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LE RANG ET LE BIEN - Marivaux

Publié le 22/10/2017

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marivaux

prêt à épouser une bourgeoise pour son argent, où l’on voit la mère d’Ara-minte espérer ce même mariage pour gagner le rang et la naissance qu’il lui conférerait. La bourgeoisie est touchée par le phénomène et ne constitue plus une classe sociale solidaire, car le fossé entre elle et l’aristocratie tend à se réduire pour un certain nombre de ses éléments. Ainsi, distingue-t-on ceux qui ont fait fortune comme le financier dans Le Paysan parvenu, ou le défunt époux d’Araminte dans Les Fausses Confidences, de ceux qui l’ont perdue ou n’ont pas su la faire. Dans la même pièce, M. Rémy, bon bourgeois, reste dans une aisance honnête, il garde son indépendance alors que Dorante ou Marton, qui appartiennent à une bourgeoisie désargentée, finiront par devenir les domestiques des autres. Entre ces différents personnages s’installent des relations de pouvoir, fondées sur le déséquilibre des richesses. Toutefois, cette tranche de la société semble préservée du pire : l’intérêt des uns croisant celui des autres, tous arrivent à préserver quelque privilège, laissant de côté tous ceux qui n’ont ni rang ni fortune et qui ne sont pas rares, ni dans la réalité ni dans l’œuvre marivau-dienne.

 

On constate ainsi au théâtre qu’à la figure bucolique et idyllique des bergers et des bergères — Arlequin poli par l’Amour, La Double Inconstance — succèdent des visages de plus en plus réalistes : des domestiques aimables et gracieux, puis des valets moins scrupuleux, enfin des personnages rongés par la cupidité. Les domestiques du Legs offrent un tableau contrasté et éclairant. C’est qu’au fil du temps, l’argent

Dans la première moitié du dix-huitième siècle, deux valeurs guident le monde : l’argent et la naissance. Les nouveaux riches font concurrence à la vieille aristocratie, ou s’allient avec elle.

 

C’est à partir de ces deux données que se fonde une hiérarchie sociale. Si Marivaux ne remet pas en cause le système, du moins ouvertement, il dresse un tableau complet de la société dans laquelle il vit, ne laissant, au fil du temps, aucune zone d'ombre : d’où un portrait de cette société moins édulcoré et plus réaliste que ce à quoi ses contemporains auraient pu s'attendre de la part d’un homme que l’on croyait si mondain...

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