Le théâtre au XVIe siècle
Publié le 28/02/2012
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Le théâtre comique, au xvie siècle, fait apparaître trois courants fort divers. D'une part, la farce. D'autre part, le théâtre ancien :on lit Plaute et Térence - Ronsard et Baïf auraient même traduit, dit-on, le Plutus d'Aristophane à Coqueret (1549). Enfin, on s'inspire des Italiens, notamment de la commedia dell' ar te, genre populaire où les acteurs improvisent prestement le dialogue sur un canevas simple.
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Parallelement au maintien de cette veine popu-
laire, les lettres assurent la diffusion du theatre ancien.
On traduit les pieces grecques en latin.
On finit meme par composer des pieces latines
destinees a etre jouees dans les colleges.
La tragedie C'est de ce theatre scolaire neo-latin qu'est
issue la tragedie du xvie siècle.
La premiere
piece de ce genre fut composee par Jodelle
(Cleoptitre captive, en 1553), bientot imite de
La Peruse (1529-1554) avec Med& (1556), de
Grevin avec La mort de Cesar (1558).
Tragedies
dont la forme s'inspire des pieces
latines:
division en cinq actes et chceurs.
Le vers est
l'alexandrin.
L'action est lente, déjà « chargee
de peu de matiere » (Racine), et l'element lyrique
et elegiaque domine.
Comme Boileau au siècle suivant, certains
n'admettent pas qu'on puisse sans irreverence
mettre sur scene un sujet religieux (Grevin par
exemple).
D'autres au contraire ne meprisent
pas l'efficacite de l'enseignement que pout dispen-
ser le theatre, et la premiere tragedie religieuse
a ate jou& a Lausanne des 1550 : c'est 19 Abraham
sacrifiant de Theodore de Beze, encore proche
du theatre medieval.
Mais la plus belle, la plus
pathatique et la plus sombrement tragique des
pieces bibliques de ce temps est incontestable-
ment Les Juives (1583) de Robert Gamier (1544-
1590), « le prince des poetes tragiques » (de
Thou) - par ailleurs initiateur de la tragi-
comedic, inspiree de la pastorale italienne, avec
sa Bradamante (1582).
La crise politique de la fin du siècle pousse les
auteurs a chercher leurs sujets dans l'histoire
contemporaine : ainsi de L'Ecossaise d'Antoine
de Montchrestien (1575?-1621), sur
la mort
de Marie Stuart, jou& en 1595.
Disciple de Gamier,
Montchrestien subit
!Influence de
Malherbe.
Quand it meurt, en 1621, Corneille a
quinze ans.
La comedic Le theatre comique, au xvie siecle, fait appa-
raitre trois courants fort divers.
D'une part, la
farce.
D'autre part, le theatre ancien : on lit Plaute
et Terence - Ronsard et Ball* auraient meme
traduit, dit-on, le Plutus d'Aristophane a Coque- ret (1549) (1).
Enfin, on s'inspire des Italiens,
notamment de la
commedia dell'arte, genre
populaire oil les acteurs improvisent prestement
le dialogue sur un canevas simple.
C'est encore Jodelle qui composa la premiere
comedic a l'antique (c'est-a-dire en vers et divisee
en cinq actes), Eugene, represent& en 1553.
Plusieurs poetes suivent son exemple :
Baif
avec une excellente adaptation du Miles glo-
riosus (« Le Soldat fanfaron ») de Plaute sous
le titre Le brave (1567), Belleau avec La reconnue
(1578, posthume), Grevin, La Taille (1540? - 1608) qui &tit Les co-rivaux (1560), la premiere
comedic en prose.
Odet de Turnebe (1553-1581),
enfin, compose avec Les contents (1584) la meil-
leure piece du genre, et Pierre Larivey (1540-
1611), auteur de plusieurs comedies, fait jouer
en 1579 Les esprits, qui annoncent la veine de
Moliere dans L' avare et L'ecole des maris.
Trop proche de ses sources livresques, expo-
sant des situations traditionnelles qui ne corres-
pondent qu'imparfaitement aux donnees de la
realite sans satisfaire l'imagination, la comedic
du xvie siecle, si elle n'a pas donne de grand
chef-d'oeuvre, n'en a pas moins prepare les
voies a
1 'epanouissement du sièclesuivant.
1.
Point controverse entre les specialistes.
BIBLIOGRAPHIE EDITIONS : On trouvera le texte des pieces de Jodelle dans les editions des CEuvres indiquees p.
140Robert
GARNIER, auvres (Theatre et poesie), 2 vol.
Les Belles Lettres.
ETUDES : Raymond LEBEGUE, La tragedie francaise de la Renaissance, Bruxelles, 1944 (vue d'ensemble,
dessine clairement l'histoire du genre au xvie siecle).
- Raymond LEBEGUE, La tragedie religieuse en France (1514-1573), 2e edition, Les Belles Lettres, 1953 (documentation essentielle sur le sujet).
- Robert GARA-
PON, La fantaisie verbale et le comique dans le theatre francais, du Moyen Age a la fin du XVIIe siecle, A.
Colin,
1957 (Page d'or de la fantaisie verbale dans le theatre populaire du xve et du xvie siecle; son eclipse dans le
theatre savant; souligne la diversite des courants qui partagent le xvie siecle).
- Jacques MOREL, La tragedie,
Armand Colin, collection U, 3e edition, 1968 (chapitre I sur le theatre de la Renaissance : breve et utile presen-
tation).
Parallèlement
au
maintien de cette veine popu
laire, les lettrés assurent
la
diffusion
du
théâtre
ancien.
On
traduit
les pièces grecques en latin.
