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Le roman idéaliste de George Sand

Publié le 14/01/2018

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George Sand On oppose traditionnellement les romans

 

et l’inspiration rustique champêtres aux romans sociaux. Mais

 

George Sand est passée insensiblement du Péché de M. Antoine à La Mare au diable : simplement, l'idéal social cesse d'être prêché avec intempérance, il s'efface bientôt devant la simplicité du conte rustique. Sand, après l'immense déception que lui a causée la révolution de I848 s'écarte définitivement du roman social. Elle renonce aux tirades qui alourdissaient le récit et risquaient de semer la haine chez les humbles. L'évangile de la sérénité rejoint une esthétique de la maturité. Il faut maintenant apaiser les esprits et toucher les cœurs. Dans La Mare au diable, dans François le Champi, dans La Petite Fadette, les complications de l'intrigue ont disparu en même temps que les digressions idéologiques. La campagne berrichonne est là, évoquée plutôt que décrite. Sand a trouvé le ton du conteur, plein de malice narquoise et de simplicité tranquille. Elle a réussi à constituer une langue littéraire relevée d'une pointe de saveur populaire. Le charme du parler paysan atteint parfois, dans Les Maîtres sonneurs, un ton épique, et un idéal rousseauiste vient donner à certaines pages la pure sonorité d'une religion de la nature. 

George Sand, dans une lettre du 28 février 1832, parlait en ces termes du sujet d'Indiana : « Il n'est ni romantique ( ...) ni frénétique, c'est de la vie ordinaire, c'est de la vraisemblance bourgeoise, mais malheureusement, c'est beaucoup plus difficile que la littérature boursouflée ». Il n'est pas sûr qu'elle ait réussi à venir à bout des difficultés dont elle faisait ici état. Mais c'est un fait que ses romans de la passion rompaient avec la frénésie du roman noir aussi bien qu'avec les déploiements en trompe l'œil du roman historique. Ce qu'il y avait de vrai dans le témoignage de cette femme de génie, par-delà les conventions en cours, donnait à ses romans un accent naturel. Enfin, dans Valentine, par exemple, il y avait, à côté d'un roman sentimental, un roman champêtre. Pour la première fois, George Sand célébrait son pays natal ; elle plaçait la scène dans cette vallée noire si chère à son cœur. Elle exerçait une malice pleine de finesse, déjà, dans les portraits qu'elle traçait des hobereaux ou des paysans. Si elle préludait ainsi à ce que son inspiration rustique devait avoir de meilleur, elle usait aussi d'un symbolisme un peu élémentaire qui était bien de son temps. Indiana était << l'être faible chargé de représenter les passions opprimées », elle incarnait la déception et le désespoir. Et Stenio disait à Lélia : << Ne personnifiez-vous pas, avec votre beauté et votre tristesse, avec votre ennui et votre scepticisme, l'excès de douleur produit par l'abus de la pensée ? >>. La Peau de chagrin n'était pas loin. George Sand était alors partagée entre la transparence de l'allégorie et la vérité de l'observation, de même qu'elle hésitait entre l'étalage de ses sentiments et l'expression de ses idées.

 

L’évolution de George Sand George Sand a été elle aussi, à sa façon, vers le roman social l'écho sonore de son siècle. Après les

 

thèmes du romantisme sentimental, elle a fait siens les thèmes du romantisme social. Vers 1840, le roman social succédait au roman personnel, de même que le roman personnel avait pris la place du roman historique. Cette évolution était liée à l'apparition du roman-feuilleton qui s'adressait à un vaste public. Les Mystères de Paris, d'Eugène Sue, étaient par certains côtés un roman social. C'est dans les années quarante que Victor Hugo entamait Les Misères. George Sand s’engagea dans cette direction nouvelle en mettant à profit les influences directes qu'elle subissait, celles de Michel de Bourges, de La Mennais, de Pierre Leroux. Dans Simon, elle donnait à son héros des traits de Michel de Bourges, elle opposait la générosité du peuple aux soucis mesquins de la noblesse. En 1836, quand elle refaisait Lélia, le cardinal Annibal qu'elle y introduisait, était un La Mennais qui consentait à des audaces qu'elle regrettait de n'avoir pas trouvées chez l'auteur des Paroles d’un croyant. Ses romans étaient comme

sand

« de la passion.

On savait tirer un certain bonheur de l'activité quotidienn e, de la fidélité aux promesses, du respect des institu tions.

Mais le roman ro­ mantique des années trente est celui des passions folles et du désespoir sans remède.

Que de suicides dans les premiers romans de George Sand! Stenio, dans Lélia, se donne la mort après s'être livré, pour oublier son malheur, à de sombres débauches.

C'est beaucoup plus tard, avec le Do minique de Fromentin, que s'opère le retour à la mesure.

Aux orages de la passion et à l'inu tilité du désespoir succède une leçon de sagesse pratique.

George Sand, dans une lettre du 28 février 1832, parlait en ces termes du sujet d'Indiana : « Il n'est ni rom antique ( ...

) ni frénétique, c'est de la vie ordinaire, c'est de la vraisemblance bourgeoise, mais malheureusement, c'est beaucoup plus difficile que la littérature boursouflée ».

Il n'est pas sûr qu'elle ait réussi à venir à bout des difficultés dont elle faisait ici état.

Mais c'est un fait que ses romans de la passion rompaient avec la frénésie du roman noir aussi bien qu'avec les déploiements en trompe l'œil du roman historique.

Ce qu'il y avait de vrai dans le témo ignage de cette femme de génie, par-delà les conventions en cours, donnait à ses romans un accent naturel.

Enfin, dans Valentine, par exemple, il y avait, à côté d'un roman sentimental, un roman champêtre.

Pour la première fois, George Sand célé­ brait son pays natal ; elle plaçait la scène dans cette vallée noire si chère à son cœur.

Elle exerça it une malice pleine de finesse, déjà, dans les portraits qu' elle traçait des hobereaux ou des paysans.

Si elle préludait ainsi à ce que son inspiration rustique devait avoir de meilleur, elle usait aussi d'un symbo­ lisme un peu élémentaire qui était bien de son temps.

Indiana était. »

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