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Le théâtre est-il une copie de la réalité ?

Publié le 30/08/2014

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De même, la langue théâtrale n'est pas une copie exacte du langage courant. Elle est toujours esthétisée, travaillée, afin que la pièce accède au statut d'oeuvre d'art. Ainsi, de nombreuses pièces sont écrites en vers. Dans Iphigénie, les per­sonnages s'expriment en alexandrins*, emploient des métaphores* (Agamemnon décrit le pouvoir comme un «joug superbe«), multiplient les références mytholo­giques (« fils du puissant Atrée«, «Du sang du Jupiter«), autant de traits que Diderot

 

stigmatise avec mépris décrivant ce langage comme «celui d'Homère,                celui de Racine, [...I celui de la poésie«, comme un «langage pompeux [qui] ne peut être employé que par des êtres inconnus, et parlé par ces bouches poétiques avec un ton poétique«. La langue théâtrale paraît donc plus en quête d'esthétisme que de réalisme. Pour le dramaturge, le beau est une valeur supérieure au vrai.

« Chapitre 2 Le théâtre : texte et représentation d'amour.

Dans Roméo et Juliette de Shakespeare, Le jeune Montaigu déclare sa flamme à Juliette et use du Lyrisme pour chanter son amour.

Juliette est son «soleil», son« amour», dont Les yeux sont Les« deux plus belles étoiles dans tout le ciel».

Nul renouvellement thématique dans Cyrano de Bergerac: c'est de nou­ veau une histoire d'amour contrarié qui est au cœur de La pièce.

Dans La scène 7 de L'acte Ill, Roxane reçoit, à son balcon, L'hommage amoureux de Christian/ Cyrano.

Les mots sont Les mêmes: L'« amour» et Le« doute» hantent Le« cœur» des protagonistes.

Pourquoi parler d'amour? Parce que Le spectateur a sans doute expérimenté ce sentiment et qu'il peut donc sympathiser avec Le person­ nage théâtral.

Plus pratiques encore, plus proches des considérations quoti­ diennes du spectateur, Les réflexions de Philippe et de sa mère, Hélène, dans Dissident, il va sans dire de Vinaver.

Leur dialogue évoque des problèmes très concrets : La difficulté à se garer, L'heure du réveil, ou encore Le menu du dîner.

Le théâtre copie donc Le réel en ce qu'il met en scène des sentiments humains, uni­ versels et intemporels, aptes à toucher Les spectateurs, ou des préoccupations pratiques et quotidiennes.

Le dramaturge peut également choisir de peindre son époque, afin que Les spectateurs réfléchissent à La société qui Les entoure.

Le théâtre s'inspire alors de La réalité sociale et se fait peinture des mœurs.

Les comédies de Molière en sont un parfait exemple.

Dans ses pièces, Molière se plaît à croquer Les travers de son époque.

Ainsi, dans Le Malade imaginaire, il critique Le pédantisme et L'incompé­ tence des médecins de son temps.

Dans La scène 6 de L'acte Il, il montre Monsieur Diafoirus et son fils, Thomas Diafoirus, en train d'ausculter Argan.

Les médecins apparaissent incapables d'un diagnostic fiable [«Non : Monsieur Purgon dit que c'est mon foie qui est malade»] et clair[« qui dit parenchyme, dit l'un et l'autre, à cause de l'étroite sympathie qu'ils ont ensemble, par le moyen du vas breve du pylore.

et souvent des méats cholidoques »l.

Le Malade imaginaire nous montre une médecine qui n'en est encore qu'à ses balbutiements ...

De même, dans L'acte 1 de Cyrano de Bergerac, Rostand dépeint un théâtre du XVIIe siècle avec Le plus grand réalisme: il Le nomme [il s'agit de L'Hôtel de Bourgogne].

il évoque Les bougies de La rampe qui doivent être mouchées entre chaque acte [«Rampes de chandelles»].

Les marquis qui s'installent sur scène de manière à mieux voir Le spectacle, mais surtout à mieux être vus des spectateurs [«un marquis, dans le silence, derrière le rideau» ].

Mû par Le même désir d'inscrire L'intrigue dans un cadre historique précis, de donner à sa pièce La couleur Locale chère aux roman­ tiques, il n'hésite pas à situer L'acte IV au siège d'Arras[« Au fond talus traversant toute la scène.

Au-delà s'aperçoit un horizon de plaine: le pays couvert de tra­ vaux de siège »l.

Le théâtre peut ainsi offrir une photographie d'une époque et prend dès Lors valeur de témoignage, de document sociologique.

Enfin, Le théâtre cherche à copier La réalité car il use d'un Langage naturel.

Le dramaturge travaille à donner L'illusion que Les personnages parlent comme dans La vie réelle.

Ainsi, Le premier morceau de Dissident, il va sans dire de Vinaver multiplie Les effets d'oralité.

Le dialogue regorge de termes familiers comme« on. »

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