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Le personnage d'ulysse est-il seulement le héros d'une épopée?

Publié le 26/09/2018

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Toutefois, si ces relations prouvent qu'il est bien plus qu'un homme, dans la mesure où la déesse Calypso, réputée pour sa beauté, est capable de tomber amoureuse de lui, ellesl'abaissent également au bas niveau de la déloyauté, de la tromperie. Quand Homère, au chant V, déclare qu'Ulysse n'entretient avec Calypso qu'une relation qui apparaît comme un devoir, il ne dit rien vis à vis de Circé, qui s'avère être une relation dont il a joui, et qu'il a choisit. Un véritable héros d'épopée, cependant, ne doit jamais succomber, ni abandonner et toujours rester égal à lui même.

L'Odyssée, qui est sans doute considérée comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature et un des deux poèmes fondateurs (avec l’Iliade) de la civilisation européenne, raconte l'histoire de ce personnage complexe, Ulysse, qui incarne l'image du héros, mais qui affiche pourtant des faiblesses considérables. Cette épopée le récit d'un homme d'exception qui a réussi à survivre dans les endroits les plus reculés, les plus dangereux, les plus barbares du monde, et à revenir sur la terre grecque, sa terre. Le paradoxe qui apparaît ici, c'est la nature humaine d'Ulysse qui est incompatible avec son rôle de héros. Ulysse possède sans aucun doute des qualités d'un héros épique, il a la vaillance physique, l’âme d’un chef, de la ruse et de l'intelligence. Cependant, Ulysse de par sa nature, son espèce, reste un humain qui ressent de la peur et de la tristesse, qualités qui l'éloigne de l'icône héroïque qu'il incarne habituellement.

« concernant cette anticipation des choses, à son retour en secret, Ulysse s’aperçoit que les prétendants se sont installés sous son propre toit et courtisent sa femme et ses servantes.

Il éprouve, tout d'abord, un sentiment de rage, de soif de vengeance.

Néanmoins, Ulysse est prudent et possède sans aucun doute un esprit d'anticipation.

Il patiente car il sait que s’il s'était exprimé immédiatement, il aurait pu mettre en danger la reconquête de sa propre maison, et avec elle la protection des objets qu'il aime.

Ulysse parvient donc à maîtriser ses impulsions, afin que sa vengeance en soit plus éclatante et plus efficace.

Pour parvenir à accentuer ses stratégies, Ulysse est également le seigneur des métamorphoses. Tout comme les dieux, il se masque, se transforme.

Il se déguise constamment : tantôt en serviteur pour découvrir les secrets de Troie ; tantôt en mendiant, ou en homme magnifique, quasi demi dieu entre les mains d’Athéna.

Cependant, si Ulysse se sort si habilement des situations périlleuses durant son voyage, il n'est pas moins vrai qu'il bénéficie de l'aide de certaines divinités, qui vont jusqu'à l'admirer pour sa témérité et son audace.

Un héros n'est pas un Dieu, néanmoins il est l'être humain qui s'en rapproche le plus, et souvent, il possède ainsi l'amitié de certains dieux à son égard.

En conséquence, la profonde complicité qui nait entre Ulysse et Athéna, mais également l'intervention d'autres dieux tels qu'Hermès et Leucothée, ne font que renforcer le messager, le rôle intermédiaire entre les humains et les dieux dont il dispose.

(D'ailleurs, Hésiode émet l'hypothèse qu'Ulysse descende directement d'Hermès, ce qui reviendrait à dire qu'il est un demi-dieu.) Néanmoins, le monde sur lequel Ulysse règne comme un souverain est sans aucun doute celui du récit, de la rhétorique.

Il trace ses voyages sur la carte du monde, et peut réunir à son tour, dans sa propre voix, les témoignages des autres.

Il existe, dans les récits d'Ulysse, de la connaissance, de l’esprit et de la forme.

