Devoir de Philosophie

LE PROBLÈME MORAL CHEZ MOLIÈRE

Publié le 25/04/2011

Extrait du document

Le problème moral chez Molière est intimement lié à celui du comique. L'idéal de l'homme de bien : moraliser, Molière l'assignait à la comédie, en montrant qu'elle pouvait, comme la tragédie, donner des leçons et porter aux méditations profondes. Molière, obligé de faire rire, s'est servi du comique pour nous exposer sa morale. Et c'est pourquoi l'on s'est lourdement mépris sur la partie éthique de ses œuvres. De quelques préjugés.

1° On a voulu que Molière se soit dépeint dans tel  ou tel personnage de ses œuvres. En fait, un artiste met un peu de lui partout dans ses œuvres.

« mais non de mentalité.

Et il en sera toujours ainsi, car le travers dénoncé par Molière est un travers humain. L'éducation.

Sur le plan de la philosophie pure, la lutte est également engagée.

Elle porte sur un sujet cher àl'époque (Descartes), conflit esprit-matière ou, si l'on préfère, raison-sens.

Ne nous attardons point sur cettequestion, Molière n'a fait que la poser et n'a pas cherché à la discuter et à la résoudre; Molière s'est contentéd'utiliser le problème théâtralement, en mettant aux prises des personnages dont les oppositions de caractèrecréent immédiatement ce conflit d'ordre philosophique. Par contre, Molière a posé l'un des plus graves problèmes psychologiques et sociaux : celui de l'éducation et du rôlede la femme : 1° le point de vue de Chrysale : celui du bon bourgeois, qui veut maintenir les femmes dans l'ignorance sanslaquelle, d'après lui, elles ne peuvent être de bonnes ménagères et de bonnes mères de famille : mais n'est-ce pointpar égoïsme ou vanité ? C'est d'ailleurs aussi le point de vue de Gorgibus, d'Arnolphe et de Sganarelle.

Cetteconception est assez proche de celle qui se dégage de cette inscription latine peignant le bonheur d'une femmeromaine : « elle fila la laine et resta à la maison ». 2° le point de vue philosophique de Philaminte : Les femmes doivent être savantes et sur un pied d'égalité avec les hommes.

C'était là l'opinion féministe quedénonce Bossuet dans le Panégyrique de sainte Catherine : « Que si elles se sentent dans l'esprit quelques avantages plus considérables, combien les voit-on empressées à lesfaire éclater dans leurs entretiens.

Et quel paraît leur triomphe lorsqu'elles s'imaginent charmer tout le monde.

C'estla raison pour laquelle, si je ne me trompe, on les exclut des sciences, parce que, quand elles pourraient lesacquérir, elles auraient trop de peine à les porter, de sorte que, si on leur défend cette application, ce n'est pastant à mon avis dans la crainte d'engager leur esprit à une entreprise trop haute que dans celle d'exposer leurhumilité à une épreuve trop dangereuse.

» Du sieur Saint-Gabriel : « Le Mérite des Dames », dédié à la reine de Suède (1660) est un plaidoyer en faveur desfemmes : « Si, dans le commun, les femmes sont moins savantes que les hommes, c'est que ces jaloux les veulent telles.

Lesexe des dames surpasse en perfection et en mérite le leur, soit qu'on le considère par la beauté du corps ou cellede l'esprit, ou par la bonté de l'âme...

les femmes sont nées pour commander.

» 3° le point de vue philosophique de Clitandre, qui est celui de Molière.

Si l'on ne voit pas exactement ce qu'il veut, on voit du moins ce qu'il ne veut pas.

Car ilrésout le problème avec bon sens et sur le plan critique : la véritable école de la sagesse est le monde et la vie. — Positivement : « Je consens qu'une femme ait des clartés de tout », dit Clitandre.

Voilà pour l'éducation, nipédantisme ni ignorance. — Négativement : « Ce n'est point à la femme à prescrire », dit Martine, voilà pour le rôle.

Molière se montre surtoutl'ennemi de tout excès.

Antiquité des solutions.

La philosophie de Molière retrouve celle des Anciens, celle de Rabelais, celle de Montaigne,celle de Gassendi. • Ne peut-on, en effet, rapprocher de Molière, Martial : « Sit mihi verna satur, sit non doctissima conjux.

» Un esclave bien nourri, une femme point trop savante. (Martial, Épigr.

11-90.) Et Montaigne: « Une femme était assez savante quand elle savait mettre différence entre la chemise et le pourpoint de son mari.

» (Essais 1-24.) « La plus utile et honorable science et occupation d'une femme, c'est la science du ménage.

» Et là, nous pouvons nous demander pourquoi Molière, adversaire d'une éducation étroite, a si violemment pris particontre ce premier essai de vie intellectuelle chez la femme.

Peut-être parce qu'il ne s'agissait là que d'un essai.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles