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Le vieillard. Supplément au voyage de Bougainville, de Diderot

Publié le 23/06/2013

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Le vieillard est le porte parole de diderot. C'est un personnage clé. Supplément au voyage de Bougainville, de Diderot, est conçue comme un dialogue opposant deux façons de penser, de vivre. Elle soulève également le problème du colonialisme et célèbre la vie sauvage par rapport à l'homme civilisé, ici dénigré. Dans cet extrait, Denis Diderot met en scène un vieillard qui se présente comme étant indifférent au départ des blancs. Au moment de ce départ, il prononce un discours violent divisé en deux parties : dans la première, il s'adresse tout d'abord aux Tahitiens puis dans la deuxième, il s'adresse directement à Bougainville. Dans ce texte, Diderot souligne l'opposition entre deux nations, les qualités des Tahitiens devant les défauts de la culture blanche. Nous verrons en quoi ce discours présente les méfaits de la civilisation, fait un éloge de la vie naturelle et sur quoi repose sa force oratoire. I) Le réquisitoire A) Une civilisation européenne critiquée Dès le début, le ton est assez vif notamment par l'apostrophe: « Et toi, chef des brigands « ce qui suggère l'introduction de 2 crimes dans un monde qui les ignorait. Tout d'abord le vol avec le mot "brigands" et l'inégalité avec le mot "chef " Le vieillard compare le civilisé à un brigand. Le vieillard condamne les Lumières et son siècle: "inutiles lumières" ''Sommes nous dignes de mépris [..] besoins superflus'' -> cela évoque le mépris que les européens pour les tahitiens. Le vieillard aussi se moque de leur façon de pensée (bes...

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« → ensemble de personnes qui défendent quelqu'un dans un tribunal A) Une communauté unie Diderot utilise le pronom personnel "nous" qui est l’indice d'une communauté harmonieuse et heureuse et ceci s'oppose au "tu", signe du surgissement du désordre et de la discorde qui fait exploser la communauté originelle.

De plus on voit apparaître un rythme binaire car ces deux pronoms ce suivent tout le temps : tu, nous, tu, nous….

Ensuite Diderot dit: "tout est à tous" (ligne 4) où la répétition des mêmes sons suggère la cohésion de la communauté tahitienne, s'oppose "la distinction du tien et du mien" (ligne 5).

B) Un univers utopique gracié par la Nature ''Tout ce qui est nécessaire et bon, nous le possédons.'' → postulat (sorte d'hypothèse qu'on admet avant même de le prouver).

Cela pré-suppose qu'il sait ce qui est nécessaire. ''Nous avons de quoi manger'' → le verbe ''avoir'' = la Nature leur offre ses fruits, ils n'ont pas besoin de créer des choses. ''Tu es entré dans notre cabane, qu'y manque t-il à ton avis ? '' (p42, l.21) → hospitalité des Tahitiens.

De + : question oratoire → ils n'ont besoin de rien de plus. '' Nous sommes libres '' → présent de vérité général → une évidence. Le vieillard met en évidence le fait de posséder tout ce qui est nécessaire : ''Lorsque nous avons fait [..] de nous vêtir''. ''Nous sommes innocents, nous sommes heureux'' → idéal fondé sur la loi de la Nature, où règne générosité, partage dans une vision de bonheur. III.

La force oratoire du texte :  Le discours est divisé en deux paragraphes : Dans le premier, le discours s'adresse aux Tahitiens et dans le second, il s'adresse directement au navigateur Bougainville. Dans la première partie de ce discours, on remarque qu'il y a un jeu d'opposition entre " vous " et " eux " : " un jour vous les connaîtrez mieux ", " aussi malheureux qu'eux ", " vous servirez sous eux " et en face " ils " désignent les " hommes ambitieux et méchants ". Puis dans le second paragraphe, le pronom " nous " désigne le vieillard et les Tahitiens et le pronom " tu " désigne le chef de ces " brigands ".

Ces deux pronoms s'opposent : " Et toi, chef des brigands qui t'obéissent " et " nous sommes innocents " ; " nous sommes heureux " et " tu ne peux nuire à notre bonheur "… Cette opposition marque leur style de vie.

Il y a une interpellation de la personne par ce jeu d'interpellations.  Symétries et chiasmes : " elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu féroce entre les leurs " (l.20).

La structure en chiasme permet de souligner une fois de plus l'opposition entre ces deux peuples que tout oppose.

La symétrie cherche à renforcer l'hypothèse inversée : le vieillard met les Européens à la place des Tahitiens.

Il utilise également des questions oratoires à la fin de cet extrait, dont la réponse : à partir de la ligne 25 : " ce pays est à toi !...

Avons-nous pillé ton vaisseau ? ".

Ces questions animent le discours et elles montrent l'assurance du vieillard.

Conclusion : Diderot par la voie d'un vieillard, dénonce ici une société colonisatrice, injuste, immorale, violente face à un monde libre, simple, et tolérant aux autres. Ce texte s'appuie sur toutes les ressources de l'art oratoire pour faire triompher son point de vue, celui de l'esprit des lumières, c'est-à-dire le combat pour la liberté, la tolérance et l'égalité.. »

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