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Le théâtre est-il fait pour être joué ou être lu ?

Publié le 21/10/2012

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Dissertation Enoncé : Gilles Aillaud affirme qu'il est des pièces qui ne sont pas à « représenter mais à lire «. Vous réfléchirez sur ce propos en vous aidant du corpus mis à votre disposition, des oeuvres que vous avez étudiées en classe et de votre propre expérience personnelle. Le théâtre est aujourd'hui reconnu aussi bien comme un domaine littéraire qu'un art du spectacle. Existant depuis la Grèce antique, il est essentiellement destiné à être représenté devant un public. Cependant, une pièce de théâtre est également une oeuvre à aborder en tant que lecteur. Ainsi, Gilles Aillaud, peintre de carrière et scénographe de Bérénice à la comédie Française, pense qu' « il est des pièces qui ne sont pas à représenter mais à lire «, tel que Bérénice de Racine. La lecture est-elle suffisante pour apprécier et comprendre pleinement une pièce de théâtre ? Certes, la lecture d'une pièce apporte beaucoup de détails et permet de la comprendre, mais la représentation d'une pièce de théâtre semble être également essentielle. Le texte d'une pièce est avant tout un oeuvre littéraire. Selon Gilles Aillaud, la pièce de Racine est plus un poème qu'une véritable oeuvre théâtrale, et la mettre en scène est pour lui aussi absurde qu'une transposition scénique d'un poème de Baudelaire par exemple. Dans son interview, il annonce que certaines pièces sont plutôt destinées à lecture qu'à la représention. L'oeuvre de Victor Hugo, Cromwell, es...

« qui évoquent des sentiments comme l’amour).

Le théâtre est un domaine qui doit obéir à certaines règles qui deviennent de ce fait des contraintes, en particulier le théâtre tragique.

La bienséance et la vraisemblance doivent cacher certaines scènes qui ne peuvent être transposées sur scène.

Dans la sixième scène de l’acte V de Phèdre, Théramène raconte une scène surnaturelle : celle de l’attaque et du meurtre d’Hippolyte par un monstre marin envoyé par le dieu Poséidon à la demande de Thésée.

Le caractère surnaturel de cette scène empêche toute représentation directe.

Le discours de Théramène est encore une fois un épisode de la pièce qui peut être jugé comme statique.

Les trois unités sont tout aussi contraignantes : il est difficile de résumer l’histoire de plusieurs jours en l’espace de quelques heures (entre 2 à 4 heures), ce qui a un impact sur la vraisemblance de la pièce.

C’est d’ailleurs Racine qui l’indique lui-même dans la préface de Bérénice .

Le lieu en est réduit (la salle) et les actions ne peuvent se produire que dans un seul et même lieu du début à la fin de la représentation.

Enfin, la pièce ne met en scène qu'une seule action principale avec une seule intrigue prédominante.

Il est donc impossible de multiplier les actions qui pourraient nuire à la compréhension du spectateur.

Les contraintes imposées au théâtre peuvent par conséquent être un frein à la représentation théâtrale.

La lecture s’avère être la solution à ces contraintes.

Elle constitue également une excellente approche d’une œuvre théâtrale.

En effet, la lecture offre plusieurs avantages tels que l’absence de contraintes temporelles : le lecteur est libre dans le choix de la quantité de temps consacré à la lecture (c’est capital pour une bonne compréhension d’une œuvre).

Et puisque le temps n’est plus une contrainte, le lecteur a le droit de circuler librement dans l’œuvre, revenir sur des passages essentiels ou de relire intégralement la pièce.

La lecture également permet de s’attarder sur le sens d’un mot d’une réplique par exemple ou sur la signification implicite d’une œuvre.

Mais surtout, la lecture permet une libre « représentation intérieur » (imagination) des personnages (leur jeu, leur voix…), du décor, des costumes, etc.

Ces libertés sont très souvent source sont de plaisirs qui laissent place à la tranquillité, le calme, le rêve qui permet la. »

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