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Le roman doit il décrire fidèlement la réalité ou bien privilégier l’imagination ?

Publié le 09/05/2013

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  I/Le roman doit décrire fidèlement la réalité   A/Dans quelle mesure le roman peut-il se donner pour tâche de décrire la réalité Tout d’abord, le roman a valeur de documentaire et de témoignage ; le romancier veut se faire le peintre de son époque et décrire la réalité telle qu’elle l’est ; En cela, le roman serait un miroir de la vie. _ Balzac souhaitait : « faire concurrence à l’état civil «, il se voulait le secrétaire de la société française. « Je vis que, sous ce rapport, la Société ressemblait à la Nature. La Société ne fait-elle pas de l'homme, suivant les milieux où son action se déploie, autant d'hommes différents qu'il y a de variétés en zoologie? Les différences entre un soldat, un ouvrier, un administrateur, un avocat, un oisif, un savant, un homme d'état, un commerçant, un marin, un poète, un pauvre, un prêtre, sont, quoique plus difficiles à saisir, aussi considérables que celles qui distinguent le loup, le lion, l'âne, le corbeau, le requin, le veau marin, la brebis, etc. Il a donc existé, il existera donc de tout temps des Espèces Sociales comme il y a des Espèces Zoologiques. Si Buffon a fait un magnifique ouvrage en essayant de représenter dans un livre l'ensemble de la zoologie, n'y avait-il pas une oeuvre de ce genre à faire pour la Société? Mais la Nature a posé, pour les variétés animales, des bornes entre lesquelles la Société ne devait pas se tenir. Quand Buffon peignait le lion, il achevait la lionne en quelques phrases; tandis que dans la Société la femme ne se trouve pas toujours être la femelle du mâle. Il peut y avoir deux êtres parfaitement dissemblables dans un ménage. La femme d'un marchand est quelquefois digne d'être celle d'un prince, et souvent celle d'un prince ne vaut pas celle d'un artiste. L'Etat Social a des hasards que ne se permet pas la Nature, car il est la Nature plus la Société. La description des Espèces Sociales était donc au moins double de celle des Espèces Animales, à ne considérer que les deux sexes « « La Société française allait être l'historien, je ne devais être que le secrétaire. En dressant l'inventaire des vices et des vertus, en rassemblant les principaux faits des passions, en peignant les caractères, en choisissant les événements principaux de la Société, en composant des types par la réunion des traits de plusieurs caractères homogènes, peut-être pouvais-je arriver à écrire l'histoire oubliée par tant d'historiens, celle des moeurs. Avec beaucoup de patience et de courage, je réaliserais, sur la France au dix-neuvième siècle, ce livre que nous regrettons tous, que Rome, Athènes, Tyr, Memphis, la Perse, l'Inde ne nous ont malheureusement pas laissé sur leurs civilisations, et qu'à l'instar de l'abbé Barthélemy, le courageux et patient Monteil avait essayé pour le Moyen-Age, mais sous une forme peu attrayante. « Comme l’explique, Prévert, le romancier fait son œuvre de « peindre la réalité « Il devient donc logique de gommer le plus possible les traces de fiction dans les personnages créés ; en créant par exemple des décors minutieusement calqués sur la réalité La pension Vauquer ressemble à de nombreuses autres pensions La tâche du romancier consiste donc à reproduire et imiter le réel, on pourrait donc rapprocher sa tache de la notion de mimesis On pourrait comparer le romancier à Zeuxis, l’un des plus célèbres peintres de l’antiquité grecque, qui avait peint des grappes de raisin si réelles que les oiseaux venaient les picorer, tel que le raconte Pline Balzac « La théorie des milieux « qui est la volonté de présenter l’individu comme étant le pur produit de son milieu de vie Mirabeau critique le souci du détail dont il se moque en évoquant le réalisme du bouton de guêtre  « L’auteur s’attend à d’autres reproches, parmi lesquels sera celui d’immoralité ; mais il a déjà nettement expliqué qu’il a pour idée fixe de décrire la société dans son entier, telle qu’elle est : avec ses parties vertueuses, honorables, grandes, honteuses, avec le gâchis de ses rangs mêlés, avec sa confusion de principes, ses besoins nouveaux et ses vieilles contradictions. Le courage lui manque à dire encore qu’il est plus historien que romancier […]. « Balzac, La Femme supérieure, préface.   « Le réaliste, s’il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même. « Maupassant, préface de Pierre et Jean. B/ Plonger à l’intérieur du personnage La connaissance du cœur humain Si le roman doit décrire la réalité, c’est également parce qu’il a une dimension psychologique, il doit rendre compte de toute les ambiguïtés d’un caractère et d’une personnalité, de toutes se ambivalences. Décrire la réalité d’un personnage, c’est éviter de le caricaturer et en donner une version trop simpliste. Il faut refléter la duplicité des êtres.  _ Malraux, La condition humaine, dans ce roman nous plonge dans l’univers intérieur du terrorisme Tchen et rends compte de son monologue intérieur. Malraux concentre l’intérêt du lecteur sur les sensations et sentiments du personnage, afin de témoigner de ses interrogations morales et métaphysiques qui l’habitent : « l’angoisse lui tordait l’estomac, il connaissait sa propre fermeté mais n’était capable en cet instant d’y songeait avec hébétude. Tchen découvrait en lui jusqu’à la nausée, non le combattant qu’il attendait, mais un sacrificateur. « Tchen éprouve un mélange d’hésitation et de fascination pour le meurtre, il est tiraillé par des sentiments contradictoires. L’expérience du 1er meurtre et bouleversante est apparait pour lui comme une véritable révélation. _ Victor Hugo, le dernier jour d’un condamné, fait parler son personnage dans un monologue intérieur : « Condamné à mort ! Voilà cinq semaines que j’habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids ! « « Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n’ai plus qu’une pensée, qu’une conviction, qu’une certitude : condamné à mort ! «. _Montaigne, dans les essais, montre que la vocation du roman est de donner accès au cœur humain : « Chaque homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition. « _ Balzac, dans l’avant-propos de la comédie humaine de 1842, « souvent il est nécessaire de prendre plusieurs caractères semblables pour arriver à en composer un seul « compare le travail du romancier à celui du peintre qui pour faire une belle figure, prends les mains d’un modèle, le visage d’un autre. L’objectif est avant tout de donner vie à son personnage.   C/Prendre parti pour les causes de son temps   Le roman engagé Si le roman doit décrire la réalité, c’est également par ce qu’il appartient à cette réalité et qu’il peut s’engager vis-à-vis d’elle ; le romancier ce sent responsable de son époque.&l...

