Le roman symboliste
Publié le 07/04/2012
Extrait du document
«
M.
Teste de Valéry ( 1896) ou encore L'Amour absolu d'Alfred Jarry ( 1899).
Mais on ne dira rien de plus ici de ces « antiromans », préférant réserver l'attention à une production
plus moyenne.
De même, on négligera certains « romans du symbole», tels que L'Eve future de Villiers de L'Isle-Adam (1886) ou Le Crépuscule des dieux d'Eiémir Bourges (1884)
qui, au nom d'un idéalisme plus philosophique que poétique,
respectent ou retrouvent quelque chose du modèle romanesque classique, dont la composition.
Aux alentours de 1885, de jeunes romanciers s'affirment donc en s'opposant à un naturalisme encore vigoureux, mais
entré dans
sa phase descendante.
Parfois haineusement ils
dénoncent chez Zola et ses émules le matérialisme, le souci
de l'homme instinctif, le goût de la foule et du social.
Pourtant si l'on met à part quelques œuvres péniblement
idéalistes et moralisantes comme cette Décadence latine que
Joséphin Péladan baptisa « éthopée », on s'aperçoit que le
courant symboliste fait suite au naturaliste par évolution autant que par rupture.
Avant les symbolistes, les Goncourt avaient inventé le roman d'une expérience artiste de la vie et orienté l'art narratif vers une présentation par instantanés.
De même, Joris-Karl Huysmans, fort de l'acquis naturaliste, s'était engagé avec A Rebours (1884) dans une étude si sinqulière du monde, qu'il prêtait à des Esseintes, son héros, une existence expérimentale, modelée suivant les convenances de la personnalité.
Ainsi s'ouvrait la voie aux
((romanciers d'âme» du symbolisme, voie où pénétrèrent tour à tour Francis Poictevin (Ludine, 1883, Paysages, 1888), Paul
Adam (Soi, 1886), Edouard Dujardin (Les Lauriers sont
coupés, 1887), Remy de Gourmont (Sixtine, 1890), Adolphe
Retté (Thulé des brumes, 1891).
Georges Rodenbach
(Bruqes-la-Morte,
1892).
Jean Lorrain (Buveurs d'âmes,
1894).
Marcel Schwob (Le Livre de Monel/e, 1894).
et
quelques autres.
Ces écrivains
ont, dans leurs fictions, créé des univers qui.
aujourd'hui, datent à la façon de certaines stations thermales.
Héros et héro'ines en sont des esthètes désœuvrés qui
traversent nonchalamment l'existence, de salon mondain en
atelier d'artiste et de lieu de villégiature en ville d'art soucieux
qu'ils demeurent de ne jamais se mêler à l'activité du grand
nombre.
Etres raffinés, consciences privilégiées, adeptes de.
»
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