Le thème de la fraternité et de la solitude parcourt toute l'oeuvre. Comment un homme aussi sensible et sociable que Clamence peut-il vivre ainsi seul dans une grande ville étrangère ?
Publié le 09/08/2014
Extrait du document
Le titre de La Chute
L'intérêt d'un titre est dans sa capacité à synthétiser les thèmes de l'oeuvre tout en préservant le mystère. Il est donc, de préférence, polysémique. La Chute n'échappe pas à cette loi.
Le malconfort dans La Chute
«
P L A N S D É T U D E S
PLAN 1
Le titre
L'intérêt d'un titre est dans sa capacité à synthétiser les thèmes de l'œuvre
tout en préservant
le mystère.
Il est donc, de préférence, polysémique.
La
Chute n'échappe pas à cette loi.
1 - La chute d'un homme
L'homme des cimes : Clamence aime par-dessus tout les sommets et, si son déve
loppement est surtout géographique, on traduit aisément qu'il s'agit plutôt un goût
de la domination.
Or, le voilà dans les brumes du Nord, dans un paysage plat,
perdu dans
un quartier louche.
La déchéance sociale de Clamence : il a choisi de quitter sa réussite sociale et de
s'enfermer dans un vague métier, conseiller juridique des mauvais garçons.
Ce
n'est qu'un prétexte, certes, mais cela reste une déchéance sociale.
La chute dans l'eau : lévénement-clé est la « chute d'un corps », celui de la jeune fille, qui matérialise sa lâcheté, son égoïsme, et a révélé sa vérité.
Camus
avait d'abord pensé au titre Le Cri, avant
le film d' Antonioni (1957), mais aussi à
Le
Pilori, Un puritain de notre temps, Le Miroir.
La Chute aurait été suggéré par
Roger Martin du Gard (Olivier Todd, Camus, une vie, Gallimard, 1996).
2 - La chute de l'ange
Satan, l'ange déchu : les comparaisons avec le diable sont très nombreuses.
Or,
Satan était l'ange favori de Dieu, le porteur de lumière, Lucifer, tombé au fond de l'enfer.
Il y mène une lutte sans merci contre Dieu en séduisant ses créatures.
La spirale infernale: Clamence poursuit le même but, entraîner ceux qu'il ren
contre dans sa chute.
C'est une spirale descendante, donc un double mouvement
circulaire et vertical.
La force entraînante, c'est la conscience de plus en plus
aiguë de la culpabilité universelle.
Notre chute : elle est lobjectif planifié de Clamence.
Elle se produit à l'aube, et,
inversement,
le libère : il peut alors sortir et, libéré de cette pesanteur, plane !
Conclusion : Or, nous ne comprenons cette volonté que quand nous
sommes happés à notre tour, c'est-à-dire à la fin de la lecture, lors de la
chute du récit.
PLAN 2
Le malconfort
Le terme semble un néologisme, mais Clamence nous apprend que c'est
une réalité historique.
Il élargit pourtant son emploi à sa situation : il a opté
pour la conscience permanente de sa culpabilité et souhaite nous enfermer
nous aussi dans cette cellule..
»
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