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le point de vue

Publié le 14/09/2014

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Le sujet : Expliquez la notion « le point de vue » et l'utilisez pour analyser un texte littéraire de votre choix. Le point de vue ---A l'exemple d'un extrait de Germinal de Zola Qu'est-ce que « le point de vue » ? Dans un récit (un roman, une nouvelle, une épopée...), il importe de se poser la question Qui voit ? (ou mieux encore Quel est le personnage dont le point de vue oriente la narration ?) En d'autres termes, on se demande comment sont vus ou perçus les événements racontés dans une histoire. On se demande alors quel est le point de vue utilisé. Il existe trois types de point de vue que l'on peut symboliser par les formules suivantes : Narrateur < Personnage (Le narrateur en dit moins que n'en sait le personnage). C'est le point de vue externe. Narrateur = Personnage (Le narrateur ne dit que ce que sait le personnage). C'est le point de vue interne. Narrateur > Personnage (Le narrateur en sait plus que le personnage). C'est le point de vue zéro (omniscient). Notez que l'on ne parle pas toujours de point de vue, mais aussi de focalisation. C'est à peu près la même chose et j'emploie souvent indifféremment l'un ou l'autre. Le terme de focalisation signifie Concentrer en un point, comme avec un appareil photo ou une caméra. La focalisation porte le plus souvent sur une partie narrative, qui peut être fort brève, plus rarement sur une oeuvre entière. Le point de vue externe Le narrateur, témoin étranger à l'action, s'en tient aux apparences extérieures. Il reste neutre et aussi objectif que possible. On compare souvent ce point de vue à celui d'une caméra.  Le narrateur n'est pas un personnage de l'histoire, il reste neutre, ne renseigne pas le lecteur sur les pensées des personnages, ne donne pas son avis. Il raconte la scène (à la troisième personne) comme si elle était filmée. Le héros agit devant nous sans que nous ne connaissions jamais ses pensées ou ses sentiments (pour cette raison, le récit est mené à la troisième personne). On trouve ce type de point de vue dans les romans d'aventure qui traitent leurs premières pages en focalisation externe (dans Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne par exemple). Ce procédé permet de tenir le lecteur en attente. En focalisation externe, le lecteur n'a pas directement accès à la subjectivité (pensées, sentiments, émotions) d'un narrateur ou d'un personnage. La littérature du XXème siècle a largement exploité cette technique narrative. Il est à noter que les récits entièrement en focalisation externe sont rares. Le narrateur limite l'information à ce que pourrait voir un témoin extérieur, comme une caméra; il ne fournit au lecteur aucune information sur les pensées ou les sentiments. Le lecteur ne sait donc pas grand-chose sur le personnage. Le narrateur rapporte les événements, les lieux, les personnages vu de l'extérieur. Il n'a aucune connaissance des pensées et des personnages. Cela donne un récit objectif proche du documentaire. Le lecteur se retrouve dans la position d'un spectateur, qui voit une scène se dérouler sous ses yeux. Le début à focalisation externe suscite l'intérêt du lecteur du fait qu'il y a un mystère : le personnage est un inconnu à l'identité problématique et mystérieuse. Rien de mieux qu'un bon exemple, pour bien comprendre : « Sara était en train de marcher sans aucun but. Elle allait d'un magasin à l'autre mais en ressortait les mains vides. Elle se rendit enfin, une demi-heure plus tard, dans un snack pour y manger. Une fois fini, une voiture arriva à sa hauteur, elle se baissa à hauteur de la vitre et, après avoir discuté avec le chauffeur, elle décida de rentrer. » Comme vous avez pu le constater, on n'a pas de renseignements sur ce que pense Sara. On ne peut qu'émettre des suppositions basées sur des actions visibles. C'est un peu comme si on regardait un film, on sait juste ce que le personnage fait (ses gestes) mais pas ce qu'il pense ou ressent ! Voici un autre exemple : Comme il faisait une chaleur de trente-trois degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. Plus bas le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses étalait en ligne droite son eau couleur d'encre. Il y avait au milieu, un bateau plein de bois, et sur la berge deux rangs de barriques. Au-delà du canal, entre les maisons que séparent des chantiers le grand ciel pur se découpait en plaques d'outremer, et sous la réverbération du soleil, les façades blanches, les toits d'ardoises, les quais de granit éblouissaient. (Flaubert, Bouvard et Pécuchet) Ici, Flaubert décrit le boulevard Bourdon