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Le roman est exemplaire

Publié le 19/04/2017

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Depuis que la littérature existe, un grand nombre de genres littéraires sont apparus tels le théâtre, la poésie, les ballades, les épopées, les autobiographies, les essais, le roman, etc. Ce dernier est arrivé assez tardivement dans la pratique littéraire. Présentant le roman en tant que genre littéraire, M. Henri Mittérand écrit: « Les récits mythiques, les légendes des dieux et des héros, les vies des saints donnaient des règles de conduite. Même si cette fonction paraît passer au second plan au XIX ème et XX ème siècle, elle est en réalité essentielle. Car, dans un récit, la succession des faits obéit moins à la chronologie qu'à une certaine logique. Tout récit est organisé en fonction d'une leçon à tirer des événements, leçon plus ou moins explicite, plus ou moins claire, mais toujours présente. Tout récit, tout roman, tient du conte philosophique et de la fable morale : il est toujours exemplaire. ». Il semblerait que M. H.Mittérand conçoit le roman comme un moyen de véhiculer une leçon, des valeurs communes pour ainsi devenir exemplaire. Mais peut-on dire pour autant que la fonction du roman est d'être exemplaire ? De prime à bord, il semble que la théorie de Mittérand soit fondée. Cependant, nous serons amenés à discuter de ses limites. Ce qui nous permettra de conclure que le roman peut être exemplaire, mais n'en fait pas pour autant sa fonction première et unique. L'une des premières qualités du roman est sa capacité d'instruire tout en divertissant. Cela est permis notamment grâce à son univers fabuleux puisque le roman est fiction. L'auteur livre un monde idéal dans lequel tout est reflet de bonne vie, de bonne conduite. Certains auteurs pensent que la réalité doit parfois être exagérée ou idéalisée, afin d'instruire le lecteur. Le mouvement précieux par exemple, a pour principale caractéristique la volonté de décrire des personnages, des sentiments et des mœurs idéalisés. Les auteurs sont à la recherche de l'élégance et du raffinement, avec une volonté de s'éloigner d'une réalité triviale. Dans Manon Lescaut, l'Abbé Prévost veut donner « une morale » en exagérant les caractères de ses personnages et en idéalisant la réalité : la vertu serait toujours couronnée et le vice châtié. On retrouve ce concept à travers des utopies qui représentent une réalité idéale, c'est à dire un régime politique idéal, une société juste qui assure une égalité entre les êtres. Pour permettre cette égalité, la notion de propriété et d'argent disparaît complètement. C'est à partir de cela que Thomas More fonde son œuvre Utopia parue en 1516. Il y décrit le fonctionnement de cette société idéale : pas de hiérarchie, tous les biens sont mis en commun, les hommes consacrent leur temps libre aux loisirs ; et il n'y a aucune forme de divinité. Le roman permet au lecteur, de se projeter dans un idéal qu'il va ainsi pouvoir appliquer dans le monde réel. A travers des romans courtois, par exemple, l'idéal d'un art d'aimer, de vivre est suggéré. Idéal très présent au XII ème siècle, notamment chez Chrétien de Troyes, qui met en scène des chevaliers courtois qui doivent se comporter de façon plaisante avec les dames de qualité. Celles-ci ne sont plus un simple object de désir mais sont désormais celles qui guident les chevaliers sur la voie douloureuse de la passion. En effet, la fin' amor est basée sur la frustration du sentiment amoureux du chevalier servant. C'est pourquoi il doit s'élever pour mériter l'affection de sa dame. En ce sens, l'amour courtois pousse celui qui éprouve ce sentiment à se surpasser. Mais cet idéal courtois que l'on retrouve dans de nombreux romans ne sont pas que de simples récits agréables à lire, mais bien des récits à but didactique afin d'instruire le lecteur avec de bonnes valeurs. A travers le roman, le lecteur peut s'inspirer de l'exemplarité qui s'en dégage afin de devenir, à son tour, exemplaire. Dans le récit panégyrique de Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan, l'auteur nous dresse un portrait du règne de l'Empereur Trajan. En faisant cela, Pline décrit ce règne comme celui de la liberté, du bonheur. Pour que cette idée soit plus explicite, l'écrivain fait un éloge funèbre de l'Empereur en le décrivant comme quelqu'un de sincère et modeste, comme le représentant du retour de la justice et des valeurs morales. Trajan devient dès lors, un héros, une source d'inspiration et d'imitatio...

