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« Le théâtre, c'est d'être réel dans l'irréel », écrit Jean Giraudoux dans «l'Impromptu de Paris ». Comment expliquez-vous ce jugement ? Le théâtre contemporain le justifie-t-il ?

Publié le 11/09/2014

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Les décors Au-delà des mots, le problème essentiel semble se

 

trouver dans le processus même de la représenta­tion : le décor, si l'on met à part le cas des théâtres de plein air, ne peut restituer exactement la réalité. Il n'est pour les classiques qu'« un palais à volonté «. Les metteurs en scène du xxe siècle sont plus exigeants : qu'ils recherchent la stylisation comme J. Copeau, ou la magnificence comme G. Baty, ils tentent d'appuyer le texte, de faire oeuvre créatrice — et s'éloignent de la réalité. Le théâtre est donc bridé, dans chacun de ses éléments, par un réseau de conventions qui justifient l'opinion de Giraudoux.

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« 244 XX 8 SIÈCLE : LE THÉATRE blances certains écrivains ont dû accumuler pour enfermer leur œuvre «en un lieu, en un jour»! D'ailleurs, en s'opposant à cette tradition, les Romantiques n'ont pas toujours évité d'autres écueils : le mélange de tons, la violence mélodramatique ne donnent pas nécessairement une impression de vérité.

Le public Le public, il est vrai, impose de lui-même certains artifices : le goût des émotions fortes contraint l'auteur à ménager certains effets, à prévoir des coups de théâtre.

Le langage tenu par les personnages varie aussi selon le type de pièces : au xvue siècle, le spectateur savait qu'il entendrait à la représentation d'une tragédie des vers plus ou moins empha­ tiques.

Sartre, de nos jours, laisse ses personnages s'exprimer de façon triviale, si la réalité lui paraît l'exiger, mais pour Giraudoux le théâtre est « une école de beau langage ».

Les décors Au-delà des mots, le problème essentiel semble se trouver dans le processus même de la représenta­ tion : le décor, si l'on met à part le cas des théâtres de plein air, ne peut restituer exactement la réalité.

Il n'est pour les classiques qu'« un palais à volonté».

Les metteurs en scène du xxe siècle sont plus exigeants : qu'ils recherchent la stylisation comme J.

Copeau, ou la magnificence comme G.

Baty, ils tentent d'appuyer le texte, de faire œuvre créatrice - et s'éloignent de la réalité.

Le théâtre est donc bridé, dans chacun de ses éléments, par un réseau de conventions qui justifient l'opinion de Giraudoux.

II.

LE THÉATRE CONTEMPORAIN ACCUSE CET ASPECT IRRÉEL Les dramaturges classiques croyaient cependant suivre « la nature»; les écrivains contemporains savent qu'ils ont néces­ sairement recours à l'illusion, et ne cherchent pas à le cacher.

Ils se jouent de leur propre jeu, et en font l'armature de leurs créations.

La mise en scène Ils utilisent souvent le procédé antique du prologue : un personnage y vient révéler aux spectateurs les artifices de la mise en scène - comme dans le Soulier de Satin de Claudel -, ou le déroulement des événe­ ments - comme dans !'Antigone d'Anouilh.. »

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