Par exemple, lors de sa rencontre avec Nausicaa lors du chant V, il réussit à obtenir ce qu'il souhaite en la flattant, en la qualifiant de reine, de déesse et en lui démontrant une admiration et un respect sans égal.

Les sirènes iront jusqu'à le nommer, lors du chant XII, tel que "celui qui connaît beaucoup d’histoires".

Lorsqu’il parle, par exemple, avec les prétendants ou Pénélope, Ulysse s’abandonne également à raconter d’énormes mensonges.

Il invente des histoires pour cacher son identité, pour tromper ou pour éprouver son interlocuteur.

Athéna ira jusqu'à être étonnée de ces capacités d'expression hors du commun : « Ô malin, ô subtil, ô jamais rassasié de ruses, ne vas-tu pas, même dans ton pays, abandonner cette passion pour le mensonge et les fourbes discours? » Or, il est certain que le mensonge exige, lorsqu'il est bien formulé, d'une mémoire extraordinaire, d'une cohérence d'esprit et d'un récit vraisemblable: Mentir est un art plus ardu que celui de narrer des choses vraies.

Cet art du récit se manifeste également lorsque les Phéaciens, fascinés par le charme verbal d’Ulysse, demeurent immobiles, pouvant ainsi l'écouter pendant des jours.

Ainsi, grâce à ses nombreuses qualités de héros et l'aide des dieux, il se sort sain et sauf de nombreuses situations ardues, et n'a qu'un seul but en tête: celui de retourner à Ithaque et de retrouver sa patrie.

Cette nostalgie est centré sur le thème du retour, qui reste sans aucun doute le principe du récit homérique. L'attachement d'Ulysse pour sa patrie, est certainement le point le plus émouvant du poème et revient comme un élément récurant tout au long de celui-ci.

Cependant cet amour de la patrie semble posséder un caractère plus humain, plus sensible et engendre une profonde nostalgie chez Ulysse qui s'avère développer des faiblesses l'éloignant sensiblement de l'image du héros traditionnel qu'il incarne. Tout au long de l'épopée, et notamment dans l'île de Calypso (les sept années qu'y passe Ulysse sont la plus longue ellipse de l'Odyssée), Ulysse songe douloureusement à sa patrie, à son épouse et à son fils : « Mais Ulysse le généreux n'était pas dans la grotte, il pleurait sur le promontoire où il passait ses jours, le cœur brisé de larmes, de soupirs et de tristesse.

» Ce comportement, loin d'être héroïque, est très intéressant, dans la mesure où il expose deux faiblesses qui témoigne de la nature particulièrement humaine de ce héros d'épopée .

Tout d'abord, il est de plus en plus insupportable pour Ulysse, qui est nostalgique, de rester loin de son pays natal.

Il est normalement, en tant que héros, en mesure de réaliser l'irréalisable.

Cependant, il devrait également supporter l'insupportable, soit cette mélancolie, cette tristesse vis à vis de la solitude et de l'absence des siens.

De plus, la manière qu'adopte Ulysse afin d'extérioriser ce qu'il éprouve, soit de se mettre à pleurer, est la signification qu'il n'arrive plus à rester fier et fort en toute circonstance, tout comme lorsqu'il est chez les Phéaciens, et que le chant de l'aède l'émeut au point de le faire pleurer. Les larmes qui coulent sur les joues d'Ulysse sont un symbole irréfutable de son humanité.

Il est vrai que certains dieux de l'antiquité ressentent des passions tendancieusement humaines, mais l'action de pleurer est strictement propre à l'homme.

Ulysse, guerrier victorieux de Troie et personnage principal de l'Odyssée, dans la mesure où les pleurs et la peur qu'il ressent vis à vis des épreuves qui l'attendent témoignent indubitablement de sa nature humaine, il ne peut être désigné seulement comme un héros d'une épopée.

« Sentant son cœur et ses genoux se. »

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