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Lecture analytique Andromaque de Racine : Acte V scène 5.

Publié le 30/04/2013

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Lecture analytique Andromaque de Racine : Acte V scène 5. introduction : Après la chute de Troie, Menelas offre sa fille Hermione à Pyrhus pour le récompenser de la part active qu'il avait prise à la défaire de la ville. Pyrrhus, fils d'Achille, tombé entre temps amoureux de Andromaque, sa captive, repousse le mariage et décide de braver les grecs en épousant la veuve d'Hector. Furieuse,Hermione qui est passionnément éprise de Pyrhus demande à Oreste, fils d'Agamemnon, qu'il aime depuis toujours de la venger en assassinant Pyrhus. Hélas Hermione reproche aussitôt son geste à Oreste et se suicide sur le corps de Pyrhus. Ala fin de la pièce, Andromaque est marié avec Pyrhus et l'assassinat se produit au moment du mariage. Oreste exprime son désespoir à cette nouvelle. Ayant perdu sur tout les tableaux, il se considère comme victime accomplie de la fatalité avant de sombrer dans l'hallucination et la folie. I) La folie Le lecteur et le spectateur ressentent une tension très forte dans le déchainement verbal d'Oreste. On peut parler de « discours de la folie «. a) Hallucinations (Du latin hallucinatio (« erreur, méprise, égarement «) C'est un dérèglement mental et physique que subit le pers. Sa vue se trouble et tout devient sombre comme notée au v26 dans l'hyperbole « épaisse nuit «. Puis progressivement sa vision se rééclaircit au v.28. Ainsi apparaît de cette perception hallucinatoire un spectacle complet composé de « ruisseaux de sang « v29, de Pyrhus (v.30 à 33) , d'Hermione au v.34 et des Erinyes v.38 à ...

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« II) La fatalité La tragédie est fondée sur le pouvoir du destin et de la fatalité qui emprisonne un personnage donc Oreste sombre dans une folie auto-destructrice par le fait du Destin auquel il ne peut échapper et ainsi met en place des registres pathétique et tragiques.

a) Des dieux très présents (= ciel) Les invocations au Ciel se caractérisent par l'apparition des dieux aux v.14/15/28/29/36.

Ils sont d'abord des objets d'invocation puis deviennent des personnages à part entière, comme en témoigne le v.38 avec les Erinyes.

Les dieux sont ici des forces du mal (v.18 et 19) car cette « colère » et « haine » qu'exprime Oreste s'adresse au Ciel sur un mode ironique désespéré (v.15 et 16) par les anti phrases « je te loue » ou « soin » mais il regarde aussi en lui même et se voit envahi par ces forces de « fureurs »v.42. La fatalité en action rappelle l'histoire des Atrides ( famille de Oreste, fils d’Agamemnon) .

Les forces ici du Destin sont personnifiées (v.37/38) et deviennent des bourreaux comme constaté au v 38 avec la métonymie de la « main ».Oreste sait qu'aucune négociation n'est possible ainsi intervient le registre tragique puisque dans la métaphore finale du v.45 la seule issue est la mort.

Par conséquent sa volonté humaine est abolie ce qui s'exprime au v.19 « né pour » et v.21 « sort rempli ».

Même le suicide ne lui est pas permis parce que l'homme n'est pas autorisé à prendre son destin en main (même sa mort ne lui appartient pas).

(cf le chiasme des v.19 et 20 qui place Oreste au début et à la fin du distique (2vers) avec la fatalité à l'intérieur) b) Violence généralisée La violence est le produit de la fatalité.

Dans un premier temps Oreste est violent au v.32 avec Pyrhus « percé de coup » ainsi les répétitions du terme « coup » au v.33 et 35 relèvent cette idée.

De plus les verbes de mouvements au v.27/36/37/43/45 témoignent de la confusion de ces mouvements puisqu'il avance et recule ( v.27 et 30).

Dans un second temps la folie d'Oreste le rends tout aussi violent.

Il apparaît donc une perception de joie masochiste dans les oxymores de « joie » et « noie » mis à la rime au v.21/22/23.

Le plaisir et la souffrance s'y retrouvent en douloureuse contradiction( « réunissons » et « n'ont pu s'accorder » sont aux extrêmes) .

Ensuite il manifeste sa douleur par l'utilisation du terme « arborer » qui étymologiquement est fort.

Dans un dernier temps Orestes subit de violentes visions par exemple au v.34 ou au v.35 avec Hermione embrassant Pyrhus. En effet Oreste est violent mais les dieux sont tout aussi sadiques.

On constate au v.38 la métonymie des Furies qui sont des assassins au service des dieux suivi de l'irruption des « serpents » qui symbolisent une mort violente au v.39 ( cf première vision d'Hermione prise par les serpents).

L'allitération en {s} dans les v.39 et 40 traduit la violence contenue des serpents qui attendent pour tuer sous l'essoufflement du condamné, Oreste, plus le fait que les {s} concrétisent le bruit que font les serpents. Cette pièce se termine donc sur une extrême violence.

Oreste saisi de folie verbale puis psychologique, plonge dans une sorte de volupté sadique et masochiste.

Le personnage est très pathétique parce que le lecteur spectateur le voit lutter contre des forces qui le dépassent et qui l'ont condamné d'avance.

Le dénouement confirme le pessimisme racinien concernant les dangers de la passion plus redoutable encore que le courroux du Ciel.

Elle conduit le héros à se déchirer lui-même et à se faire l'artisan incorrigible de sa perte.

Mais cette faiblesse ne lui retire pas sa grandeur.

L'extrémité même de sa souffrance lui confère une noblesse qui s'exprime à travers les célèbres images poétiques dont use Racine.

Même dans le crime, il n'est pas un monstre et demeure digne d'éveiller l'admiration et la pitié.. »

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