Le Vallon (1819). LAMARTINE (commentaire composé)

L'ensemble. — Le Vallon marque une étape importante dans l'évolution de la pensée de Lamartine. Son amour brisé reste l'élément essentiel de sa vie. Le souvenir continue à pénétrer toute sa pensée, mais il éprouve une grande soif de repos et de paix, il aspire à la sérénité. Cette sérénité, il la trouve d'abord dans la contemplation de la nature, dans la grande douceur qu'elle verse à l'âme, dans la résignation qu'elle lui enseigne, mais la nature ne forme pour ainsi dire que le premier degré dans cette ascension de l'homme vers l'infini : « Sous la nature enfin, découvre son auteur... « Dieu apparaît dans sa création, et le spectacle de la nature permet de se rapprocher de lui. C'est là la grande foi de Lamartine, sa constante croyance, qui l'entraîna parfois vers les conceptions du panthéisme, malgré sa fidélité aux traditions purement chrétiennes. A ce titre, le mouvement du Vallon est tout à fait caractéristique de l'inspiration lamartinienne. On le retrouve dans un grand nombre de ses œuvres : l'expression de la mélancolie, le rappel de l'amour, la description du paysage, l'élan vers Dieu, telles sont les phases très nettes de presque tous les poèmes de Lamartine, parce que ce sont les sources mêmes de sa méditation intérieure.