L'enfer, un endroit pas si mal pour mourir
Publié le 29/05/2014
Extrait du document
«
s’écoulait, inexorablement.
Des larmes commencèrent à ruisseler sur ses joues,
rougies par la froideur du vent.
Mathieu lui manquait…et il ne le reverrait jamais
plus.
Son coeur se serra, mais il n’eut plus le temps d’y penser.
Son esprit
n’appartenait plus à sa chair et laissait les souvenirs vagabonder à travers le
temps.
Les heures passèrent et se ressemblèrent, sans que rien de notable ne se
passat.
Les soldats, frigorifiés, n’attendaient qu’une seule chose : l’alarme
indiquant le début de l’assaut...et probablement, la fin de leurs vies.
Mais quelle
valeur avaient-elles à présent ? Quel était le prix d’une vie se préparant sans
doute à en ôter plusieurs ? Rien, sans doute.
Qui pourrait donc en juger ?.
Qui
sommes-nous pour blâmer ces soldats, obligés par leur patrie de tuer pour la
gloire et l’honneur ? Me direz vous, y a-t-il seulement une once de gloire et
d’honneur dans le crime ?
L’alarme retentit, enfin.
Les soldats s’élancèrent d’un coup.
Chaque camp se mouvait tel une marée de
fourmis, à la rencontre de l’autre, assoiffé de sang ennemi.
Elles sifflaient dans
leur élan, cherchant à aviver l’être sauvage et primitif qui se cachaient en elles.
Elles se noyaient dans leur lâcheté et s’abandonnaient à leur violence.
Le premier coup fut porté, et l’assaut fut un massacre.
Jean Bonecarrere se battait tel un feu follet.
Il virevoltait entre assaillants, les
pourfendant à une vitesse incroyable, ne laissant de répit à aucun d’entre eux.
Tous les allemands qui s’approchaient de ce cet aimant d’énergie brute
subissaient un coup fatal de sa baïonnette.
Celle-ci déchirait les uniformes ,
s'immisçaient dans leurs failles, leurs défauts les plus infimes et arrachait l’âme
de ses ennemis.
Elle n’offrait même pas à ces pauvres soldats le droit
d’agoniser, le luxe de tenter de se rattacher à la moindre parcelle de vie flottant
dans l’air.
Elle les tuait, d’un coup.
Imparable.
Mortel.
Et la vie disparaissait des
yeux, autrefois brillants, de ses victimes.
Une aura entourait ce guerrier
indomptable, faisant acte de sa suprématie sur le champ de bataille, faisant fuir
les combattants adverses les moins hardis.
Des minutes passèrent, peut-être était-ce des heures, qui sait.
Toute notion du
temps avait disparu dans cet enfer.
La seule lumière, permettant d’éclairer ce
lieu ténébreux allait de toute façon disparaître dans quelques instants
maintenant.
Jean Bonnecarrere était fatigué.
Son bras droit, avec lequel il maniait sa
baïonnette, s’engourdissait au fil des minutes.
Les troupes allemandes ne
cessaient d’affluer en plus grand nombre, elles s’étaient déjà multipliées par dix
depuis la première estocade.
La farouche volonté qu’il l’avait habité auparavant
s’évanouissait Il allait bientôt succombé, il le savait.
Cette certitude était ancrée
en lui.
Il devait l’accepter, il n’avait pas le choix.
Quelque chose se brisa.
Un cri de joie retenti.
Puis deux, et trois, et des milliers
d’autres.
Les allemands avait remporté cette bataille.
Aucun français n’avaient
survécu..
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