tel qu'il le voit, comme s'il décrivait une image. Le point de vue interne Les événements sont perçus à travers le regard, la sensibilité et le jugement d'un personnage derrière lequel le narrateur s'efface. Le lecteur entre alors dans la peau de ce personnage et vit les événements comme lui. L'histoire est racontée à travers le regard d'un personnage. Le lecteur sait tout ce qu'il fait, dit et pense. Il y a deux possibilités :  -Le narrateur et le personnage ne font qu'un : le récit est à la première personne. Par exemple : L'asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d'Alger. Je prendrai l'autobus à deux heures et j'arriverai dans l'après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J'ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n'avait pas l'air content. (Camus, l'Etranger). -Le narrateur n'est pas un personnage de l'histoire mais, dans le cas des descriptions par exemple, l'objet de la description est perçu par un des personnages. Le narrateur s'efface derrière le regard d'un personnage. Le récit est à la troisième personne. Le narrateur perçoit la scène à travers un personnage. Ce qu'il connaît de l'histoire se limite à ce que celui-ci voit, entend ou sent. Il est au courant du passé, du présent du personnage, il entre parfois dans sa conscience. Il s'utilise de telle façon que le lecteur voie ce que voit le personnage. C'est un peu comme si nous étions le personnage, comme dans certains jeux vidéo. Ce procédé est également fréquemment utilisé au cinéma. On parle alors de caméra subjective. Le spectateur s'identifie ainsi au personnage en se mettant à sa place. Dans un texte où le point de vue interne est utilisé, nous sommes amenés à éprouver les sentiments et les pensées du personnage. Le personnage focal n'est jamais décrit ni même désigné de l'extérieur et ses pensées ou ses perceptions ne sont jamais analysées par le narrateur. Si le récit ou un passage est mené à la troisième personne, on peut le réécrire à la première personne, comme si nous étions le personnage (à condition qu'il n'y ait aucune incohérence : on ne peut, en effet, transcrire « Il semblait avoir peur » par « Je semblais avoir peur »). Par exemple :  Joe allait découvrir la vérité. Il se cacha derrière une benne à ordure, et se rappela soudain de ce que Mike lui avait dit : « n'oublie d'enregistrer la scène, soit avec un magnétophone, soit avec une caméra ». Il réfléchit longuement, puis après quelques secondes il décida de prendre une caméra. Il pensait que s'il prenait le magnétophone, l'enregistrement ne parviendrait peut-être jamais aux mains de la police, puisque les brigands le verraient. Alors que la caméra, elle, serait certainement retrouvée par la police. Enfin, deux heures plus tard les brigands arrivèrent. Il ne pouvait qu'apercevoir la tête du conducteur, dont la vitre était ouverte.  Dans cet exemple, on entre plus profondément dans la personnalité de Joe. On peut connaître ses pensées, ses doutes (à propos du choix qu'il a du faire par exemple), mais on voit également par ses yeux. Voici un autre exemple : Charles monta, au premier, voir le malade. Il le trouva dans son lit, suant sous ses couvertures et ayant rejeté bien loin son bonnet de coton. C'était un gros petit homme de cinquante ans, à la peau blanche, à l'oeil bleu, chauve sur le devant de la tête, et qui portait des boucles d'oreilles. (Flaubert, Madame Bovary) Ici, Flaubert nous décrit la situation à travers le regard de Charles. Il décrit ce que voit Charles. Le point de vue zéro (omniscient) Dans ce cas, le narrateur ne se situe nulle part. Il sait tout sur l'intrigue et les personnages. Il fait alors fréquemment partager au lecteur son savoir, intervient pour donner son opinion et ses commentaires, et joue avec le traitement du temps (ordre et rythme du récit).  Le narrateur sait tout et raconte tout au lecteur (omnis = « tout » en latin).  Il n'est pas un personnage de l'histoire (on raconte donc à la troisième personne) mais il connaît les pensées des personnages, leur vie passée et parfois future, les événements cachés. Il donne aussi parfois son avis sur les événements. Le narrateur sait tout. Il connaît non seulement le passé, les sentiments et les pensées des personnages mais révèle parfois leur avenir. Il peut aussi dévoiler ce qu'ils ignorent eux-mêmes. Dans le récit il ordonne ces informations afin de produire divers effets sur le lecteur. Le narrateur peut exprimer son avis sur un ou plusieurs personnages. Il peut prendre le parti d'un personnage ou prendre parti contre un personnage, mais comment ? -Par l'utilisation d'un vocabulaire mélioratif ou péjoratif. -Par des comparaisons ou des métaphores élogieuses ou au ...

