Devoir de Philosophie

Le théâtre au XVIIIe siècle

Publié le 27/02/2012

Extrait du document

Le Préromantisme, avons-nous dit, est constitué, en partie, par un effort pour briser le cadre des genres littéraires; nulle part cet effort n'est plus sensible que dans le genre dramatique. La révélation du théâtre anglais, et en particulier de Shakespeare, puis du théâtre allemand, ont peu à peu fait douter de la nécessité des diverses règles qui composaient l'armature de la tragédie française. Sans toucher à ces règles, Voltaire avait enrichi et varié le contenu de la tragédie; certains continueront son effort et tenteront, jusqu'après 1820, de sauvegarder les cadres de la tragédie tout en modifiant sa matière. D'autres, dès 1760, plus audacieux, vont bouleverser la tradition du genre. Enfin, un genre nouveau va éclore au moment de la Révolution, le mélodrame. Le drame romantique sortira du croisement de la tragédie rénovée et du mélodrame. Quant à la comédie, son audace et sa richesse atteindront leur, maximum à la veille de la Révolution ; elle se perpétuera ensuite dans la peinture des ridicules jusqu'à ce que le vaudeville lui donne un éclat nouveau....

« fantaisie vu à travers les romans de chevalerie et les premiers ouvrages historiques .qui firent connaître les mœurs de cette époque. C'est ce qu'on appelle Genre troubadour. L'atmosphère moyenâgeuse est d'ailleurs le plus souvent mise au service des sujets nationaux.

Le chef-d'œuvre du genre est le Siège de Calais (1765) de De Belloy (1727-1775), première vraie tragédie his­ torique à sujet national. Beaucoup d'autres, entre 1770 et 1780, traiteront de semblables sujets. Colardeau, en 1760, dans sa Caliste, accumule les péripéties, faisant ainsi pencher la tragédie du côté de la tragi-comédie du xviie siècle; de même Sauriri, avec Blanche et Guiscard (1763). Lemierre ose présenter sur la scène Guillaume Tell perçant d'une flèche la pomme placée sur la tête de son fils (1766) et évoquer, sinon faire paraître, le bûcher où doit être placée la veuve d'un prince hindou, dans sa Veuve de Malabar (1770). Baculard- d'Arnaud, en 1768, adapte à la scène les décors et l'atmosphère du roman noir avec son Euphémie. Certains cherchent, exagérant Crébillon," à rénover l'intérêt par l'horreur, comme De Belloy dans sa Châte­ laine de Vergy (1777) qui met en scène le fameux épisode du cœur mangé. Leblanc de Guillet (1730-1799). exagérant Voltaire, transforme la i tragédie en proies-" sion de foi philosophique dans. Manco-Capac (1763) et les Druides (1770), suivi .en cela par Lemierre et par La Harpe. • Ducis, lui, trouve dans Shakespeare une mine de sujets que, malheureusement, il rogne et dépouille de toute intensité en obligeant les drames complexes ou les tragédies touffues de l'auteur anglais à entrer dans le cadre étriqué de notre tragédie.

De 1769 à 1792, on le voit reprendre Hamlet, Le Roi Lear, Macbeth, Othello. Ces adaptations si prudentes ont cependant causé la fureur de Voltaire qui accuse Ducis d'audace exagérée! Cherchant un autre élément de renouvellement, celui-ci tente d'introduire dans la tragédie quelque couleur locale exotique et un peu de mélancolie, avec son Abufar (1795). Legouvé reprend la vieille tradition pastorale, avec sa Mort d'Abel (1792), imitée de Gessner. Arnault (1766-1834) qu'une tragédie romaine longtemps admirée avait révélé au public (Marius à Minturnes, 1791), tente la tragédie ossianique avec Oscar (1796).

• La Révolution, certes, n'abolit pas la tradition. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles