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Le roman symboliste

Publié le 07/04/2012

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S'ils n'ont guère réussi à explorer la conscience dans ses profondeurs et ses méandres, les romanciers symbolistes ont tout au moins contribué à renouveler les techniques d'expression de la vie psychique. C'est ainsi que le point de vue du narrateur, la durée du récit, son espace, son langage vont être l'objet d'expériences, encore timides sans doute, mais significatives. Par exemple, Georges Rodenbach dans Bruges-la-Morte illustre de gravures urbaines ses chapitres aux fins d'« évoquer une ville, la Ville comme personnage
essentiel. associé aux états d'âme, qui conseille, dissuade,
détermine à agir«. Cette illustration fonctionnelle se conjugue
avec d'autres procédés remarquables, ...

« M.

Teste de Valéry ( 1896) ou encore L'Amour absolu d'Alfred Jarry ( 1899).

Mais on ne dira rien de plus ici de ces « antiromans », préférant réserver l'attention à une production plus moyenne.

De même, on négligera certains « romans du symbole», tels que L'Eve future de Villiers de L'Isle-Adam (1886) ou Le Crépuscule des dieux d'Eiémir Bourges (1884) qui, au nom d'un idéalisme plus philosophique que poétique, respectent ou retrouvent quelque chose du modèle romanesque classique, dont la composition.

Aux alentours de 1885, de jeunes romanciers s'affirment donc en s'opposant à un naturalisme encore vigoureux, mais entré dans sa phase descendante.

Parfois haineusement ils dénoncent chez Zola et ses émules le matérialisme, le souci de l'homme instinctif, le goût de la foule et du social.

Pourtant si l'on met à part quelques œuvres péniblement idéalistes et moralisantes comme cette Décadence latine que Joséphin Péladan baptisa « éthopée », on s'aperçoit que le courant symboliste fait suite au naturaliste par évolution autant que par rupture.

Avant les symbolistes, les Goncourt avaient inventé le roman d'une expérience artiste de la vie et orienté l'art narratif vers une présentation par instantanés.

De même, Joris-Karl Huysmans, fort de l'acquis naturaliste, s'était engagé avec A Rebours (1884) dans une étude si sinqulière du monde, qu'il prêtait à des Esseintes, son héros, une existence expérimentale, modelée suivant les convenances de la personnalité.

Ainsi s'ouvrait la voie aux ((romanciers d'âme» du symbolisme, voie où pénétrèrent tour à tour Francis Poictevin (Ludine, 1883, Paysages, 1888), Paul Adam (Soi, 1886), Edouard Dujardin (Les Lauriers sont coupés, 1887), Remy de Gourmont (Sixtine, 1890), Adolphe Retté (Thulé des brumes, 1891).

Georges Rodenbach (Bruqes-la-Morte, 1892).

Jean Lorrain (Buveurs d'âmes, 1894).

Marcel Schwob (Le Livre de Monel/e, 1894).

et quelques autres.

Ces écrivains ont, dans leurs fictions, créé des univers qui.

aujourd'hui, datent à la façon de certaines stations thermales.

Héros et héro'ines en sont des esthètes désœuvrés qui traversent nonchalamment l'existence, de salon mondain en atelier d'artiste et de lieu de villégiature en ville d'art soucieux qu'ils demeurent de ne jamais se mêler à l'activité du grand nombre.

Etres raffinés, consciences privilégiées, adeptes de. »

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