« « Sara était en train de marcher sans aucun but.

Elle allait d’un magasin à l’autre mais en ressortait les mains vides.

Elle se rendit enfin, une demi-heure plus tard, dans un snack pour y manger.

Une fois fini, une voiture arriva à sa hauteur, elle se baissa à hauteur de la vitre et, après avoir discuté avec le chauffeur, elle décida de rentrer.

» Comme vous avez pu le constater, on n’a pas de renseignements sur ce que pense Sara.

On ne peut qu’émettre des suppositions basées sur des actions visibles.

C’est un peu comme si on regardait un film, on sait juste ce que le personnage fait (ses gestes) mais pas ce qu’il pense ou ressent ! Voici un autre exemple : Comme il faisait une chaleur de trente-trois degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.

Plus bas le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses étalait en ligne droite son eau couleur d’encre.

Il y avait au milieu, un bateau plein de bois, et sur la berge deux rangs de barriques.

Au-delà du canal, entre les maisons que séparent des chantiers le grand ciel pur se découpait en plaques d’outremer, et sous la réverbération du soleil, les façades blanches, les toits d’ardoises, les quais de granit éblouissaient.

(Flaubert, Bouvard et Pécuchet) Ici, Flaubert décrit le boulevard Bourdon tel qu’il le voit, comme s’il décrivait une image. 2.

Le point de vue interne Les événements sont perçus à travers le regard, la sensibilité et le jugement d’un personnage derrière lequel le narrateur s’efface.

Le lecteur entre alors dans la peau de ce personnage et vit les événements comme lui.

L’histoire est racontée à travers le regard d’un personnage.

Le lecteur sait tout ce qu’il fait, dit et pense. Il y a deux possibilités : -Le narrateur et le personnage ne font qu’un : le récit est à la première personne.

Par exemple : L’asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger.

Je prendrai l’autobus à deux heures et j’arriverai dans l’après-midi.

Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir.

J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille.

Mais il n’avait pas l’air content.

(Camus, l’Etranger). -Le narrateur n’est pas un personnage de l’histoire mais, dans le cas des descriptions par exemple, l’objet de la description est perçu par un des personnages.

Le narrateur s’efface derrière le regard d’un personnage.

Le récit est à la troisième personne.

Le narrateur perçoit la scène à travers un personnage.

Ce qu’il connaît de l’histoire se limite à ce que celui-ci voit, entend ou sent.

Il est au courant du passé, du présent du personnage, il entre parfois dans sa conscience.

Il s’utilise de telle façon que le lecteur voie ce que voit le personnage.

C’est un peu comme si nous étions le personnage, comme dans certains jeux vidéo. Ce procédé est également fréquemment utilisé au cinéma.

On parle alors de caméra subjective.

Le spectateur s’identifie ainsi au personnage en se mettant à sa place.

Dans un texte où le point de vue interne est utilisé, nous sommes amenés à éprouver les sentiments et les pensées du personnage.

Le personnage focal n’est jamais décrit ni même désigné de l’extérieur et ses pensées ou ses perceptions ne sont jamais analysées par le narrateur.

Si le récit ou un passage est mené à la troisième personne, on peut le réécrire à la première personne, comme si nous étions le. »

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