LE ROMAN JAPONAIS
Publié le 09/02/2019
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Cependant, deux écrivains importants se tiennent à l’écart de cette effervescence : Mori Ôgai (1862-1922), qui écrit un roman antinaturaliste avec Vita Sexualis (1910); et le journaliste Nat-sume Sôseki (1867-1916) qui publie un récit satirique, Je suis un chat (1905), dont le succès est tel qu’il abandonne tout pour l’écriture. Dans Le pauvre cœur des hommes (1914), il décrit les difficultés des individus à s’adapter à l’évolution de la société. Il poursuit son travail jusqu’à la veille de sa mort avec un roman inachevé, Ombre et lumière, qui retrace les dix journées banales de gens «ordinaires».
L’ère Taisho
L’ère Taisho (1912-1926) vise le naturalisme. Ses partisans les plus actifs sont les membres de la revue Shirakaba (Le bouleau), qui professent un idéalisme généreux. Parmi eux, Arishima Takeo (1878-1923), auteur d’une œuvre sombre - qui analyse dans Une femme (1919) les tourments d’une femme libérée face à la société masculine -et Shiga Naoya (1883-1971), qui publia l’un des romans phares du demi-siècle, La route dans les ténèbres (1922-1937).
Se démarquant des courants et des modes, Akutagawa Ryünosuke (1892-1927), auteur d’une œuvre lucide empreinte d’un humour macabre, s’affirme comme l’écrivain le plus authentique de la période. Fasciné par le problème de la folie, dans Jigokuhen (Une scène de l’Enfer) -sa meilleure nouvelle-, il met en scène un peintre que la recherche obsessionnelle de la beauté conduit à immoler sa fille unique puis à se donner la mort. Une mort qu’il se donnera d’ailleurs réellement après avoir écrit un texte saisissant, TEngrenage (1927), analyse froide de l’envahissement progressif de la folie dans son cerveau.
L’ère Showa
Au cours des années 1920 -au début de l’ère Showa (1926-1991), les préoccupations politiques s’imposent aux écrivains, en particulier ceux de gauche, qui se regroupent au sein de la Fédération des artistes prolétariens qui s’opposent aux «néosensationnistes», qui se réclament de l’écrivain français Paul Morand (1888-1976) et rejettent le marxisme. Les principaux représentants de cette tendance sont Yokomitsu Riichi (1898-1947) et Kawabata Yasunari (1899-1972), lequel ne donnera vraiment sa pleine mesure qu’après la guerre. Quant à la littérature prolétarienne, elle révèle Kobayashi Takiji (1903-1933), dont le chef-d’œuvre, Le bateau-usine (1929), est un modèle de roman militant, par ses qualités littéraires et par sa dénonciation des conditions de travail des pêcheurs en haute mer. Communiste, Kobayashi Takiji mourut d’un «arrêt du cœur» au cours d’un interrogatoire policier.
C’est que la censure étatique n’a pas tardé à se manifester : le Japon s’est engagé dans la voie nationaliste et militariste qui le conduit à la guerre. Les écrivains prolétariens sont interdits. Et, dans les années 1930-1945, les seules œuvres marquantes sont celles d’écrivains parvenus à maturité qui se tiennent à l’écart de l’engagement politique : Shiga
Cinéstar
Naoya (1883-1971), qui termine son œuvre maîtresse (Anya Kôro) ; Shimazaki Tôson (1872-1943), avec Avant l’aube (1929-1935), qui retrace les transformations de l’ère Meiji par le biais de la vie de son père ; Tanizaki Junichirô (1886-1965) commence la rédaction d’une œuvre monumentale avec l’Amourd’un idiot (1924-1925) et /'Histoire de Shunkin (1933).
«
Le
roman japonais
entrent en force dans le roman avec Une fleur en
enfer (1902) de Nagai Kafû (1879-1959), Le destin
(1906) de Kunikida Doppo (1871-1908), Trans
gression (1906) -qui fait scandale- puis La mai
son (1911) de Shimazaki Tôson (1872-1943), et
la trilogie La vie, L'épouse, Liens (1908-1910) de
Tayama Katai (1872-1930)
Cependant, deux écrivains importants se 1ien
nent à l'écart de cette effervescence : Mori Ogai
(1862-1922), qui écrit un roman antinaturaliste
avec Vita Sexualis (1910); et le journaliste Nat
sume Sôseki (1867-1916) qui publie un récit
satirique, Je suis un chat (1905), dont le succès
est tel qu'il abandonne tout pour l'écriture.
Dans
Le pauvre cœur des hommes (1914), il décrit les
difficultés des individus à s'adapter à l'évolu
tion de la société.
Il poursuit son travail jusqu'à
la veille de sa mort avec un roman inachevé,
Ombre et lumière, qui retrace les dix journées
banales de gens ((ordinaires».
L'ère Taisho
L'ère Taisho (1912-1926) vise le naturalisme.
Ses
partisans les plus actifs sont les membres de la
revue Shirakaba (Le bouleau), qui professent un
idéalisme généreux.
Parmi eux, Arishima Takeo
(1878-1923), auteur d'une œuvre sombre -qui
analyse dans Une femme (1919) les tourments
d'une femme libérée face à la société masculine -
et Shiga Naoya (1883-1971), qui publia l'un des
romans phares du demi-siècle, La route dans les
ténèbres (1922-1937).
Se démarquant des courants et des modes,
Akutagawa Ryûnosuke (1892-1927), auteur d'une
œuvre lucide empreinte d'un humour macabre,
s'affirme comme l'écrivain le plus authentique de
la période.
Fasciné par le problème de la folie,
dans Jigokuhen (Une scène de l'Enfer) -sa
meilleure nouvelle-, il met en scène un peintre
que la recherche obsessionnelle de la beauté
conduit à immoler sa fille unique puis à se don
ner la mort.
Une mort qu'il se donnera d'ailleurs
réellement après avoir écrit un texte saisissan t,
l'Engrenage (1927), analyse froide de l'envahisse
ment progressif de la folie dans son cerveau.
L'ère Showa
Au cours des années 1920 -au début de l'ère
Showa (1926-1991), les préoccupations poli
tiques s'imposent aux écrivains, en particulier
ceux de gauche, qui se regroupent au sein de la
Fédération des artistes prolétariens qui s'oppo
sent aux (( néosensationnistes», qui se réclament
de l'écrivain français Paul Morand (1888-1976) et
rejettent le marxisme.
Les principaux représen
tants de cette tendance sont Yokomitsu Riichi
(1898-1947) et Kawabata Yasunari (1899-1972),
lequel ne donnera vraiment sa pleine mesure
qu'après la guerre.
Quant à la littérature proléta
rienne, elle révèle Kobayashi Takiji (1903-1933),
dont le chef-.
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