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Le règne de la technique coïncide-t-il avec un déclin des arts ?

Publié le 02/11/2016

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technique

INTRODUCTION

 

Le mythe de l'âge d’or hante l'humanité, et il n’est pas d’époque où l’on n’ait regretté le prestige du passé. Voltaire considérait le siècle de Louis XIV comme l’apogée des arts, et cent ans plus tard Vigny déplorait l’invasion des chemins de fer avec lesquels s’évanouissait, pensait-il, la poésie du voyage. Beaucoup de nos contemporains, eux aussi, se plaignent de leur monde et croient constater qu’il est envahi par la laideur. La révolution industrielle aurait amené, avec la toute-puissante technique, la disparition progressive des arts. Il est pourtant évident que la technique peut se mettre à leur service ; et si l’on parle aujourd’hui «d’esthétique industrielle», est-ce vraiment à tort?

 

1. LA DISPARITION DES ARTS

 

Toute forme d’art nouvelle rencontre des censeurs plus ou moins sévères, et se heurte à l’incompréhension du public. Du moins le verdict est-il prononcé au nom de principes qui concernent vraiment l’art. Il semble que le problème soit différent aujourd’hui, si l’on songe à ce personnage d’Huxley, caricature du technocrate moderne, qui relègue dans son ascenseur un tableau de  Vermeer : Vermeer s’achète, comme tout.

 

Le culte de l’intérêt L’artiste est désintéressé, et l’on sait distinguer le peintre ou le musicien qui compose par inspiration de celui qui exploite un procédé pour en tirer profit. Or, nous assistons maintenant à une commercialisation des œuvres qui supprime presque totalement la possibilité, pour leurs auteurs, de résister aux séductions de l’argent. Combien de poèmes restent dans l’obscurité, alors que les romans médiocres se vendent par milliers, à grand renfort de publicité ! Et le plus grave est peut-être que le public semble exiger cette production stéréotypée, et n’éprouve guère d’admiration pour l’artiste authentique ; n’importe quelle idole de music-hall aura plus de prestige qu’un peintre ou un musicien intègre. Duhamel évoquait dans les Scènes de la Vie future la silhouette falote d’un homme qui croyait aux arts, à la culture

technique

« désintéressée; mais tand is q u' il parlait , symboliquem ent sa v oix était couverte par le bru it d es autom obil es.

Q uelle vale ur pe uvent pren dre la méditat ion, la recherc he esthétique dans un monde tourné vers 1 'e fficacité, vers le r endemen t, vers l e profi t ? Le règne de la foule Not re civi lisation nous a permis d es conquêt es dont nous som mes fiers.

Toute une partie de l'hu manité profite ple ine me nt des poss ibi­ l ités que l ui offrent l es transports, l es prod uits industriels, et l'autre partie d evra it po uvo ir accé der aux mêmes avantages.

M ais l' on ou bli e que ces ava nta ges ont fait dispa raîtr e la so litude.

Déjà J ean-Jacq ues Roussea u, se prom en ant dans l es Alpes, avait eu la déceptio n de.

découv rir une manufactu re là où il croya it presque êtr e le premier voyageur.

Il irait aujour d'h ui de déconvenue en d éconvenue, et le rythme de no t re vie quo ti­ dien ne, la p ression des relatio ns humai n es imposées, renden t dif fici le à l'art iste, au Cha tterto n du xxe sièc le, la sol i tude qu 'il recherc he sponta némen t.

Chateaubria nd l ui-m ême, sur son ro cher, n'est pas à l'a b ri des curio sités d'une fo u le à qui l es progrès techniques donne nt tous les droit s.

L'artis te le plu s m odeste d 'autre fo i s, cet artisa n de villag e dont on se dis pute au jou r d 'hui les poteri es, trav aillera it désormais à la ch aine dans une usine.

Et l'on plébiscite partout l es œuvre s d'art , comme si la vo ix de la majorité avait seule qualité pour les juger.

La disparition de la beauté Tout un mo nde a di sparu au xrxe siècle, et la nature même en a é té pro fondément modi fiée.

Les paysagt..> .~ ...

!.jurà son t encore cou verts de ces usines austères, de ces coro ns mo no­ tones que l 'on a édifiés avec un but préc is d'u til ité, sans souci d e la beauté.

L'hom me aussi a changé : c'e n est fini d es gestes tra ditionne ls qui insp irè re nt tant de poètes, le «g este augus te d u semeur» ne sera bientôt plu s qu 'un souven ir , la mac hine s'é tan t su bst it uée à la ma in.

Le décor des siècl es passés s'est en gran de parti e effacé : une a r chite cture nouvell e est née, dont l es lignes har dies déconcertent beaucoup de nos con tempo rains.

N ous vivons désormais dans un un ivers art i ficie l - et, malg ré l a parent é éty molog iqu e, nous somm es bie n loi n de 1 'art II.

LA TECHNIQUE FAVORIS E LES ARTS Mais ce po int de vue peut paraître étroit : de nombreux faits démenten t que no us soyons en pério de de décade n ce arti s tiqu e.. »

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