Devoir de Philosophie

Le Roi se Meurt "Il perçoit encore les couleurs [...] Rideau

Publié le 10/05/2013

Extrait du document

  Extrait 5 « Il perçoit encore les couleurs [...] Rideau Paris 15 octobre-15novembre 1962 « p.135 à 137   Eugène Ionesco, est un des écrivains majeurs du XXème siècle. Il a laissé une œuvre toute entière placée sous le signe du désespoir et de l'absurdité de la condition humaine. Ses pièces les plus connues sont La Cantatrice Chauve (1947) et Rhinocéros (1960) . Il publie aussi Le Roi se Meurt en 1962. Le titre de l’œuvre résume à lui seul l'intrigue : le Roi Bérenger 1er n'accepte pas l'idée de mourir. Cet extrait est la fin de la pièce. Auparavant, le Roi a tenté désespérément de se raccrocher aux personnages qui ont disparu les uns après les autres (Marie, le Garde, Juliette, le Médecin, symbole qu'il ne les perçoit plus). Seule Marguerite reste avec lui pour lui servir de guide. Elle vit avec lui son passage vers la mort. Son monologue nous amène à étudier comment Ionesco nous met face à la mort ? D'abord nous verrons le rôle de guide de Marguerite pour nous intéresser ensuite à la lente progression vers la mort.   I- Le rôle final de Marguerite a. Un guide pour le Roi Tout au long de sa tirade, Marguerite va commenter la mort du roi tout en le guidant. Les dernières paroles du Roi concernent la couleur bleu, couleur de l'espace, de l'infini qu'il perçoit par le sens de la vue, par l'image mentale de « souvenirs colorés «, par son imagination artistique ce qui fait dire à Marguerite l.1 qu'il « perçoit encore les couleurs «, et l. 3-4 « c'est un peintre, trop partisan de la monochromie «. À partir de la l. 4-5, elle encourage le Roi à des renoncements afin qu'il se laisse aller vers la mort : elle emploie alors l'impératif avec l.4 « renonce &raq...

« de vue »l.13, « Ne tourne pas la tête »l.19 De plus, pour marquer le renoncement, elle utilise de nombreuses formes négatives l.6 à 12. Son ton devient incantatoire (= qui a des effets de formules magiques) ; son rôle est de le guider par la voix, de le « [diriger] de loin » comme nous l'indique la didascalie de la l.10.

Elle utilise alors des effets d'insistance, avec des anaphores comme «  Renonce » l.4 et 5, avec des répétitions « tu ne peux plus » l.6 et 7, « ce n'est plus » l.10 et 11, et avec des parallélismes comme « Ce n'est plus le jour, ce n'est plus la nuit, il n'y a plus de jour, il n'y a plus de nuit » l.10-11 : Le Roi doit renoncer au temps qui n'existe plus devant la mort.

Elle s'appuie également sur des effets sonores tels que des allitérations en [t], en [R], et des assonances en [a] lorsqu'elle prononce les mots l.

6-7 « t'égare », « te retarde », « tu[...]  t'attarder », « tu [...] t'arrêter ». De plus, elle lui donne le chemin à suivre l.

14 avec « la roue », celle du destin, mais aussi la roue « embrasée » qui marque le passage de l'autre côté. b.

L'accompagnement aux renoncements Par ailleurs, elle lui facilite le chemin en « [écartant] les broussailles » l.

15, en s'adressant avec ordre et autorité (menace) à tout ce qui peut faire obstacle : - « Mains gluantes [...] ne revenez pas, retirez-vous.

Ne le touchez pas ou je vous frappe ! » l.16-17-18 : peut être fait-elle allusion aux gestes implorants de Marie et de Juliette auparavant, ayant essayé de le retenir le plus possible. - De nombreuses images symboliques, prises dans notre inconscient collectif, viennent symboliser la peur : l. 22 « Loup, n'existe plus ! » de notre univers d'enfant, l.

24 « Rats et vipères, n'existez plus » de l'univers religieux (le serpent = le pêché) et de l'univers culturel (= les rats = la peste).

Tous ces êtres effrayants correspondent aux hallucinations du mourant qui lutte contre ses peurs.

Marguerite les calme : « ne crains pas ce vieux loup qui hurle...

ses « crocs sont en carton ».

Elle prend ici une figure maternelle, apaisante et rassurante. - Après l'évocation de la peur, suit l'évocation de toutes les tentations de la vie auxquelles le Roi doit aussi renoncer : celles des sentiments humains symbolisé par l'image du mendiant, l.26, qui inspire pitié, bonté et consolation ; celles de tous les sens et de tous les besoins du corps : la soif l.28, la vue et l'ouïe l.34-35 avec les beautés simples comme les « pâquerettes » et « leurs voix », et l.36 avec «  le murmure du ruisseau », l'odorat. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles