière, ce qui lui vaudra des réactionspassionnées et contrastées..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Etude comparative d'Antigone de Sophocle et d'Antigone d'Anouilh.
- Antigone par Georges Roux Professeur à la Faculté des Lettres de Lyon Même sous les travestis modernes dont l'habillent un Jean Cocteau, un Jean Anouilh, Antigone demeure pour nous la " dame de Sophocle ".
- Dans Antigone Anouilh fait dire à l'un de ces personnage : « et puis surtout, se reposant, la tragédie, parce qu'on sait qu'il y a plus d'espoir ; qu'on est pris, enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu'on a plus qu'à crier – pas à gémir, non, pas à se plaindre – à gueuler à pleine voix ce qu'on avait à dire, qu'on avait jamais dit et qu'on ne savait même pas encore, et pour rien, pour se le dire à soi, pour apprendre . » Cette définition de la tragédie peut-elle
- Le personnage d'ANTIGONE chez SOPHOCLE
- Etude comparative d'Antigone de Sophocle et d'Antigone d'Anouilh