« que de simples récits agréables à lire, mais bien des récits à but didactique afin d'instruire le lecteur avec de bonnes valeurs.

A travers le roman, le lecteur peut s'inspirer de l'exemplarité qui s'en dégage afin de devenir, à son tour, exemplaire.

Dans le récit panégyrique de Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan , l'auteur nous dresse un portrait du règne de l'Empereur Trajan.

En faisant cela, Pline décrit ce règne comme celui de la liberté, du bonheur.

Pour que cette idée soit plus explicite, l'écrivain fait un éloge funèbre de l'Empereur en le décrivant comme quelqu'un de sincère et modeste, comme le représentant du retour de la justice et des valeurs morales.

Trajan devient dès lors, un héros, une source d'inspiration et d'imitation.

En effet, le lecteur cherche à s'évader du monde dans lequel il se trouve en vivant la vie du héros de son roman.

L'auteur propose un monde idéal dans lequel le lecteur peut se retrouver.

Tout se passe comme si le roman propose un « monde possible » plus ou moins proche du nôtre.

Selon Thomas Pavel, littéraire théoricien, critique et romancier ; ce « monde possible » entretient des relations complexes avec le monde réel : il mélange bien souvent le fictif et l'effectif, lien qui permet de créer des conditions d'accessibilité pour le lecteur.

Ainsi, lorsque Stendhal fait de son personnage fictif Fabrice Del Dongo dans La Chartreuse de Parme , un admirateur du vrai Maréchal Ney à Waterloo, il facilite la réception du personnage qui peut-être conçu comme réel.

C'est en ce sens que l'exemplarité des romans réside essentiellement dans les personnages.

D'après Mauriac, il est aussi nécessaire d'exagérer un sentiment afin de mieux l'analyser, chose que l'on ne peut faire que dans un roman et non dans la vraie vie.

Selon lui : « Ce ne sont pas les héros de roman qui doivent servilement être comme dans la vie, mais les êtres vivants qui doivent tirer des leçons du roman.

» .

Descendants des héros de chevalerie, les personnages du roman précieux fascinent le public des salons.

Ces personnages sont idéalisés et vivent dans un univers épuré et délicat.

Les aventures du héros précieux s'accompagnent d'analyses morales dans lesquelles se projette la société mondaine du XVII ème siècle.

Dans la seconde moitié du siècle, le chef-d'oeuvre de Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves , prend pour cadre la cour du roi Henri II.

Le roman historique permet à l'auteur de montrer au lecteur des personnages élégants et raffinés, dont les valeurs sont présentées comme exemplaires.

Au-delà du roman historique, la romancière s'attache surtout à faire l'analyse psychologique des personnages.

Le récit rend compte de leurs réactions et de leurs sentiments face aux épreuves de la passion.

L'héroïne, la Princesse de Clèves, triomphe cependant des tentations et se présente comme un modèle de vertu par les valeurs qu'elle incarne : fidélité, grandeur d'âme, sens du devoir et du sacrifice.

Ou encore avec le contexte tragique du XX ème siècle, les personnages des romans défendent un idéal et luttent contre l'oppression.

Les héros de L'Espoir d'André Malraux, se battent ainsi auprès des Républicains espagnols.

Le héros engagé incarne, de cette manière, les valeurs universelles de la liberté et de la fraternité ; ils sont un modèle pour le lecteur. Par le biais des récits, le lecteur peut s'éduquer.

Il cultive l'évolution de sa propre personne, mais il cultive aussi l'histoire du monde.

S'il l'on prend l'exemple du roman sociologique ou historique, l es formes et thèmes romanesques sont conçus comme résultant de l'interaction de forces historiques, économiques et sociales.

Au cour du XVIII ème siècle, plusieurs facteurs politiques, économiques et socio-culturels influent sur la production romanesque.

Le premier est l'essor de la bourgeoisie et du monde des affaires : les crises financières comme l'échec du système de Law en 1720, le règne des. »

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