On
finit même
par
composer
des pièces latines
destinées à être jouées
dans
les coiièges.
La
tragédie C'est
de ce
théâtre
scolaire néo-latin qu'est
issue
la
tragédie
du
xvie
siècle.
La
première
pièce de ce genre fut composée
par
Jodeiie
(Cléopâtre captive,
en
1553), bientôt imité de
La
Péruse
(1529-1554) avec
Médée
(1556), de
Grévin avec
La
mort
de
César
(1558).
Tragédies
dont
la
forme
s'inspire
des pièces latines :
division
en
cinq
actes
et
chœurs .
Le vers est
l'alexandrin.
L'action
est lente , déjà
« chargée
de peu de
matière»
(Racine), et l'élément lyrique
et
élégiaque domine.
Comme
Boileau
au
siècle suivant, certains
n'admettent
pas
qu'on
puisse sans irrévérence
mettre
sur
scène
un
sujet religieux (Grévin
par
exemple).
D'autres
au
contraire ne méprisent
pas l'efficacité de l'enseignement que peut dispen
ser le théâtre,
et
la première tragédie religieuse
a été jouée à
Lausanne
dès
1550
:c'est
l'Abraham
sacrifiant
de
Théodore
de Bèze, encore proche
du
théâtre médiéval.
Mais la plus
beJie,
la plus
pathétique
et
la
plus sombrement tragique des
pièces bibliques de ce temps est incontestable
ment
Les Juives
(1583) de
Robert
Garnier
(1544-
1590),
«
le prince des poètes tragiques
»
(de
Thou)
-
par
ailleurs initiateur de
la
tragi
comédie, inspirée de la pastorale italienne, avec
sa
Bradamante
(1582).
La
crise politique de
la
fin
du siècle pousse les
auteurs à chercher leurs sujets dans
I 'histoire
contemporaine
: ainsi de
L'Écossaise
d'Antoine
de Montchrestien (1575?-1621) ,
sur
la
mort
de Marie
Stuart,
jouée
en 1595.
Disciple de
BIBLIOGRAPHIE
Garnier,
Montchrestien
subit
l'influence de
Malherbe.
Quand
il meurt,
en
1621,
Corneille
a
quinze ans.
La
comédie Le
théâtre
comique,
au
xvie
siècle, fait
appa
raître
trois
courants
fort
divers.
D'une
part,
la
farce.
D'autre
part,
le théâtre
ancien
:on
lit
Plaute
et
Térence -
Ronsard
et
Baïf
auraient
même
traduit,
dit-on, le
Plutus
d'Aristophane
à Coque
ret (1549)
(1).
Enfin,
on
s'inspire
des Italiens,
notamment
de
la
commedia dell' ar te,
genre
populaire
où
les acteurs
improvisent
prestement
Je
dialogue
sur
un
canevas simple.
C'est
encore
Jodelle qui
composa
la
première
comédie à
l'antique
(c'est-à-dire
en
vers
et
divisée
en
cinq
actes),
Eugène,
représentée
en
1553.
Plusieurs poètes suivent
son
exemple : Baïf
avec
une
excellente
adaptation
du
Miles glo
riosus
(«
Le
Soldat
fanfaron
»)
de
Plaute
sous
le
titre
Le
brave
(1567), Belleau avec
La
reconnue
(1578,
posthume),
Grévin,
La
Taille (1540?-
1608)
qui écrit
Les
co-rivaux
(1560),
la
première
comédie
en
prose.
Odet
de
Turnèbe
(1553-1581),
enfin,
compose
avec
Les
contents
(1584)
la
meil
leure pièce
du
genre,
et
Pierre
Larivey (1540-
1611
),
auteur
de
plusieurs comédies, fait
jouer
en 1579
Les
esprits,
qui
annoncent
la
veine de
Molière
dans
L'avare
et
L'école des maris.
Trop
proche
de
ses sources livresques, expo
sant
des
situations
traditionnelles qui ne corres
pondent
qu'imparfaitement
aux
données
de
la
réalité sans satisfaire 1
'imagination,
la
comédie
du
xvie
siècle, si elle
n'a
pas
donné
de
grand
chef-d'œuvre,
n'en
a
pas
moins
préparé
les
voies
à
I 'épanouissement
du
siècle suivant.
1.
Point
controversé entre les spécialistes.
ÉDITIONS
: On
trouvera
le texte
des
pièces
de
Jodelle dans
les
éditions des
Œuvres
indiquées p.
140-
Robert
GARNIER,
Œuvres
(Théâtre et poésie), 2 vol.
Les
Belles
Lettres.
ÉTUDES
: Raymond
LEBÈGUE,
La tragédie française de la Renaissance,
Bruxelles,
1944
(vue d'ensemble,
dessine clairement l'histoire du genre au
xvre
siècle).
-Raymond
LEBÈGUE,
La
tragédie religieuse en France
( 1514-1573),
2e
édition, Les
Belles
Lettres,
1953
(documentation essentielle sur le sujet).
-Robert
GARA
PON,
Lafantaisie verbale et le comique dans le théâtre français, du Moyen
Age
à /afin
du
XV/le
siècle,
A.
Colin,
1957
(l'âge
d'or
de
la fantaisie verbale dans
le théâtre populaire du
xve
et du
xvie
siècle; son éclipse dans
le
théâtre savant; souligne la diversité
des
courants qui partagent
le xvie
siècle).
-Jacques
MOREL,
La
tragédie,
Armand Colin, collection
U,
3e édition,
1968
(chapitre
1 sur le théâtre
de
la Renaissance : brève et utile présen
tation).
J.
»
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