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Le théâtre de BOULEVARD

Publié le 17/11/2018

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Le théâtre de boulevard de 1870 à nos jours
 
Les grands noms du Boulevard entre 1870 et 1914 sont Labiche, dont la carrière s’achève, Feydeau, Courte-line, Sardou, Pailleron, Lavedan, Donnay, Hermant, Capus, Porto-Riche, Bataille et Bernstein, Tristan Bernard, Fiers et Caillavet... Ces auteurs ont été remarquablement servis par de très grands comédiens comme Réjane, Jeanne Granier, Louis Baron, Gabriel Signoret, Lucien Guitry... C’est l’âge d’or du Boulevard. Il va sans dire que ce terme a perdu toute signification géographique précise puisque les œuvres qui relèvent de cette appellation peuvent être interprétées tout aussi bien à la Comédie des Champs-Élysées ou au théâtre Marigny...
BOULEVARD (théâtre de). Cette expression — souvent péjorative — désigne actuellement un théâtre de divertissement aux effets faciles, par opposition à des spectacles qui sont censés posséder une plus grande qualité littéraire. En fait, la notion de « théâtre de boulevard » est bien malaisée à cerner. On pourra y voir un peu plus clair en remontant aux origines de cette appellation. Quelques années avant la Révolution, les baraques de la foire Saint-Laurent furent autorisées à s’installer sur les « boulevards » (promenade favorite des Parisiens depuis le début du xviiie siècle), notamment sur le boulevard du Temple où, dès 1789, on comptait six théâtres. Mais déjà la qualité des spectacles — populaires — qui y étaient créés et surtout celle de leurs interprètes étaient, pour des raisons qu’on devinera sans peine, violemment mises en cause : « Quand la salle des Français (le Théâtre-Français), quand la salle des Italiens restent désertes, les histrions des boulevards font pleine chambrée » (Cailhava, Causes de la décadence du théâtre, 1788).
 
Ultérieurement, sous l’Empire et sous la Restauration, les comédiens du Boulevard continuent à être dédaignés par certains. On leur reproche un jeu outré et une diction trop artificielle : reproche assez plaisant lorsqu’on songe que ces critiques s’adressent à un Frédérick Lemaître ou à une Marie Dorval. Notons d’ailleurs que l’expression « théâtre des Boulevards » désigne exclusivement, à cette époque, les salles du boulevard Saint-Martin et du boulevard du Temple où l’on joue drames et mélodrames (Porte-Saint-Martin, Gaîté, Ambigu); le Gymnase et les Variétés, bien que situés sur les Boulevards, ne subissent pas ce dédain.
Ces reproches s’étendent également au genre de pièces que l’on donne dans ces théâtres : mélodrames qui drainent des foules immenses, œuvres dépourvues de valeur artistique, écrites « pour ceux qui ne savent pas lire » (Pixérécourt) et, par conséquent, dédaignées par les lettrés. Ce sera ensuite le tour de la comédie bourgeoise d’être vilipendée par les intellectuels qui, comme Théophile Gautier, reprochent à Scribe, son plus illustre représentant, la platitude de son style et la bassesse de ses conceptions. Ces critiques, d’ailleurs, sont déjà celles qui sont encore adressées de nos jours au théâtre de boulevard.

« Certes, le développement de l'audiovisuel a porté un coup sérieux au théâtre de divertissement, mais il semble avoir relativement bien résisté, et il serait téméraire d'an­ noncer à nouveau son trépas.

Il y aura toujours des spec­ tateurs favorables à un théâtre de pure détente ou à un théâtre-miroir dans lequel ils sourient avec indulgence de leurs travers et de leurs vices.

Ce théâtre-là- souvent médiocre à vrai dire, mais qui, souvent aussi, atteste une remarquable entente de la scène -n'est pas forcément incapable d'engendrer des œuvres de grande qualité.

Il n'est pas interdit de penser que l'avenir réserve à Labi­ che, à Feydeau, à Pagnol, à Bourdet et à quelques autres une place plus importante qu'à nombre de leurs contem­ porains, aux ambitions moins modestes.

Pour les deux premiers, d'ailleurs, la cause n'est-elle pas déjà entendue? BIBLIOGRAPHIE Études.

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Textes.

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Anthologie dt� thédtre contempo­ rain, t.

Il, le Théâtre du Boulevard, Paris.

Ed.

du Bélier, 1946 (avec une introduction et des notices concernant 35 auteurs).

Consulter surtout les précieuses collections de l'Illustration théâtrale pour le� périodes précédant la guerre de 1914-1918, de la Petite Illustration pour l'entre-deux-guerres.

de l'Avant-Scène Théâtre après la Seconde Guerre mondiale.

Ces collections ren­ ferment.

outre le!> textes des principaux « succès >> de ces pério­ des, de nombreux extraits des critiques dramatiques parues à leur création.. »

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