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Lecture linéaire n° 15 : « Automne malade » .

Publié le 23/10/2023

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« Lecture linéaire n° 15 : « Automne malade » . Petite citation pour introduire le texte : « Je suis soumis au chef du signe de l’Automne ».

Ainsi Apollinaire a-t-il pour toujours dans Signes uni sa sensibilité, son paysage intérieur à cette saison. Etude du titre et remarques pour comprendre le texte : L’automne est la saison par excellence de l’ambiguïté qui voit à la fois la récolte des fruits et la proximité de l’hiver, de la mort l’automne est un seuil d’où s’écrivent les plaisirs et les angoisses et le charme intense et fragile de la vie et du bonheur dont la conscience et le pressentiment de la mort. L’automne est la saison favorite de l’école romantique qui associe à l’incertitude et au trouble de la saison les tourments de son âme : on pense au texte vu en classe de Chateaubriand.

L’adjectif « malade » oblige à lire le poème sous la lumière de la souffrance et du malaise (faire le lien avec le poème « Colchiques »). La douleur insidieuse et progressive appartient bien à la pensée d’Apollinaire et entretient cette esthétique de l’indécision et du malaise à travers laquelle il exprime son rapport à la fois mélancolique et apaisé au monde. Projet de lecture : Quelle vision de l’automne nous offre Apollinaire dans ce poème ? 1ère strophe : sur les beautés de l’automne pèse la menace prochaine de la destruction. Vers 1.

« Automne malade » : l’apostrophe fait de l’automne un personnage complice, familier de l’auteur. Le discours poétique s’identifie ici à une célébration.

L’épithète pose le thème de la saison moribonde dont tout le poème semble dire l’agonie . « Et adoré » : le participe passé passif, employé ici sans complément d’agent donne à l’automne une dimension universelle.

Les sonorités du mot suggèrent la beauté de l’or qui participe à la représentation splendide de l’automne.

On note ici la répétition de la dentale qui ordonne le discours de la célébration. Vers 2.

« tu mourras » : l’indicatif futur est au service de la représentation de la certitude de la menace.

La cruauté de la mort fait contraste avec la tendresse du vers précédent.

« Quand l’ouragan soufflera » : proposition subordonnée de temps .

On remarque la disposition symétrique et régulière du « ou » et du « a » à travers la succession : mourras, ouragan, soufflera.

Allitération en « r » également.

Le registre lexical est celui de la violence, l’harmonie musicale et l’unité lexicale s’opposent, rendant sensible l’esthétique de l’ambiguïté.

« Dans les roseraies » harmonie supplémentaire en « ou » et « a », « an », le mot pivot du vers « ouragan » y « souffle » et distribue toutes les sonorités de chaque côté du vers, la musique intérieure met la vie de l’automne dans la réalité de l’écriture du poème.

Le nom « roseraies » marque la beauté et la fragilité de l’automne.

Le pluriel multiplie cet espace précieux et participe à l’image du splendie automne. Vers 3 et 4: « quand il aura neigé » le futur antérieur maintient le registre de la certitude.

La neige rapproche l’automne de la saison mortelle de l’hiver.

La brièveté de ce vers en s’opposant à l’ampleur du précédent rend sensible le caractère violent et inexorable de la menace.

« Dans les vergers » : c’est un nouvel espace automnal plus traditionnel, il fait coïncider automne et récolte .

La mort des fruits et des arbres paraît cruelle comme le souligne l’harmonie phonétique « neigé/verger ».

Dans cette première strophe, l’harmonie et l’ambigüité douloureuses de l’automne sont rendues à travers le jeu sur les mots et leur sonorité. Strophe 2 : A la mort de l’automne semble associée d’une manière symbolique, la disparition de cruelles et énigmatiques figures féminines. Vers 5.

« Pauvre automne » : nouvelle apostrophe dans laquelle le poète plaint l’automne.

En se rapprochant de l’automne le poète ne parle-t-il pas aussi de lui ? Vers 6 : La neige implicitement suggéré par l’association « neigé », « blancheur » euphémise la mort en devenant elle-même parure.

Le mot « blancheur » suggère aussi l’automne de la vie et la blancheur de la chevelure tout en évoquant la pâleur de la maladie.

Le réseau d’images du poème trouve ici une profonde cohérence.

Derrière l’apparente complexité se révèle la subtilité de la poétique d’Apollinaire.

« et en richesse » la dimension fastueuse de l’automne réapparaît. Vers 7 « De neige et de fruits mûrs » Ce vers est rigoureusement parallèle au précédent mais il exploite les dimensions concrètes des figures abstraites de blancheur et de richesse.

L’automne est à la fois une image et une réalité.

On remarque une particularisation du point de vue : on est passé des vergers aux fruits.

La saveur et la fragilité de l’automne sont ainsi accentués.

La maturité des fruits fait de l’automne une saison charnière : la cueillette est autant réjouissance qu’annonce de mort. Vers 8 et 9 « Au fond du ciel » : dilatation de l’espace mais ici il est moins espace qu’épaisseur et profondeur .

« Des éperviers planent » : image de menace et de mort renchérie par la mise en évidence du mot « épervier » avec la diérèse.

Le registre de douceur semble interrompu par le thème de la cruauté. Vers 10.

Introduction au centre du poème de l’univers étrange des légendes pour dire fugitivement l’amour et les souffrances qu’il entraîne.

« Nixe » : nymphe des eaux chez les Germains, âme des jeunes filles noyées par désespoir d’amour.

L’écho de la mythologie permet d’introduire le registre de l’amour.

Nerval définit la nixe comme « une fée radieuse du brouillard », « une ondine fatale » : elle est l’image de cet automne fatal et ambigu, menacé par la mort.

Mais « nix »en latin c’est également la neige, l’écho phonétique produit une cohérence supplémentaire.

La cruauté de la femme est implicitement soulignée dans cette froideur rappelée par l’origine latine.

« Nicette » : ignorante, simplette.

Diminution du vieux français « nice.... »

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