Lecture linéaire prologue juste la fin du monde
Publié le 13/12/2023
Extrait du document
«
Lecture linéaire du prologue
Contextualisation
Piste de lecture :
Nous nous demanderons comment ce prologue, tout en étant singulier et étonnant,
répond à ses fonctions traditionnelles :
- donner des informations sur les personnages et l’intrigue ;
- permettre aux spectateurs de repérer le genre dramatique auquel il va être
confronté ;
- créer l’intérêt pour la suite.
Le titre de la pièce
• deux versants, une dimension absolue et définitive : « la fin du monde » / une
dimension réduite « juste » :
=> effet de collage de deux éléments contradictoires : ironie et / ou affirmation
tragique aussitôt réfutée.
• fait entendre l’écho de l’expression orale « c’est pas la fin du monde »
• intertexte de Fin de partie de Beckett.
• caractère énigmatique du titre car pas d’indication de personnages ni d’action,
horizon d’attente très ouvert qui questionne l’idée de fin : est-ce une fin ou non ? et
celle de l’universalité : s’agit-il du monde en général ou d’un monde en particulier ?
Autour de la didascalie initiale
• oriente l’action vers les rapports familiaux, dans une distribution restreinte des
personnages et un lieu unique :
• => mise en place d’un huis clos familial tournant autour du personnage de Louis,
premier personnage nommé, statut d’aîné,
• détermination de Suzanne strictement par rapport à Louis, ordre chronologique
entre les personnages non respecté alors que la précision d’âge semble très
importante
• statut particulier du personnage de la Mère, qui n’a pas de prénom =>
agrandissement du personnage à une figure maternelle mythique ;
• donc les liens ont une dimension double :
• à la fois réaliste par les prénoms des personnages
• mais aussi symbolique par le jeu de rapports mis en place.
•
l’espace dramatique, celui de la maison de la Mère et de Suzanne, entraîne une
distribution des personnages par rapport aux lieux : Suzanne / La Mère, Antoine /
Catherine d’un côté, Louis de l’autre : => personnage singularisé et isolé
•
le temps de l’action se situe d’abord :
• dans un temps rituel et référentiel, celui des réunions de famille, « un
dimanche, évidemment »,
• mais s’ouvre sur une autre durée, « ou bien encore, près d’une année
entière »,
• d’où l’importance accordée aux jeux de relations internes entre les
personnages.
Lecture analytique du prologue :
Un prologue ambigu
•
difficulté de la lecture à cause de la longueur de la phrase unique, question de
respiration, restitution des incidentes (2e ligne) avec les tirets, retours de la parole
sur elle-même, restitution du rythme avec les passages à la ligne, jeu entre la
brièveté et l’ampleur…
=> interrogation sur le genre de l’écriture : écriture poétique, proche du verset ou
écriture dramatique1 ? Les deux en même temps plutôt.
•
la présence du prologue lui-même interpelle le lecteur dans sa connaissance du
genre dramatique :
• usage inscrit dans les origines du théâtre occidental, pro logos signifiant
proprement « discours avant » et désignant à l’origine la première partie
de la tragédie, avant la première apparition du chœur.
• mais le lecteur contemporain n’y est plus habitué 2 => effet de décalage
•
autre effet de décalage : la situation du prologue dans le temps.
Ordinairement, l’action théâtrale se situe dans le présent de la parole, il y a simultanéité entre action et parole ou encore action par la parole or, ici, la parole est difficile à situer dans le temps : • les premiers mots « Plus tard » ouvrent à un futur, « L’année d’après / j’allais mourir » situent le futur par rapport au passé, « J’ai près de trente quatre ans » se placent dans le présent. • => flottement dans le temps, parallèle à une obsession du temps, de l’âge et de la durée. • répétition « année d’après » qui se réfère à un événement antérieur lié à la mort : « J’allais mourir à mon tour », • => le prologue met en place une épaisseur temporelle et signale que la pièce va jouer avec le temps, + concentration tendue entre l’attente, « de nombreux mois »,.... »
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