« et des vertus, en rassemblant les principaux faits des passions, en peignant les caractères, en choisissant les événements principaux de la Société, en composant des types par la réunion des traits de plusieurs caractères homogènes, peut-être pouvais-je arriver à écrire l'histoire oubliée par tant d'historiens, celle des moeurs.

Avec beaucoup de patience et de courage, je réaliserais, sur la France au dix-neuvième siècle, ce livre que nous regrettons tous, que Rome, Athènes, Tyr, Memphis, la Perse, l'Inde ne nous ont malheureusement pas laissé sur leurs civilisations, et qu'à l'instar de l'abbé Barthélemy, le courageux et patient Monteil avait essayé pour le Moyen-Age, mais sous une forme peu attrayante. » Comme l'explique, Prévert, le romancier fait son oeuvre de « peindre la réalité » Il devient donc logique de gommer le plus possible les traces de fiction dans les personnages créés ; en créant par exemple des décors minutieusement calqués sur la réalité La pension Vauquer ressemble à de nombreuses autres pensions La tâche du romancier consiste donc à reproduire et imiter le réel, on pourrait donc rapprocher sa tache de la notion de mimesis On pourrait comparer le romancier à Zeuxis, l'un des plus célèbres peintres de l'antiquité grecque, qui avait peint des grappes de raisin si réelles que les oiseaux venaient les picorer, tel que le raconte Pline Balzac « La théorie des milieux » qui est la volonté de présenter l'individu comme étant le pur produit de son milieu de vie Mirabeau critique le souci du détail dont il se moque en évoquant le réalisme du bouton de guêtre  « L'auteur s'attend à d'autres reproches, parmi lesquels sera celui d'immoralité ; mais il a déjà nettement expliqué qu'il a pour idée fixe de décrire la société dans son entier, telle qu'elle est : avec ses parties vertueuses, honorables, grandes, honteuses, avec le gâchis de ses rangs mêlés, avec sa confusion de principes, ses besoins nouveaux et ses vieilles contradictions.

Le courage lui manque à dire encore qu'il est plus historien que romancier [...]. » Balzac, La Femme supérieure, préface.   « Le réaliste, s'il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous. »

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