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LE ROMAN AMÉRICAIN AU XXème siècle

Publié le 22/04/2012

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Ce drame, les « beatnicks « l'ont aussi ressenti à leur manière, il y a une dizaine d'années. Leur mouvement, né à San Francisco tout de suite après la guerre de Corée, dans les boîtes de Jazz où ils ont pris une partie de leur vocabulaire, trahissait le désarroi de leur génération. Ils se sont adonnés à l'alcool, à la drogue, au jazz comme ils se mettaient à l'école des sages de l'Inde ou redécouvraient le catholicisme : il s'agissait toujours de se désolidariser, de fuir le conformisme du « square «, d'échapper à l'enfer des villes. L'érotisme concerté de Burroughs a peu de chose à voir, sans doute, avec le naturisme lyrique de Kérouac et pourtant ils sont« beat« tous deux, au sens où ils témoignent d'une ....

« L'après-guerre de 1 945, comme celle de 1 91 8, a connu un mouvement d'émigration des écrivains et des artistes américains vers l'Europe.

Rien de comparable, toutifois, entre les séjours dorés des jeunes romanciers actuels, à Paris et à Rome- la plupart des écrivains qui comptent ont connu une expérience de ce genre, et notamment ceux groupés autour de la « Paris-Review » : Styron, Philip Roth, George Plimpton, Matthiessen, Donald Windham et bien d'autres- et les années difficiles de leurs aînés avant et pendant la dépression.

L'écrivain américain a cessé d'être un paria.

La société capitaliste du profit (amendée, il est vrai, par l'expérience Roosevelt) lui donne sa place; elle lui offre des bourses de séjour à l'étranger, des sinécures dans les universités, des contrats mirifiques à Holly­ wood : comment ne serait-il pas sensible à ces avantages? La réconciliation de l'écrivain américain avec son pays est le grand phénomène nouveau, survenu vers les années cinquante.

Elle a entraîné plusieurs conséquences dont la naissance d'une «vie littéraire » inconnue jusqu'alors, avec ses coteries, ses réceptions mondaines, ses intrigues, ses succès artificiels, calquée sur la vie littéraire parisienne.

Ancien pionnier, chasseur, débardeur, matelot, ouvrier agricole, manœuvre, l'écrivain américain est devenu un « homme de lettres ».

CETTE évolution sociale s'est accompagnée d'une évolution littéraire, préparée par une école comme celle de la « nouvelle critique » et l'enseignement des poètes-professeurs, presque tous venus du Sud, groupés avant la guerre autour de la « Sewanee- Review » : John Crown Ransom, Alan Tate, Robert Penn- Warren, celui-ci non seulement poète, mais l'un des plus féconds et des plus remarquables romanciers actuels.

L'accent a été mis sur les valeurs formelles et métaphysiques; les poètes métaphy­ siciens anglais, Shakespeare, Melville remis à l'honneur; Faulkner, négligé jusqu'alors par la critique, mis à sa vraie place, la première.

A ce même courant se rattache le renouveau de Henry James, tenu pour l'un des maîtres du roman moderne.

Toutes ces irifluences ont donné naissance à quelques-unes des œuvres les plus intéressantes et les plus fortes de ces dernières années.

Outre les grands romans de Penn Warren, il faut citer ceux de William Styron, ceux de Buckner, moins inspirés et d'unforma­ lisme un peu scolaire, un roman comme The Recognitions, passé inaperçu à sa publication et qui vaut aujourd'hui à son auteur, William Gaddis, l'estime des meilleurs.

Je rattacherai à cette tendance les premières œuvres, riches de promesses, dejeunes écrivains comme Reynolds Priee, Creeley, Chappell.

L'importance accordée à la forme, c'est aussi ce qui caractérise des écrivains groupés autour du magazine« New Yorker »,qui publie leurs nouvelles.

Les recherches de style vont si loin que l'on peut parler de préciosité et de sophistication.

Nabokov est assurément celui de ces écrivains qui met les ressources d'une rhétorique brillante au service de la plus large expérience.

Salinger, dont l'Attrape­ Cœur, devenu un classique, donnait les plus grands espoirs, a déçu par ses dernières nouvelles; John Updike aussi, mais il est permis d'attendre beaucoup de ces écrivains jeunes, encore que leur talent me paraisse de ceux qui engendrent des œuvres mineures.

Ces écrivains triomphent dans la nouvelle, au même titre que plusieurs écrivains nés dans le Sud, qu'unissent un même sens païen de la nature, une même sensibilité poétique, un même goût de l'étrange et du bizarre, une même hantise de la sexualité.

Carson McCullers est apparue la première; Flannery O'Connor a pris sa relève et l'on trouve chez elle, comme chez Truman Capote, William Goyen, ou chez Tennessee Williams, plus connu comme auteur de théâtre, le goût de l'aberrant et le retour à certains thèmes du romantisme américain, de Poe et de Hawthorne.. »

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