« L’enfer est tout entier dans ce mot : solitude » V. Hugo.
Publié le 09/01/2012
Extrait du document


«
Cette désillusion du voyage vient du fait que le touriste pense trouver, ailleurs, une
tout autre société que celle qu’il prétend quitter.
Pour lui, tout devrait être différent
par rapport à ce qu’il connaît déjà dans son propre pays.
Mais cette soif de différence
apparaît comme une utopie.
En effet, l’amateur d’exotisme retrouve partout les
traces de sa propre civilisation occidentale.
Le voyage qui, en premier lieu, devait
permettre la rencont re avec l’autre dans son identité propre, se confronte à la «
disneylandisation » du monde où émerge un tourisme conçu en immense parc
d’attractions.
Et à défaut de pouvoir découvrir une société vraiment différente de la
sienne, le voyageur devient un coll ectionneur et choisit, faute de mieux, de se
rabattre sur des souvenirs marchandés durant ces promenades.
Voilà, ce qu’il reste
du voyage.
Dès lors, on peut se demander s’il vaut vraiment la peine de quitter son
milieu, pour une plus ou moins courte période, en dépensant une somme d’argent
investit durant une année, et voir tous ces efforts considérables ramener à ce seul
souvenir : un objet acheté au cours du pays visité ? En dépit du fait que le tourisme
génère des revenus et permet à certains pays de ne pas être en voie de disparition,
on comprend la nostalgie des « vrais » voyages dont nous parle Bouvier.
On se sent
loin, effectivement, de ces voyages vécus par les premiers explorateurs au XVI ˚
siècle qui, à leurs yeux, découvrir ces terres et ces peuples inconnus était comme
découvrir des trésors qui vous émerveillent, des secrets qui vous enchantent, mais
ces coffrets magiques sont, aujourd’hui, pollués et contaminés.
Le mal a débuté avec les colonisateurs qui, se croyant le nombril du monde, ont
rejeté les formes culturelle s des peuples colonisés au détriment d’une uniformisation
ratée.
Nous pensons fuir vers d’autres civilisations mais, paradoxalement, elles sont
détruites par notre propre c ivilisation.
Si bien que nous devenons une sorte de
rouleau compresseur par notre développement industriel et économique.
Mais plus
encore, à l’heure de la mondialisation culturelle, qui aboutit à la transposition d’une
culture dominante et à un phénomène d’acculturation, il n’y a plus vraiment d’ailleurs.
Conséquence : on assiste un appauvrissement culturel inquiétant et des besoins
d’évasion artificiels.
La diversité humaine et la pluralité des cultures, découvertes
dans l’éblouissement par les premiers explorateurs, « ne sont plus que des corps
malades et des formes mutilées ».
Mais si l’ailleur s devient l’ici, n’est-ce pas parce
que l’autre (par sa pensée, sa culture, ses habitudes) à tendance à devenir nous -
mêmes ? A vrai dire, les seuls peuples qui conservent leur authenticité sont ceux qui
choisissent de vivre en marge de la mondialisation et de la civilisation mécanique,
tels les peuples autochtones ou indigènes.
Mais ces derniers, en sauvegardant leur
héritage ancestral , payent fort leur fermeture au marché mondial.
Ils deviennent des
résidus oubliés par le système.
En effet, nos sociétés se concentrent moins sur la
revivification de leurs connaissances apprise au contact de l’autre que sur la
distraction et le profit offerts par le tourisme de masse.
Au bout du compte, le voyage apparaît nécessaire mais à la fois impossible.
Nécessaire si l’on veut s’ouvrir à l’autre, privilégier l’échange humain et comprendre
l’importance des différences.
En cela, ce type de voyage répond exactement au but
souhaiter par Bouvier, à savoir une renaissance de soi intérieur et intellectuelle à
travers l’apprentissage de l’autre.
Néanmoins, l’invasion culturelle occidentale, née
de la colonisation et poursuivi e par la globalisation mondiale, fini e d’achever ce rêve
du voy age, au profit d’une homogénéisation des cultures.
C’est pourquoi, alors que
nous pensions trouver une issue, le voyage défendu par Bouvier devient, en même
temps que nécessaire, quasiment impossible et difficile pour le citoyen ordinaire.
Ce
dernier préférera, plus facilement, se tourner vers la mode touristique en quête de.
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