Le réalisme dans Madame Bovary de Flaubert

la modeste silhouette du fossoyeur Lestiboudois qui transporte des chaises dans la mairie (2e partie, VIII, p. 205). Ailleurs, Charles explique comment déboucher un cruchon de cidre (2e partie, XIV, p. 295-296). Pour faire plaisir à sa femme, il s’enquiert d’un « daguerréotype » (2e partie, VI, p. 179), dont le procédé venait tout juste d’être inventé (en 1838). Lors d’une promenade dominicale, il est fait mention d’une \"filature de lin\" en construction (2e partie, V, p. 160). À la fin du roman, Berthe gagne sa vie dans une « filature de coton » (3e partie, XI, p. 446). prises séparément, ces notations n’ont pas en soi grande importance. Leur accumulation finit pourtant par donner une impression de-réalité et de vérité.

UN RÉALISME INSUFFISANT ?

Toute nécessaire qu’elle soit, cette impression ne suffit pourtant pas à définir le réalisme. Pour ses adeptes, la fidélité au réel n'a de sens que si elle témoigne d'une vision propre à un écrivain (ou à un peintre), d’une manière de rendre compte de la vie. Flaubert fut à cet égard jugé trop sec, trop « insensible ». Fondé en apparence, ce reproche est clairement assumé par Flaubert.