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Lecture analytique de Gargantua (Rabelais)

Publié le 05/05/2014

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Gargantua Rabelais, chapitre 25, 1534. Projet de lecture : « Comment Rabelais procède-t-il pour dénoncer la guerre ? » I. Une scène de massacre. Le champ de bataille se situe dans le clos de l'abbaye de Seuilly. Les forces sont les 2 camps qui s'opposent. D'un côté un moine, seul, Frère Jean (représenté par « on » répété) incarne l'action méthodique, de l'autre, les ennemis en nombre (cf. les pluriels), sujets de Picrochole se caractérisent dans le désordre et une force d'inaction, les guerriers se sont transformés en pillards/vendangeurs. (2ème paragraphe) (cf. détournement des armes de guerre : « tambours pour les remplir de raison », « trompettes... chargées de ceps »). L'arme de Frère Jean est détournée elle aussi. L'objet sacré « le bâton de la croix » symbole de l'amour chrétien, devient instrument du désordre « il les renversait comme des porcs, frappant à tort et à travers » et du désastre. La description relève du massacre burlesque. Le lexique médical traduit la connaissance du corps pour mieux le soigner, est ici détourné. Les ennemis sont décrits à travers le corps meurtri et désacralisé. Rabelais avec malice, met à mal l'anatomie par un excès « épique ». Aucun...
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« Jean et des moines.

D'un côté, un moine actif qui prend en main son destin, de l'autre, des contemplatifs .

On a affaire à un moine belliqueux , à la piété curieuse qui détourne les objets sacrés, le froc et la croix, en objets guerriers et qui blasphème : « tu vas aussi rendre ton âme à tous les diables ».

Il est insensible à l'égard des ennemis , ne leur laisse aucune possibilité de fuite. L'intérêt qui guide l'action du moine, c'est la défense du clos de l'abbaye, les vignes et le vin.

L' attitude des blessés fait aussi partie de charge contre le monde religieux .

Ils évoquent la protection des saints à tort et à travers et les cris inefficaces sont plus proches de la superstition que de la foi.

On note l' accumulation comique qui mêle les noms des saints authentiques et fantaisistes (Sainte Nitouche), même procédé pour les lieux de pèlerinage ou sanctuaires de la Vierge .

La satire apparaît aussi lorsque Rabelais cite deux lieux qui prétendent détenir la Saint Suaire (Chambéry...

mais il brûla...

d'autres à Cadouin), ils font preuve de superstition ridicule. D'autre part, le début de la prière des mourants reste vide de sens , les suppliants ne sont pas motivés par le repentir mais plutôt par la crainte .

Le prieur et les moines enfin, sont traités avec sévérité .

Entre passivité (chant) et absurdité (confession des blessés au lieu de soins). III.

Conclusion. Un épisode central du recueil. La fonction dramatique est marquée car Rabelais utilise toute les ressources du récit pour tenir le lecteur en haleine (rythme rapide de l'épisode, rôle des verbes d'action) et renouvelle l'intérêt dramatique.

Il alterne les actions et les portrait, l'un, Frère Jean, et le le multiple, les ennemis. La fonction comique est marquée car Rabelais reste fidèle au « pacte » du prologue : il fait rire son lecteur.

Les sources du comiques sont mobilisées dans cet épisode haut en couleur où il parodie de l'épopée et des romans de Chevalerie : grossissement épique avec accumulation, hyperboles de bernes d'action et de détails anatomiques.

Le burlesque de l'épisode transforme le massacre en jeu.

Rabelais utilise le comique de contraste entre l'ardeur belliqueuse du moine et l'attitude paisible des ennemis, fait de l'humour noir (scène de massacre et de vendange).

Il y a du comique verbal. La fonction critique est marquée car Rabelais fait une critique de la guerre, notamment de la guerre civile.

C'est un motif futile ayant des effets désastreux, marquant la folie et la brutalité des hommes.

Il fait aussi la critique de la vie monacale : moine guerrier, contraste action/inaction. La fonction symbolique est marquée car derrière les deux camps se profilent deux chefs, Grandgousier/Gargantua et Picrochole, à la bile amère. On a pu voir un écho historique et politique des luttes qui ont opposé François 1er et Charles Quint.. »

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